Cuma Ensil’vit à Devrouze
Fenaisons mutualisées
Quatre exploitations du secteur de Devrouze ont pour habitude de réaliser leurs foins ensemble. Réunis au sein de la Cuma Ensil’Vit, ils disposent d’une seule et même chaîne de fenaison. Dans un chantier mutualisé depuis seize ans, chacun prend en charge un outil qu’il ne détèle plus de son tracteur...
Depuis seize ans, quatre exploitations adhérentes à la Cuma Ensil’Vit à Devrouze réalisent leurs travaux de fenaison en commun. Le projet a mis un peu de temps à murir, racontent aujourd’hui Laurent Boivin, trésorier, et Jean-Claude Richard, président. Une première faucheuse avait été achetée en commun dès le milieu des années 1980. Mais la plupart des adhérents continuaient d’utiliser leurs propres matériels, si bien que le prix de revient de la faucheuse de la Cuma augmentait. Ce manque d’implication freinait l’essor du groupe. Les choses se sont précisées à la fin des années 1990. L’une des exploitations adhérentes manquait de matériel ; une autre transformée en Gaec avait besoin de redimensionner son équipement fourrage ; un autre adhérent encore, double-actif, cherchait une solution pour palier son manque d’équipement et de temps.
Retenant la leçon de la première faucheuse en Cuma, il fut décidé d’acheter toute la chaîne de fenaison d’un coup et que chaque membre du groupe se débarrasserait de son propre matériel.
« Nous cherchions à accroître nos débits de chantier. Augmenter la largeur des matériels fait plus que multiplier les prix. Par contre, si on met un chauffeur avec son tracteur et qu’on ne détèle pas, alors on fait des économies », confie le trésorier. Résultat : seule la fauche est réalisée par chacun des adhérents sur son exploitation. Le reste des chantiers est effectué en commun. Chaque exploitation adhérente a la responsabilité d’un des outils de la chaîne de fenaison. Le parc matériel est composé d’une faucheuse conditionneuse trainée de 3,50 m ; d’une faneuse huit toupies d’une largeur de travail de 8,50 m ; de deux andaineurs de 4,30 m et 7,80 m et d’une presse à balles rondes.
Exigeants sur la qualité des fourrages
Les quatre exploitations fonctionnent ainsi depuis 1998. Cette organisation en Cuma leur permet de disposer de matériel performant qu’ils renouvellent tous les cinq ans environ. Eleveurs laitiers pour trois d’entre-eux, les adhérents du groupe sont très exigeants sur la qualité de leurs fourrages. Dans leurs terres de Bresse, ils cultivent beaucoup de prairies temporaires. Cette année, les premiers ensilages de ray-grass se profilaient dès les derniers jours de mars… Les foins démarrent souvent mi-mai. Début juillet débutent les secondes coupes et des fourrages sont récoltés jusqu’en septembre. Ces producteurs de lait cultivent également pas mal de légumineuses. Cette présence dans l’assolement fourrager a fait évoluer les chantiers. L’activité andainage a eu tendance à prendre le pas sur le fanage, peu recommandé sur la luzerne.
« Tout n’est pas parfait… »
Lorsque le temps est au rendez-vous, cette organisation s’avère très efficace. Mais lorsque les fenêtres météo sont incertaines ou que les foins tombent en même temps que les moissons, la gestion collective se complique un peu. « Il faut admettre de devoir participer aux chantiers même lorsque ce n’est pas chez soi », fait remarquer Jean-Claude Richard. De fait, si cette entraide à quatre exploitations peut être très appréciable lorsque ce chantier se passe chez soi, en revanche, la contrepartie, c’est qu’il faut rendre la pareille aux autres. « On ne peut pas tous faucher au moment idéal ! », poursuit le président. « Lorsque tout le monde veut faucher et que le temps presse, on fait une réunion le matin et on essaie de déterminer les parcelles les plus urgentes en laissant les bricoles pour la fin. Lorsque la météo est incertaine, il y en a toujours qui hésitent plus que d’autres… », confie Laurent Boivin. « Le problème, c’est lorsque qu’on décide les surfaces à faucher en réunion et que l’un d’entre nous en fauche plus que prévu… Alors c’est le dernier qui est pénalisé et peut se retrouver avec des fourrages de moins bonne qualité ! », confie Jean-Claude Richard.
« Tout n’est pas parfait », reconnaît Laurent Boivin qui reste néanmoins convaincu que « la perfection est le résultat d’une organisation collective ». A la Cuma Ensi’Vit, la taille et les débits de chantiers sont tout de même impressionnants et en termes d’organisation, les quatre exploitants estiment qu’une entreprise ne ferait pas mieux. Le chantier de foin se fait au rythme de 20 à 25 hectares par jour. En 2013, le groupe a réalisé un peu plus de 4.200 balles rondes facturées 2,52 € par botte. Les andaineurs ont travaillé 433 hectares pour 7,63 € de l’hectare ; la faneuse 513 hectares pour 2,65 € de l’hectare et la faucheuse 459 hectares à 6,73 € de l’hectare.
Retenant la leçon de la première faucheuse en Cuma, il fut décidé d’acheter toute la chaîne de fenaison d’un coup et que chaque membre du groupe se débarrasserait de son propre matériel.
« Nous cherchions à accroître nos débits de chantier. Augmenter la largeur des matériels fait plus que multiplier les prix. Par contre, si on met un chauffeur avec son tracteur et qu’on ne détèle pas, alors on fait des économies », confie le trésorier. Résultat : seule la fauche est réalisée par chacun des adhérents sur son exploitation. Le reste des chantiers est effectué en commun. Chaque exploitation adhérente a la responsabilité d’un des outils de la chaîne de fenaison. Le parc matériel est composé d’une faucheuse conditionneuse trainée de 3,50 m ; d’une faneuse huit toupies d’une largeur de travail de 8,50 m ; de deux andaineurs de 4,30 m et 7,80 m et d’une presse à balles rondes.
Exigeants sur la qualité des fourrages
Les quatre exploitations fonctionnent ainsi depuis 1998. Cette organisation en Cuma leur permet de disposer de matériel performant qu’ils renouvellent tous les cinq ans environ. Eleveurs laitiers pour trois d’entre-eux, les adhérents du groupe sont très exigeants sur la qualité de leurs fourrages. Dans leurs terres de Bresse, ils cultivent beaucoup de prairies temporaires. Cette année, les premiers ensilages de ray-grass se profilaient dès les derniers jours de mars… Les foins démarrent souvent mi-mai. Début juillet débutent les secondes coupes et des fourrages sont récoltés jusqu’en septembre. Ces producteurs de lait cultivent également pas mal de légumineuses. Cette présence dans l’assolement fourrager a fait évoluer les chantiers. L’activité andainage a eu tendance à prendre le pas sur le fanage, peu recommandé sur la luzerne.
« Tout n’est pas parfait… »
Lorsque le temps est au rendez-vous, cette organisation s’avère très efficace. Mais lorsque les fenêtres météo sont incertaines ou que les foins tombent en même temps que les moissons, la gestion collective se complique un peu. « Il faut admettre de devoir participer aux chantiers même lorsque ce n’est pas chez soi », fait remarquer Jean-Claude Richard. De fait, si cette entraide à quatre exploitations peut être très appréciable lorsque ce chantier se passe chez soi, en revanche, la contrepartie, c’est qu’il faut rendre la pareille aux autres. « On ne peut pas tous faucher au moment idéal ! », poursuit le président. « Lorsque tout le monde veut faucher et que le temps presse, on fait une réunion le matin et on essaie de déterminer les parcelles les plus urgentes en laissant les bricoles pour la fin. Lorsque la météo est incertaine, il y en a toujours qui hésitent plus que d’autres… », confie Laurent Boivin. « Le problème, c’est lorsque qu’on décide les surfaces à faucher en réunion et que l’un d’entre nous en fauche plus que prévu… Alors c’est le dernier qui est pénalisé et peut se retrouver avec des fourrages de moins bonne qualité ! », confie Jean-Claude Richard.
« Tout n’est pas parfait », reconnaît Laurent Boivin qui reste néanmoins convaincu que « la perfection est le résultat d’une organisation collective ». A la Cuma Ensi’Vit, la taille et les débits de chantiers sont tout de même impressionnants et en termes d’organisation, les quatre exploitants estiment qu’une entreprise ne ferait pas mieux. Le chantier de foin se fait au rythme de 20 à 25 hectares par jour. En 2013, le groupe a réalisé un peu plus de 4.200 balles rondes facturées 2,52 € par botte. Les andaineurs ont travaillé 433 hectares pour 7,63 € de l’hectare ; la faneuse 513 hectares pour 2,65 € de l’hectare et la faucheuse 459 hectares à 6,73 € de l’hectare.