FDSEA et JA de Saône-et-Loire veulent avancer ensemble les pieds sur terre
Lundi 10 décembre à Chevagny-les-Chevrières, FDSEA et JA de Saône-et-Loire étaient réunis pour « avancer ensemble les pieds sur terre », comme l’explique si bien leur slogan pour les élections à la chambre d’Agriculture. Ces dernières dérouleront en janvier 2019. Derrière, les enjeux sont majeurs pour l’agriculture départementale. Explications.

Respectivement président de la FDSEA et des JA de Saône-et-Loire, Bernard Lacour et Joffrey Beaudot n’ont pas minimisé les défis que l’agriculture de notre département doit relever tous les jours un peu plus. « Notre agriculture et nos produits de qualité sont reconnus au-delà de nos frontières mais aujourd’hui, nous avons une vraie difficulté en terme de positionnement national, lié à nos relations avec la grande distribution ou avec la restauration hors foyers. Nous avons un travail considérable à mener pour redonner des perspectives à des agriculteurs qui dans leur cours de ferme sont désespérés par leurs revenus indignes. Indignes d’un pays comme le notre ».
Même si comme pour le Grenelle en son temps « une additions de contraintes » sont venues se greffer, les Etats généraux de l’alimentation visait « une construction du prix en marche avant pour que les producteurs gagnent leurs vies », le syndicalisme a conscience que la « bataille » n’est pas encore gagnée. Mais c’est la condition première pour « garder des territoires ruraux vivants ».
Il y a urgence car la sécheresse « inhabituelle sur la deuxième partie de l’année » risque de laisser des traces dans les campagnes. « L’hiver sera long quand on regarde le calendrier et les stocks, il y a lieu d’être inquiets. Surtout lorsque le niveau de fourrage dans le hangar est proportionnel à celui du compte en banque ». La priorité des priorités reste donc bien de « ne laisser personne sur le bord du chemin » et de mobiliser toutes les solutions possibles et plus. Une vigilance qui est le travail de tous. D’un point de vue des moyens d’accompagnement, « des efforts ont été faits partout » : Région et Département, exonération TFNB, MSA, … Reste à obtenir la reconnaissance l’essentiel, la reconnaissance « calamités ». Avec les nouvelles règles pour l’évaluation des pertes, le recours à des données satellites, le montage des dossiers s’est complexifié. L’administration (DDT) et les services de la chambre d’Agriculture ont « atteint les objectifs » pour que le dossier de la Saône-et-Loire passe au Comité national dès décembre (réponse attendue semaine prochaine). Reste la « préoccupation » pour l’Est du département dans cette nouvelle équation. « Les éleveurs laitiers sont aujourd’hui quasi exclu du fonds de calamités, comme les exploitations diversifiées avec des ateliers variés. C’est important pour nous que des exploitants qui ont choisi de diversifier notre agriculture ne passent pas à côté d’un accompagnement légitime ». Un message largement transmis au national grâce aux réseaux. Sans en dire beaucoup plus, c’est bien l’activité bovin lait qu’il faut chercher à « maintenir » aujourd’hui dans le département…
Vraie force collective
Et comment ne pas faire non plus le parallèle entre « les campagnes de dénigrement médiatiques permanentes » et « l’affaiblissement des corps intermédiaires » ? Evidemment l’agriculture est la cible préférée mais pas que. D’autres secteurs économiques vitaux pour la France sont visés et bien souvent en milieux ruraux. En plein mouvement des « Gilets jaunes », la réflexion mérite d’être particulièrement entendu par les élus et pouvoirs publics : « On a cherché à affaiblir les corps intermédiaires et les syndicats alors qu’on ne peut pas réformer une société, un territoire ou une profession sans interface ». La reprise par les médias traditionnels ou sociaux n’apporte pas de solution au problème. Revenant sur les élections chambre d’Agriculture, cette « volonté de diviser » n’est pas nouvelle. « L’accompagnement du syndicalisme minoritaire pour soi-disant trouver un équilibre ne fait qu’affaiblir » l’agriculture toute entière.
Pour lutter contre tout cela, FDSEA et JA de Saône-et-Loire s’engagent « la proximité, l’engagement autour du collectif pour remettre en place une vraie force et une solidarité dans nos territoires », et cela englobe aussi les communautés de communes ou les communes rurales. Le fameux bien vivre ensemble.
« Il faudra faire en sorte qu’ensuite cette complémentarité puisse se transformer en des projets et des objectifs communs ». C’est en tout cas le souhait qui a été exprimé lors du dernier Conseil départemental de l’agriculture qui s’était réuni à Verdun-sur-le-Doubs. Toutes les organisations professionnelles agricoles départementales avaient alors renouvelées leur « volonté de garder cette complémentarité car les dossiers sont nombreux comme le sont les attentes des agriculteurs d’ailleurs ». Un environnement qui évolue, se complexifie mais offrent aussi de nouvelles opportunités à saisir.
Répondre aux besoins des agriculteurs
La liste commune FDSEA et JA pour les élections chambre s’est d’ailleurs « fixer des objectifs, en commençant par celui de travailler ensemble » pour les réaliser tant à l’échelon départemental qu’au niveau régional. Et cela passe par une « équipe ancrée dans leurs territoires portés par la diversité de notre agriculture ». Chacun apportant bien évidemment sa pierre à l’édifice. A commencer par chaque agriculteur qui doit absolument voter. Un geste simple qui permet d’être défendu collectivement et respecter dans une société urbanisée.
« On sera fidèles à nos habitudes de travail. La liste a été construite dans le respect des territoires et des productions avec une volonté claire d’avoir une chambre d’Agriculture encore plus près des besoins des agriculteurs, dans leurs cours de ferme et en complémentarité avec les autres organisations. C’est un challenge, avec de la détermination mais c’est aussi être en capacité d’expliquer ce qui se fait et ce qui reste à faire. C’est bien une question d’avenir. Avançons ensemble les pieds sur terre correspond à notre philosophie ».