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Fermoscopies 2019

Fermoscopies : contexte difficile en 2019 mais du dynamisme et des pistes

Les traditionnelles Fermoscopies proposées par CerFrance se sont déroulées les 26 et 28 novembre, respectivement à Paray-le-Monial pour les bovins viande et à Saint-Germain-du-Bois pour les filières bovins lait et grandes cultures. En plus des données présentant l'évolution depuis un an des différentes productions des fermes saône-et-loiriennes, l'accent a été mis cette année sur la nécessité de bien préparer son départ à la retraite...

Fermoscopies : contexte difficile en 2019 mais du dynamisme et des pistes

Bovins viande : les résultats augmentent mais restent insuffisants

L'étude des résultats des exploitations de bovins viande n'a guère laissé place aux surprises : il s'est dénombré 12.000 bovins de moins au 1er août 2019, par rapport à la même période 2018.
Il y a donc eu plus de décapitalisations et d'arrêts d'activité.
Au milieu de tout cela, à 14.300 €, les résultats courant par unité de travail agricole familial (Utaf) sont en augmentation de 9 % par rapport à 2018. Ce qui est « paradoxal » mais s'explique : « à chaque aléa c'est un coup de frein sur les charges et l'encaissement de produits exceptionnels, commente Nathalie Lebeau conseillère entreprise à Gueugnon, ce qui se traduit par un EBE et des revenus en augmentation ». Cependant, ces chiffres ne prennent pas en compte « le stress, la charge de travail supplémentaire pour acheminer l'eau, les retards de croissance ou les problèmes de reproductions pour l'hiver qui arrive, le coût de la main d'oeuvre, etc. » qu'ont occasionné les deux sécheresses consécutives.

Viser la RHD

Au cœur de cette filière, tous les exploitants ne sont pas logés à la même enseigne : si les naisseurs et les finisseurs femelles ont une rentabilité correcte, ce n'est pas le cas pour les engraisseurs :« les revenus par Utaf sont en augmentation pour les deux premiers, mais restent malgré tout insuffisants ». En revanche, le revenus baissent de 14 % pour les engraisseurs, passant de 12.500€ à 10.800 €.
Parmi les pistes évoquées pour soutenir la filière : la conquête du marché de la restauration hors domicile (qui consomme 57 % de viande exportée...), la diversification des types d'animaux, l'ouverture d'un nouvel atelier, la mise en place de panneaux photovoltaïques sur l'exploitation.
Au niveau de la conduite de ferme, le retour à l'agroforesterie a aussi été suggérée pour sa production de bois ou de fruits, pour la protection qu'elle apporte aux animaux ou aux cultures, pour le drainage de l'eau ou l'apport d'humus, etc. Par ailleurs, puisque avec un climat de plus en plus méditerranéen on vit désormais « deux périodes sans herbe », les conseillers invitent à « veiller à la cohérence du système », qui peut notamment passer par « revenir à un veau par vache par an, un maximum d'alimentation à l'herbe, une maîtrise de l'endettement », mais également recourir au système assurantiel, aménager les bâtiments « une aire râclée étant moins consommatrice de paillage », organiser le pâturage tournant, diversifier les systèmes fourragers, recourir aux dérobées après les moissons, etc.

Bovins lait : le marché est là, mais le revenu un peu moins...

La filière lait fait face cette année à une production stable et à une demande soutenue. Cependant, même si le montant de 363 € par 1.000 litres est rémunérateur (+11 € en un an), les revenus ont globalement été à la baisse à cause d'une augmentation des charges, notamment du poste énergie. « Il est passé à 19.800 € par Utaf, soit 1.400 € de moins qu'en 2018 », précise ainsi Pascale Laurain, conseillère d'entreprise à Louhans.
Ce marché doit composer avec des aléas climatiques qui conduisent à une production mondiale stable voire en baisse, une demande soutenue notamment sur la poudre de lait, les incertitudes de l'issue et des conséquences du Brexit et de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Selon les secteurs

Au milieu de tout cela, il se constate « de moins en moins d'écart de valorisation entre les différentes laiteries ».
Au final, même si l'efficacité économique est toujours suffisante, les exploitations se retrouvent avec peu de marge de manoeuvre et la différence de revenus se constate surtout en fonction des zones géographiques, « si le secteur permet ou non de bénéficier de l'ICHN ».
Il conviendrait pour la filière de poursuivre la dynamique départementale : la tendance nationale est à un repli sur la façade ouest, pour autant les investissements dans les bâtiments au niveau départemental ont été notables cette année, « en moyenne 30.000 € de dépenses », une première sur ces cinq dernières années. La carte « du retour au pâturage, de la communication autour du bien-être animal » est aussi un élément à développer.

Céréales, une année difficile malgré une bonne saison

Le secteur des grandes cultures n'échappe pas lui non plus au situation contradictoire : en 2019, les producteurs doivent faire face à de très bonnes récoltes mais qui ne paient pas. « Après l'euphorie des moissons et des rendements en blé et en orge exceptionnels, souligne ainsi Émilie Golin, conseillère entreprise à Châtenoy-le-Royal, le problème ce sont les cours dans un contexte mondial où les stocks sont élevés ». Pour vendre, il a donc fallu être compétitif... et baisser les prix du blé et de l'orge qui se retrouvent alors « inférieurs à la moyenne quinquennale ».
Si le colza est un « marché réputé plus fermé », il se retrouve lui aussi dans la moyenne quinquennale, il n'y a donc eu « aucun apport financier à attendre de cette filière ».

La piste protéagineux

De leur côté, si les charges moyennes à l'hectare sont restées stables car bien maîtrisées par les exploitations, il faut s'attendre à les voir augmenter, notamment à cause de la hausse du coût de l'énergie et des fermages.
Au final, le revenu moyen par Utaf constaté s'est encore dégradé : il est passé de plus de 30.000 € en 2017 à moins de 10.000 € cette année. « Ces chiffres sont cependant une moyenne qui masque une très grande disparité entre les exploitations », relativise toutefois Émilie Golin.
La prochaine saison est d'ores-et-déjà marquée par des semis en fin d'été qui ont été difficiles.
Les pistes évoquées passent notamment par le recours à l'assurantiel, à une segmentation de l'assolement pour développer les légumineuses et les protéagineux, la réduction des charges de mécanisation (par une Cuma), la valorisation par de nouveaux canaux, etc.
Tout ceci sans oublier la pression sociétale et la nécessité de communiquer sur la filière et ses pratiques.

Fermoscopies : contexte difficile en 2019 mais du dynamisme et des pistes

Fermoscopies : contexte difficile en 2019 mais du dynamisme et des pistes

Bovins viande : les résultats augmentent mais restent insuffisants

L'étude des résultats des exploitations de bovins viande n'a guère laissé place aux surprises : il s'est dénombré 12.000 bovins de moins au 1er août 2019, par rapport à la même période 2018.
Il y a donc eu plus de décapitalisations et d'arrêts d'activité.
Au milieu de tout cela, à 14.300 €, les résultats courant par unité de travail agricole familial (Utaf) sont en augmentation de 9 % par rapport à 2018. Ce qui est « paradoxal » mais s'explique : « à chaque aléa c'est un coup de frein sur les charges et l'encaissement de produits exceptionnels, commente Nathalie Lebeau conseillère entreprise à Gueugnon, ce qui se traduit par un EBE et des revenus en augmentation ». Cependant, ces chiffres ne prennent pas en compte « le stress, la charge de travail supplémentaire pour acheminer l'eau, les retards de croissance ou les problèmes de reproductions pour l'hiver qui arrive, le coût de la main d'oeuvre, etc. » qu'ont occasionné les deux sécheresses consécutives.

Viser la RHD

Au cœur de cette filière, tous les exploitants ne sont pas logés à la même enseigne : si les naisseurs et les finisseurs femelles ont une rentabilité correcte, ce n'est pas le cas pour les engraisseurs :« les revenus par Utaf sont en augmentation pour les deux premiers, mais restent malgré tout insuffisants ». En revanche, le revenus baissent de 14 % pour les engraisseurs, passant de 12.500€ à 10.800 €.
Parmi les pistes évoquées pour soutenir la filière : la conquête du marché de la restauration hors domicile (qui consomme 57 % de viande exportée...), la diversification des types d'animaux, l'ouverture d'un nouvel atelier, la mise en place de panneaux photovoltaïques sur l'exploitation.
Au niveau de la conduite de ferme, le retour à l'agroforesterie a aussi été suggérée pour sa production de bois ou de fruits, pour la protection qu'elle apporte aux animaux ou aux cultures, pour le drainage de l'eau ou l'apport d'humus, etc. Par ailleurs, puisque avec un climat de plus en plus méditerranéen on vit désormais « deux périodes sans herbe », les conseillers invitent à « veiller à la cohérence du système », qui peut notamment passer par « revenir à un veau par vache par an, un maximum d'alimentation à l'herbe, une maîtrise de l'endettement », mais également recourir au système assurantiel, aménager les bâtiments « une aire râclée étant moins consommatrice de paillage », organiser le pâturage tournant, diversifier les systèmes fourragers, recourir aux dérobées après les moissons, etc.

Bovins lait : le marché est là, mais le revenu un peu moins...

La filière lait fait face cette année à une production stable et à une demande soutenue. Cependant, même si le montant de 363 € par 1.000 litres est rémunérateur (+11 € en un an), les revenus ont globalement été à la baisse à cause d'une augmentation des charges, notamment du poste énergie. « Il est passé à 19.800 € par Utaf, soit 1.400 € de moins qu'en 2018 », précise ainsi Pascale Laurain, conseillère d'entreprise à Louhans.
Ce marché doit composer avec des aléas climatiques qui conduisent à une production mondiale stable voire en baisse, une demande soutenue notamment sur la poudre de lait, les incertitudes de l'issue et des conséquences du Brexit et de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Selon les secteurs

Au milieu de tout cela, il se constate « de moins en moins d'écart de valorisation entre les différentes laiteries ».
Au final, même si l'efficacité économique est toujours suffisante, les exploitations se retrouvent avec peu de marge de manoeuvre et la différence de revenus se constate surtout en fonction des zones géographiques, « si le secteur permet ou non de bénéficier de l'ICHN ».
Il conviendrait pour la filière de poursuivre la dynamique départementale : la tendance nationale est à un repli sur la façade ouest, pour autant les investissements dans les bâtiments au niveau départemental ont été notables cette année, « en moyenne 30.000 € de dépenses », une première sur ces cinq dernières années. La carte « du retour au pâturage, de la communication autour du bien-être animal » est aussi un élément à développer.

Céréales, une année difficile malgré une bonne saison

Le secteur des grandes cultures n'échappe pas lui non plus au situation contradictoire : en 2019, les producteurs doivent faire face à de très bonnes récoltes mais qui ne paient pas. « Après l'euphorie des moissons et des rendements en blé et en orge exceptionnels, souligne ainsi Émilie Golin, conseillère entreprise à Châtenoy-le-Royal, le problème ce sont les cours dans un contexte mondial où les stocks sont élevés ». Pour vendre, il a donc fallu être compétitif... et baisser les prix du blé et de l'orge qui se retrouvent alors « inférieurs à la moyenne quinquennale ».
Si le colza est un « marché réputé plus fermé », il se retrouve lui aussi dans la moyenne quinquennale, il n'y a donc eu « aucun apport financier à attendre de cette filière ».

La piste protéagineux

De leur côté, si les charges moyennes à l'hectare sont restées stables car bien maîtrisées par les exploitations, il faut s'attendre à les voir augmenter, notamment à cause de la hausse du coût de l'énergie et des fermages.
Au final, le revenu moyen par Utaf constaté s'est encore dégradé : il est passé de plus de 30.000 € en 2017 à moins de 10.000 € cette année. « Ces chiffres sont cependant une moyenne qui masque une très grande disparité entre les exploitations », relativise toutefois Émilie Golin.
La prochaine saison est d'ores-et-déjà marquée par des semis en fin d'été qui ont été difficiles.
Les pistes évoquées passent notamment par le recours à l'assurantiel, à une segmentation de l'assolement pour développer les légumineuses et les protéagineux, la réduction des charges de mécanisation (par une Cuma), la valorisation par de nouveaux canaux, etc.
Tout ceci sans oublier la pression sociétale et la nécessité de communiquer sur la filière et ses pratiques.

Fermoscopies : contexte difficile en 2019 mais du dynamisme et des pistes

Fermoscopies : contexte difficile en 2019 mais du dynamisme et des pistes

Bovins viande : les résultats augmentent mais restent insuffisants

L'étude des résultats des exploitations de bovins viande n'a guère laissé place aux surprises : il s'est dénombré 12.000 bovins de moins au 1er août 2019, par rapport à la même période 2018.
Il y a donc eu plus de décapitalisations et d'arrêts d'activité.
Au milieu de tout cela, à 14.300 €, les résultats courant par unité de travail agricole familial (Utaf) sont en augmentation de 9 % par rapport à 2018. Ce qui est « paradoxal » mais s'explique : « à chaque aléa c'est un coup de frein sur les charges et l'encaissement de produits exceptionnels, commente Nathalie Lebeau conseillère entreprise à Gueugnon, ce qui se traduit par un EBE et des revenus en augmentation ». Cependant, ces chiffres ne prennent pas en compte « le stress, la charge de travail supplémentaire pour acheminer l'eau, les retards de croissance ou les problèmes de reproductions pour l'hiver qui arrive, le coût de la main d'oeuvre, etc. » qu'ont occasionné les deux sécheresses consécutives.

Viser la RHD

Au cœur de cette filière, tous les exploitants ne sont pas logés à la même enseigne : si les naisseurs et les finisseurs femelles ont une rentabilité correcte, ce n'est pas le cas pour les engraisseurs :« les revenus par Utaf sont en augmentation pour les deux premiers, mais restent malgré tout insuffisants ». En revanche, le revenus baissent de 14 % pour les engraisseurs, passant de 12.500€ à 10.800 €.
Parmi les pistes évoquées pour soutenir la filière : la conquête du marché de la restauration hors domicile (qui consomme 57 % de viande exportée...), la diversification des types d'animaux, l'ouverture d'un nouvel atelier, la mise en place de panneaux photovoltaïques sur l'exploitation.
Au niveau de la conduite de ferme, le retour à l'agroforesterie a aussi été suggérée pour sa production de bois ou de fruits, pour la protection qu'elle apporte aux animaux ou aux cultures, pour le drainage de l'eau ou l'apport d'humus, etc. Par ailleurs, puisque avec un climat de plus en plus méditerranéen on vit désormais « deux périodes sans herbe », les conseillers invitent à « veiller à la cohérence du système », qui peut notamment passer par « revenir à un veau par vache par an, un maximum d'alimentation à l'herbe, une maîtrise de l'endettement », mais également recourir au système assurantiel, aménager les bâtiments « une aire râclée étant moins consommatrice de paillage », organiser le pâturage tournant, diversifier les systèmes fourragers, recourir aux dérobées après les moissons, etc.

Bovins lait : le marché est là, mais le revenu un peu moins...

La filière lait fait face cette année à une production stable et à une demande soutenue. Cependant, même si le montant de 363 € par 1.000 litres est rémunérateur (+11 € en un an), les revenus ont globalement été à la baisse à cause d'une augmentation des charges, notamment du poste énergie. « Il est passé à 19.800 € par Utaf, soit 1.400 € de moins qu'en 2018 », précise ainsi Pascale Laurain, conseillère d'entreprise à Louhans.
Ce marché doit composer avec des aléas climatiques qui conduisent à une production mondiale stable voire en baisse, une demande soutenue notamment sur la poudre de lait, les incertitudes de l'issue et des conséquences du Brexit et de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Selon les secteurs

Au milieu de tout cela, il se constate « de moins en moins d'écart de valorisation entre les différentes laiteries ».
Au final, même si l'efficacité économique est toujours suffisante, les exploitations se retrouvent avec peu de marge de manoeuvre et la différence de revenus se constate surtout en fonction des zones géographiques, « si le secteur permet ou non de bénéficier de l'ICHN ».
Il conviendrait pour la filière de poursuivre la dynamique départementale : la tendance nationale est à un repli sur la façade ouest, pour autant les investissements dans les bâtiments au niveau départemental ont été notables cette année, « en moyenne 30.000 € de dépenses », une première sur ces cinq dernières années. La carte « du retour au pâturage, de la communication autour du bien-être animal » est aussi un élément à développer.

Céréales, une année difficile malgré une bonne saison

Le secteur des grandes cultures n'échappe pas lui non plus au situation contradictoire : en 2019, les producteurs doivent faire face à de très bonnes récoltes mais qui ne paient pas. « Après l'euphorie des moissons et des rendements en blé et en orge exceptionnels, souligne ainsi Émilie Golin, conseillère entreprise à Châtenoy-le-Royal, le problème ce sont les cours dans un contexte mondial où les stocks sont élevés ». Pour vendre, il a donc fallu être compétitif... et baisser les prix du blé et de l'orge qui se retrouvent alors « inférieurs à la moyenne quinquennale ».
Si le colza est un « marché réputé plus fermé », il se retrouve lui aussi dans la moyenne quinquennale, il n'y a donc eu « aucun apport financier à attendre de cette filière ».

La piste protéagineux

De leur côté, si les charges moyennes à l'hectare sont restées stables car bien maîtrisées par les exploitations, il faut s'attendre à les voir augmenter, notamment à cause de la hausse du coût de l'énergie et des fermages.
Au final, le revenu moyen par Utaf constaté s'est encore dégradé : il est passé de plus de 30.000 € en 2017 à moins de 10.000 € cette année. « Ces chiffres sont cependant une moyenne qui masque une très grande disparité entre les exploitations », relativise toutefois Émilie Golin.
La prochaine saison est d'ores-et-déjà marquée par des semis en fin d'été qui ont été difficiles.
Les pistes évoquées passent notamment par le recours à l'assurantiel, à une segmentation de l'assolement pour développer les légumineuses et les protéagineux, la réduction des charges de mécanisation (par une Cuma), la valorisation par de nouveaux canaux, etc.
Tout ceci sans oublier la pression sociétale et la nécessité de communiquer sur la filière et ses pratiques.

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