FDSEA et JA de Saône-et-Loire entendent bien continuer de faire bouger les lignes
Lundi à Jalogny se tenait le premier bureau de la FDSEA de Saône-et-Loire sous la présidence de Christian Bajard. Les dossiers à l’ordre du jour étaient nombreux mais la continuité des équipes permet déjà d’avancer. ZDS, EGAlim, classement Unesco du Charolais-Brionnais (lire en page HH), renouvellement des générations, retours des congrès FDSEA et FNSEA… tour de table.

Si de l’avis de tous, l’assemblée générale à Saint-Sernin-du-Bois a « montré une belle participation, une équipe soudée et la force du réseau », notamment aux yeux des pouvoirs publics et élus, le thème des suites à donner aux EGAlim n’a semble-t-il pas eu l’écho souhaité et nécessaire auprès de toutes les structures économiques du département. Ces dernières n’étaient malheureusement pas toutes représentées alors qu’elles sont concernées au premier chef. « Les organisations économiques doivent maintenant prendre le relai du syndicalisme. La loi EGAlim nous donne les moyens de réussir à ramener du revenu aux agriculteurs. Cela serait vraiment dommage de ne pas en profiter », rappelait le bureau de la FDSEA, que ce soit en filières animales, végétales et même vins, produits transformés.
Car même si l’invité d’honneur, Serge Papin, ancien PDG de Système U, s’est montré en faveur des producteurs amont, le reste de la grande distribution n’entend pas se laisser faire. Malgré des négociations commerciales toujours compliquées et une contractualisation filière toujours balbutiante, « quelques frémissements » se font déjà ressentir, notamment en lait, positivait Stéphane Convert. La FRSEA Bourgogne Franche-Comté vient d’ailleurs d’embaucher une chargée de mission pour travailler sur les contrats de filière, en lait particulièrement. « On doit se bouger plus », motivait Michel Joly pour les marchés viandes. Le bureau FDSEA, qui associe plusieurs représentants des JA, va donc « penser à l’organisation de demain » pour bâtir de futures relations « et complémentarités » avec les groupements, les signes de qualités (ODG), les élus… et les consommateurs finaux. Pour débattre de ces sujets et propositions, des réunions locales seront organisées.
Quid des installations
De ces réflexions émergeront certainement nombre de réponses et solutions aux problèmes actuels ou futurs. La problématique du renouvellement des générations est une priorité, rappelaient Joffrey Beaudot, président des JA et Jérôme Beauchamp. Récemment élu président de la Chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire, Bernard Lacour critiquait à ce propos la dernière loi sur le foncier « qui permet au premier juriste venu de contourner la loi très facilement », ce qui ne peut être qu’une énième volonté politique d’affaiblir les corps intermédiaires. « Prépare-t-on l’arrivée des Chinois ? » s’inquiétait Pascal Cottenceau qui voit de grandes exploitations se monter autour de Chalon-sur-Saône, à coup de cession de 99% de parts sociales, sans que la profession ne puisse ainsi intervenir. Cette question impose à la profession - mais surtout aux législateurs, à l’Etat et à toute la société - une réponse rapide et à la mesure des enjeux stratégiques qui en découleraient.
Du local au national
Reste que la profession agricole est une des plus soudée, tous secteurs économiques confondus, comme l’ont prouvé encore les dernières élections aux chambres d’Agriculture 2019. Le syndicalisme majoritaire a une nouvelle fois été conforté. Ce qui a surpris et déplus dans les lieux de pouvoir. Le congrès FNSEA a donc été l’occasion de passer des messages et de rappeler au Ministre et services publics, que la profession agricole entend bien donner ses grandes orientations. Le secrétaire général, Anton Andermatt a pu constater « le boulot impressionnant qui se fait au national ». Et tout part du local. Comme pour le dossier des ZDS. Malgré la dernière carte qui exclue les huit communes du Mâconnais, le syndicalisme s’associera à la Communauté de communes du Clunisois pour porter un dossier au tribunal. En parallèle, la profession est entrée en « négociation pour obtenir des compensations » en « procédure accélérée ». Une réunion le 19 avril est prévue à ce sujet. Derrière cette dernière bataille, il ne faut pas oublier que 85 nouvelles communes ont néanmoins déjà réussi à intégrer la zone ZDS leur ouvrant « des perspectives » en vue de la prochaine Pac.
Autour de cette nouvelle équipe, faites de jeunes et plus expérimentés, Christian Bajard concluait en demandant à chacun « de ne jamais se résigner face aux difficultés, de toujours faire du mieux possible sur tous les dossiers, y compris avec ou face à l’administration, et de continuer à faire bouger les lignes ». Nul doute que ces dernières vont bouger…