Faire de l’export une priorité
gouvernement entend également renforcer les marchés à l’export pour
offrir aux producteurs de viande de nouveaux débouchés. Cette priorité a
été rappelée par le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, le 29
juillet.
Un objectif, le grand export
Pour Matthias Fekl, il s’agit avant tout de favoriser le grand export, en complément des exportations françaises trop concentrées sur le marché européen. Si le plan de soutien à l’élevage prévoit des mesures spécifiques pour la promotion dans les pays tiers, le secrétaire d’Etat doit de son côté travailler à faciliter l’accès au marché en levant les différentes barrières qui empêchent l’export. Les blocages peuvent parfois être « de purs blocages administratifs, il n’y a pas qu’en France qu’il y a des inerties, contrairement à ce qu’on croit », explique Matthias Fekl après avoir réuni une dizaine d’ambassadeurs pour leur rappeler la qualité de la viande française et, certificat à l’appui, le classement de la France dans la meilleure catégorie possible concernant le risque ESB par l’Organisation mondiale de la santé animale. Le rôle des crédits export est également crucial. Les garanties Coface pour la Grèce ont ainsi été réactivées le 30 juillet, et « on regardera de très près toutes les autres demandes », assure Matthias Fekl.
« Diplomatie des terroirs »
Pour Matthias Fekl, les enjeux agroalimentaires sont « au cœur de nombreux déplacements », comme dernièrement au Vietnam où il a obtenu en avril la levée de l’embargo sur le bœuf. Cette stratégie de valorisation des produits alimentaires français, nommée « diplomatie des terroirs » par le ministre de l’Agriculture et le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, va continuer pour conquérir de nouveaux marchés et offrir aux producteurs des débouchés. En mettant l’accent sur la qualité gastronomique et sanitaire française, ainsi que sur l’image, la « french touch », précise Matthias Fekl. Lorsqu’on lui demande si cette French touch sera suffisante pour ouvrir des marchés fermés de longue date, comme les Etats-Unis, premier importateur de viande, le secrétaire d’Etat se veut confiant. « Quand on veut être partenaire (ndlr : les Etats-Unis négocient actuellement avec l’Union européenne pour mettre en place le traité de libre-échange transatlantique), il faut de la bonne volonté. Les preuves d’amour valent mieux que les grandes déclarations ». Mais il ne néglige pas non plus le travail d’adaptation à la demande que doit mettre en œuvre la filière, la nécessité de structuration de l’offre, notamment à travers la plateforme "Viande Export France" qu’il souhaite opérationnelle dès la rentrée, et la mise en avant du logo Viande de France. Dans tous les cas, « la crise ne pourra pas être surmontée sans l’international. Ceux qui veulent faire croire aux agriculteurs français qu’il y a un avenir sans la Pac, sans l’étranger, sont des menteurs. On ne peut pas considérer qu’une agriculture renommée dans le monde entier n’a d’avenir qu’en disant stop au monde », a rappelé avec véhémence le secrétaire d’Etat, qui a donné rendez-vous aux exportateurs français de viande bovine et porcine dès la rentrée, en septembre, pour faire le point sur les avancées.
Favoriser l’achat local dans la restauration d’Etat
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de soutien à l’élevage français annoncé par le gouvernement le 22 juillet, les ministres de l’Intérieur, de l’Agriculture, de l’Economie et de la Décentralisation ont envoyé le 29 juillet un courrier aux Préfets. Ces derniers sont incités à privilégier l’achat local dans la restauration d’Etat et à sensibiliser les collectivités territoriales à la possibilité de le faire dans le cadre légal des marchés publics. Un guide diffusé par Stéphane Le Foll fin 2014 fait d’ailleurs le point sur ces moyens de favoriser l’approvisionnement local dans la restauration collective. Les ministres rappellent également qu’une ordonnance d’Emmanuel Macron, en vigueur d’ici la fin de l’année, « permettra de systématiser le développement d’une politique d’achat public mettant en exergue la production et les savoir-faire locaux ».
Les préfets sommés de privilégier les achats locaux pour la restauration de l’État
En application du plan de soutien à l’élevage du gouvernement présenté le 22 juillet, les préfets ont reçu une lettre signée par plusieurs ministres leur demandant de conduire «une politique d’achat local dans le cadre des services de restauration de l’État», annonce un communiqué du ministère de l'Agriculture, le 29 juillet. Par ailleurs, une nouvelle ordonnance sur les marchés publics présentée en Conseil des ministres le 22 juillet par le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, «permettra de systématiser le développement d’une politique d’achat public mettant en exergue la production et les savoir-faire locaux», explique le ministère. Cette ordonnance entrera en vigueur d’ici la fin de l’année. Les ministres ont également demandé aux préfets de «sensibiliser les collectivités territoriales à ces possibilités ouvertes par le droit des marchés publics».