Frédéric Vallensant à Germolles-sur-Grosne est passé de fromager à producteur de lait de chèvre
Après douze ans passés en production caprine fromagère, Frédéric Vallensant s’est installé seul avec 220 chèvres laitières. Si les débuts ont été difficiles du fait d'une crise laitière conjoncturelle et malgré un déficit de production longtemps inexpliqué dans son troupeau, l'éleveur profite aujourd’hui d’une certaine stabilité économique sur son exploitation. Portrait.

A 47 ans, Frédéric Vallensant est producteur de lait de chèvres à Germolles-sur-Grosne, à la limite du département du Rhône. Originaire de la Loire, de parents éleveurs de bovins laitiers, Frédéric Vallensant a fait le choix de ne pas reprendre l’exploitation familiale, préférant « s’expatrier », comme il le dit lui-même. Pendant deux ans, il a débuté sa carrière comme salarié dans une exploitation caprine fromagère du Brionnais. En 1998, il est arrivé à Germolles pour s’associer dans un atelier caprin avec production de fromages. Après dix ans passés au sein de la structure, l’éleveur choisit en 2008 de poursuivre sa carrière seul en reprenant une ferme qui se libérait dans la même commune. Et pour réaliser son souhait de travailler en individuel, Frédéric a opté pour une production de lait de chèvre livrée à la coopérative Mont Lait.
Son cheptel a été constitué des 120 chèvres qu’il détenait déjà sur sa précédente exploitation et des 80 chèvres reprises à son prédécesseur. Une chèvrerie équipée de 230 places de cornadis a été aménagée dans la stabulation des vaches laitières de l’ancien exploitant. La salle de traite bovine a été transformée en salle de traite caprine à 2 X 8 postes. Aujourd’hui, Frédéric dispose d’un troupeau de 220 chèvres de race Saannen sur une exploitation couvrant 43 hectares tout en location.
Lait de printemps à l’herbe
L’élevage ne produit que du lait de printemps. En janvier, les chèvres sont toutes taries et les mises bas ont lieu en février. Le pic de lactation intervient au mois d’avril, avec le lâcher des animaux. Car Frédéric produit du lait de chèvres à l’herbe. De début avril à fin octobre, le troupeau est conduit en pâturage tournant sur une dizaine de parcelles. « Lorsqu’elles sont à l’herbe, mes chèvres consomment moins de 800 grammes de concentrés par jour et n’ont plus besoin de tourteaux », fait valoir l’éleveur. Outre les économies d’aliment, le pâturage évite de devoir récolter beaucoup de fourrage comme il le faudrait pour une production hors-sol. C’est moins de travail, moins de mécanisation, observe Frédéric. Toute la surface de l’exploitation est dédiée à l’herbe. Sur une dizaine d’hectares, l’éleveur fait pousser du trèfle et de la luzerne qui donnent plusieurs coupes d’enrubannage riche en protéines. En hiver, la ration des chèvres est composée de foin, d’enrubannage, d’un kilo d’un aliment à base de maïs et d’orge à 19 % de matière azotée et de 150 grammes de tourteaux de soja et de colza, détaille Frédéric.
Depuis son installation, l’éleveur a toujours fait en sorte de limiter ses charges. Son parc matériel se résume à des tracteurs modestes et au strict nécessaire pour la fenaison, une Cuma assurant le reste.
Mauvaises années…
En dix ans, Frédéric Vallensant a connu quelques moments difficiles. La crise du lait de chèvre est arrivée juste après son installation. En 2014, l’éleveur participait à une manifestation à Lyon pour dénoncer la situation des élevages caprins laitiers. « Nous étions en pleine surproduction. La filière avait installé beaucoup d’éleveurs ; la production avait explosé et le prix du lait s’était effondré », se remémore Frédéric.
Pour l’éleveur de Germolles, cette crise coïncidait avec des problèmes de production dans son troupeau. De 1.000 litres de lait par productrice lorsqu’il était encore associé, les chèvres de Frédéric ont chuté à 700 litres sur sa nouvelle exploitation. Une baisse de production dont il n’a eu de cesse que de rechercher les causes. Le fait d’avoir rassemblé deux cheptels d’origine différentes a provoqué des problèmes sanitaires. Sur fond de baisse d’immunité, la FCO a frappé en 2009. Depuis, Frédéric n’est jamais parvenu à faire remonter son niveau de production et, encore aujourd’hui, son technicien laitier observe que sa production n’est pas à la hauteur des concentrés donnés. Frédéric poursuit ses investigations, aidé en cela par Acsel Conseil élevage, le GDS, son vétérinaire… Il a même fait intervenir un géobiologue. Des problèmes de parasitisme ont été soupçonnés. L’ambiance du bâtiment a été revue avec, notamment l’adjonction de plafond amovibles pour lutter contre les courants d’air. Les soupçons portent aujourd’hui sur les parcelles de la ferme, situées en fond de vallée. « C’est sans doute un problème d’herbe », confie Frédéric qui ajoute que désormais, il apporte beaucoup de minéral…
Une sérénité retrouvée
En dépit d’un niveau de production en deçà de ses espérances, Frédéric fait état d’une situation économique saine. Depuis deux ou trois ans, l’élevage a retrouvé une certaine stabilité avec une production somme toute rémunératrice, concède l’intéressé. En prime, en se retrouvant seul sur son exploitation individuelle, l’éleveur dit avoir renoué avec une certaine sérénité, plus libre dans ses choix, dans son organisation… Libéré de la transformation et de la vente des fromages, le père de famille dispose de davantage de temps libre qu’auparavant. Même s’il concède qu’il demeure des périodes dures, notamment les mises bas pour lesquelles il se fait aider d’un salarié saisonnier. Dans sa reconversion, Frédéric constate que son travail consacré à la fromagerie a été remplacé par le soin aux prairies, aux récoltes de fourrages… S’il reconnaît qu’il n’est pas évident de se faire remplacer pour la traite, l’éleveur parvient tout de même à se libérer quelques week-end, ici ou là, ainsi qu’une semaine pour des congés annuels.
Frédéric Vallensant à Germolles-sur-Grosne est passé de fromager à producteur de lait de chèvre

A 47 ans, Frédéric Vallensant est producteur de lait de chèvres à Germolles-sur-Grosne, à la limite du département du Rhône. Originaire de la Loire, de parents éleveurs de bovins laitiers, Frédéric Vallensant a fait le choix de ne pas reprendre l’exploitation familiale, préférant « s’expatrier », comme il le dit lui-même. Pendant deux ans, il a débuté sa carrière comme salarié dans une exploitation caprine fromagère du Brionnais. En 1998, il est arrivé à Germolles pour s’associer dans un atelier caprin avec production de fromages. Après dix ans passés au sein de la structure, l’éleveur choisit en 2008 de poursuivre sa carrière seul en reprenant une ferme qui se libérait dans la même commune. Et pour réaliser son souhait de travailler en individuel, Frédéric a opté pour une production de lait de chèvre livrée à la coopérative Mont Lait.
Son cheptel a été constitué des 120 chèvres qu’il détenait déjà sur sa précédente exploitation et des 80 chèvres reprises à son prédécesseur. Une chèvrerie équipée de 230 places de cornadis a été aménagée dans la stabulation des vaches laitières de l’ancien exploitant. La salle de traite bovine a été transformée en salle de traite caprine à 2 X 8 postes. Aujourd’hui, Frédéric dispose d’un troupeau de 220 chèvres de race Saannen sur une exploitation couvrant 43 hectares tout en location.
Lait de printemps à l’herbe
L’élevage ne produit que du lait de printemps. En janvier, les chèvres sont toutes taries et les mises bas ont lieu en février. Le pic de lactation intervient au mois d’avril, avec le lâcher des animaux. Car Frédéric produit du lait de chèvres à l’herbe. De début avril à fin octobre, le troupeau est conduit en pâturage tournant sur une dizaine de parcelles. « Lorsqu’elles sont à l’herbe, mes chèvres consomment moins de 800 grammes de concentrés par jour et n’ont plus besoin de tourteaux », fait valoir l’éleveur. Outre les économies d’aliment, le pâturage évite de devoir récolter beaucoup de fourrage comme il le faudrait pour une production hors-sol. C’est moins de travail, moins de mécanisation, observe Frédéric. Toute la surface de l’exploitation est dédiée à l’herbe. Sur une dizaine d’hectares, l’éleveur fait pousser du trèfle et de la luzerne qui donnent plusieurs coupes d’enrubannage riche en protéines. En hiver, la ration des chèvres est composée de foin, d’enrubannage, d’un kilo d’un aliment à base de maïs et d’orge à 19 % de matière azotée et de 150 grammes de tourteaux de soja et de colza, détaille Frédéric.
Depuis son installation, l’éleveur a toujours fait en sorte de limiter ses charges. Son parc matériel se résume à des tracteurs modestes et au strict nécessaire pour la fenaison, une Cuma assurant le reste.
Mauvaises années…
En dix ans, Frédéric Vallensant a connu quelques moments difficiles. La crise du lait de chèvre est arrivée juste après son installation. En 2014, l’éleveur participait à une manifestation à Lyon pour dénoncer la situation des élevages caprins laitiers. « Nous étions en pleine surproduction. La filière avait installé beaucoup d’éleveurs ; la production avait explosé et le prix du lait s’était effondré », se remémore Frédéric.
Pour l’éleveur de Germolles, cette crise coïncidait avec des problèmes de production dans son troupeau. De 1.000 litres de lait par productrice lorsqu’il était encore associé, les chèvres de Frédéric ont chuté à 700 litres sur sa nouvelle exploitation. Une baisse de production dont il n’a eu de cesse que de rechercher les causes. Le fait d’avoir rassemblé deux cheptels d’origine différentes a provoqué des problèmes sanitaires. Sur fond de baisse d’immunité, la FCO a frappé en 2009. Depuis, Frédéric n’est jamais parvenu à faire remonter son niveau de production et, encore aujourd’hui, son technicien laitier observe que sa production n’est pas à la hauteur des concentrés donnés. Frédéric poursuit ses investigations, aidé en cela par Acsel Conseil élevage, le GDS, son vétérinaire… Il a même fait intervenir un géobiologue. Des problèmes de parasitisme ont été soupçonnés. L’ambiance du bâtiment a été revue avec, notamment l’adjonction de plafond amovibles pour lutter contre les courants d’air. Les soupçons portent aujourd’hui sur les parcelles de la ferme, situées en fond de vallée. « C’est sans doute un problème d’herbe », confie Frédéric qui ajoute que désormais, il apporte beaucoup de minéral…
Une sérénité retrouvée
En dépit d’un niveau de production en deçà de ses espérances, Frédéric fait état d’une situation économique saine. Depuis deux ou trois ans, l’élevage a retrouvé une certaine stabilité avec une production somme toute rémunératrice, concède l’intéressé. En prime, en se retrouvant seul sur son exploitation individuelle, l’éleveur dit avoir renoué avec une certaine sérénité, plus libre dans ses choix, dans son organisation… Libéré de la transformation et de la vente des fromages, le père de famille dispose de davantage de temps libre qu’auparavant. Même s’il concède qu’il demeure des périodes dures, notamment les mises bas pour lesquelles il se fait aider d’un salarié saisonnier. Dans sa reconversion, Frédéric constate que son travail consacré à la fromagerie a été remplacé par le soin aux prairies, aux récoltes de fourrages… S’il reconnaît qu’il n’est pas évident de se faire remplacer pour la traite, l’éleveur parvient tout de même à se libérer quelques week-end, ici ou là, ainsi qu’une semaine pour des congés annuels.
Frédéric Vallensant à Germolles-sur-Grosne est passé de fromager à producteur de lait de chèvre

A 47 ans, Frédéric Vallensant est producteur de lait de chèvres à Germolles-sur-Grosne, à la limite du département du Rhône. Originaire de la Loire, de parents éleveurs de bovins laitiers, Frédéric Vallensant a fait le choix de ne pas reprendre l’exploitation familiale, préférant « s’expatrier », comme il le dit lui-même. Pendant deux ans, il a débuté sa carrière comme salarié dans une exploitation caprine fromagère du Brionnais. En 1998, il est arrivé à Germolles pour s’associer dans un atelier caprin avec production de fromages. Après dix ans passés au sein de la structure, l’éleveur choisit en 2008 de poursuivre sa carrière seul en reprenant une ferme qui se libérait dans la même commune. Et pour réaliser son souhait de travailler en individuel, Frédéric a opté pour une production de lait de chèvre livrée à la coopérative Mont Lait.
Son cheptel a été constitué des 120 chèvres qu’il détenait déjà sur sa précédente exploitation et des 80 chèvres reprises à son prédécesseur. Une chèvrerie équipée de 230 places de cornadis a été aménagée dans la stabulation des vaches laitières de l’ancien exploitant. La salle de traite bovine a été transformée en salle de traite caprine à 2 X 8 postes. Aujourd’hui, Frédéric dispose d’un troupeau de 220 chèvres de race Saannen sur une exploitation couvrant 43 hectares tout en location.
Lait de printemps à l’herbe
L’élevage ne produit que du lait de printemps. En janvier, les chèvres sont toutes taries et les mises bas ont lieu en février. Le pic de lactation intervient au mois d’avril, avec le lâcher des animaux. Car Frédéric produit du lait de chèvres à l’herbe. De début avril à fin octobre, le troupeau est conduit en pâturage tournant sur une dizaine de parcelles. « Lorsqu’elles sont à l’herbe, mes chèvres consomment moins de 800 grammes de concentrés par jour et n’ont plus besoin de tourteaux », fait valoir l’éleveur. Outre les économies d’aliment, le pâturage évite de devoir récolter beaucoup de fourrage comme il le faudrait pour une production hors-sol. C’est moins de travail, moins de mécanisation, observe Frédéric. Toute la surface de l’exploitation est dédiée à l’herbe. Sur une dizaine d’hectares, l’éleveur fait pousser du trèfle et de la luzerne qui donnent plusieurs coupes d’enrubannage riche en protéines. En hiver, la ration des chèvres est composée de foin, d’enrubannage, d’un kilo d’un aliment à base de maïs et d’orge à 19 % de matière azotée et de 150 grammes de tourteaux de soja et de colza, détaille Frédéric.
Depuis son installation, l’éleveur a toujours fait en sorte de limiter ses charges. Son parc matériel se résume à des tracteurs modestes et au strict nécessaire pour la fenaison, une Cuma assurant le reste.
Mauvaises années…
En dix ans, Frédéric Vallensant a connu quelques moments difficiles. La crise du lait de chèvre est arrivée juste après son installation. En 2014, l’éleveur participait à une manifestation à Lyon pour dénoncer la situation des élevages caprins laitiers. « Nous étions en pleine surproduction. La filière avait installé beaucoup d’éleveurs ; la production avait explosé et le prix du lait s’était effondré », se remémore Frédéric.
Pour l’éleveur de Germolles, cette crise coïncidait avec des problèmes de production dans son troupeau. De 1.000 litres de lait par productrice lorsqu’il était encore associé, les chèvres de Frédéric ont chuté à 700 litres sur sa nouvelle exploitation. Une baisse de production dont il n’a eu de cesse que de rechercher les causes. Le fait d’avoir rassemblé deux cheptels d’origine différentes a provoqué des problèmes sanitaires. Sur fond de baisse d’immunité, la FCO a frappé en 2009. Depuis, Frédéric n’est jamais parvenu à faire remonter son niveau de production et, encore aujourd’hui, son technicien laitier observe que sa production n’est pas à la hauteur des concentrés donnés. Frédéric poursuit ses investigations, aidé en cela par Acsel Conseil élevage, le GDS, son vétérinaire… Il a même fait intervenir un géobiologue. Des problèmes de parasitisme ont été soupçonnés. L’ambiance du bâtiment a été revue avec, notamment l’adjonction de plafond amovibles pour lutter contre les courants d’air. Les soupçons portent aujourd’hui sur les parcelles de la ferme, situées en fond de vallée. « C’est sans doute un problème d’herbe », confie Frédéric qui ajoute que désormais, il apporte beaucoup de minéral…
Une sérénité retrouvée
En dépit d’un niveau de production en deçà de ses espérances, Frédéric fait état d’une situation économique saine. Depuis deux ou trois ans, l’élevage a retrouvé une certaine stabilité avec une production somme toute rémunératrice, concède l’intéressé. En prime, en se retrouvant seul sur son exploitation individuelle, l’éleveur dit avoir renoué avec une certaine sérénité, plus libre dans ses choix, dans son organisation… Libéré de la transformation et de la vente des fromages, le père de famille dispose de davantage de temps libre qu’auparavant. Même s’il concède qu’il demeure des périodes dures, notamment les mises bas pour lesquelles il se fait aider d’un salarié saisonnier. Dans sa reconversion, Frédéric constate que son travail consacré à la fromagerie a été remplacé par le soin aux prairies, aux récoltes de fourrages… S’il reconnaît qu’il n’est pas évident de se faire remplacer pour la traite, l’éleveur parvient tout de même à se libérer quelques week-end, ici ou là, ainsi qu’une semaine pour des congés annuels.