FDSEA de Saône-et-Loire : Pression maximum d’entrée
Le 9 septembre à la ferme de Jalogny, la FDSEA de Saône-et-Loire s’est réunie, non pas pour un bureau de « rentrée » mais bel et bien pour faire le tour des dossiers qui n’ont cessé d’être traités. En premiers lieux desquels, la sécheresse évidemment qui continue de peser sur le moral et l'activité de tous. Les ZNT riverains, les questions autour du foncier, du photovoltaïque et autres dossiers locaux (Unesco Charolais, PNR Bresse, ZDS…) ont complété ce large panorama qui continue de mobiliser à tous les niveaux.
« La pression a repris de plus belle autour des ZNT et des anti-viandes », regrettait d’emblée Christian Bajard, le président, au vu des sujets politiques dans l’actualité. Sur le premier sujet, la FDSEA de Saône-et-Loire a fait appel à son réseau national pour analyser les différentes Chartes existantes en France, les comparer à la Charte départementale existante depuis 2016, pour rapidement faire des propositions concrètes par la suite. Le département sera donc bel et bien prêt en temps et en heure pour répondre à l’ultimatum lancé aux filières végétales pour les traitements phytosanitaires autour des habitations (ZNT riverains). La profession la présentera également aux maires ruraux, président de Com Com et autres élus pour obtenir leurs avis et approbations afin de les convaincre des bienfaits d’une telle Charte départementale plutôt qu’un décret national.
L’occasion de leur reparler aussi de la position prise au dernier Conseil de l’agriculture de Saône-et-Loire, regroupant les principales OPA du département, sur l’opposition de principe de tout projet de panneaux photovoltaïques au sol. Préfet, présidents du Département, de Région… seront sensibilisés pour privilégier avant le photovoltaïque sur les toits. Reste que la viabilité de l’activité agricole est tellement menacée par endroit, notamment dans d’autres départements de Bourgogne Franche-Comté, que le schéma directeur sur les énergies renouvelables fera l’objet de longs débats à la région…
Foncier, contractualisation…
Car, sujet connexe, comme l’a soulevé la manifestation organisée à Baudrières, de nombreuses questions se posent en parallèle sur l’artificialisation des terres. « Il faut absolument faire respecter l’esprit de la réglementation sur le foncier », invitaient les professionnels qui prévoient de faire intervenir très prochainement Michel Thomas, du service Territoire à la FNSEA, pour en rappeler la politique. Et pas que sur ce volet perte de terres agricoles mais également sur le contournement des structures (Safer, CDOA…) qui vise pourtant à permettre d’installer des jeunes agriculteurs, comme le rappelaient les JA par la voix de Jérôme Beauchamp.
Le premier levier pour permettre le renouvellement des générations reste néanmoins la nécessité de vivre de la vente de ses productions. Un groupe de travail poursuit donc le travail engagé depuis les EGAlim pour tout ce qui a trait à la contractualisation et l’intégration des coûts de production.
Compétitivité et sécheresse
La compétitivité et la valeur ajoutée sont les fondamentaux pour une agriculture à long terme. La FDSEA a donc calé des rendez-vous avec les parlementaires du département, et notamment les sénateurs, pour qu’ils refusent de ratifier l’accord du Ceta. « Il faut garder espoir de les faire reculer. Ils ont admis avoir menti sur la concurrence déloyale de ce pays. Cela doit nous permettre de reprendre la main pour après le Mercosur ». « Surtout que la société est de notre côté », rajoutait Luc Jeannin, secrétaire général.
Ces accords commerciaux sont les gouttes d’eau qui font déborder le vase : ils démontrent par l’absurde les contradictions des politiques agricoles mises en place en France et en Europe, empilant les contraintes, mais étant permissives pour les importations.
L’agriculture départementale ne peut et ne veut plus perdre en compétitivité à l’heure d’une sécheresse qui dure en réalité depuis deux campagnes. Avec des vendanges annoncées en forte baisse (de -30 à -50 %), des cultures ayant connues sécheresses et canicules et surtout une zone d’élevage qui n’a plus d’espoir de voir l’herbe repoussée, le moral est au plus bas. Tout comme, « les ruisseaux et les sources d’eau sont au plus bas et se vident », posant la question aujourd’hui de l’abreuvement et demain de la gestion de l’eau à long terme.
Après avoir sensibilisés depuis des mois administrations et élus, la FDSEA a déclenché les procédures officielles pour lancer les dossiers de classement en calamités, réclamer des dégrèvements auprès de l’administration fiscale et d’autres mesures (MSA…) d’urgence. Et pour mettre la pression, il faudra être nombreux aux réunions organisées sur le terrain...