Gel et maladies, où en sont les vignes ?
Avec une météo marquée par la sécheresse, suivie d'épisodes de pluie, de fraicheur, et surtout de gel, voici un point sur l’état des vignes et sur les risques de maladies.
Après le gel qui a fortement impacté le vignoble du nord mâconnais et du sud de la côte chalonnaise lors de deux épisodes distincts en avril, la vigne est actuellement en phase de reprise, « plus ou moins bien d’ailleurs, selon les secteurs, précise Étienne Rayer, du service Vigne & vin de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire. Mais il est encore beaucoup trop tôt pour connaître précisément les conséquences de ces épisodes de gel ».
Les parcelles ont été touchées de façon très hétérogène au stade bourgeon dans le coton. Il ne reste plus qu’à miser pour certains endroits sur les contre-bourgeons. « Il faut donc s’attendre à un rendement très variable, certaines parcelles auront peu, voire pas du tout de raisin », prévient encore le conseiller.
Le mildiou à venir ?
Pour ce qui est des maladies, il n’y a pour l’heure aucun signalement en Sâone-et-Loire. « Par rapport à d’autres années, à la même période, la situation sur le front du mildiou est très calme », constate Étienne Rayer. Les faibles températures de ces derniers jours ont joué en faveur des vignes : « le mildiou a besoin de chaleur pour se développer ». Malgré tout, si aucune tache n’est actuellement signalée, on devrait assister ces jours-ci aux premières apparitions : les œufs d’hiver ont commencé à être mûrs autour du 20 avril, « les pluies que l'on vient de connaître ont pu engendrer les contaminations primaires ».
« Ce qu’il faut c’est empêcher le repiquage. Jusqu’à présent, en l’absence de taches, il n’était pas justifié de traiter». Mais cela pourrait donc changer rapidement.
Pour rappel, l’année 2018 avait été marquée par un début de saison tonitruant pour le mildiou avec une forte présence et des dégâts significatifs, avant une baisse de la pression de la maladie courant juillet. Finalement, grâce à l’importante récolte, la maladie n’a pas eu d’impact notable sur les rendements.
Une alerte oïdium
Concernant l’oïdium, le modèle SOV tentant de prédire le risque de développement de la maladie se montre plutôt optimiste affichant un risque moyen, situé entre 58 et 84/100. Seulement Étienne Rayer rappelle que ce même modèle avait prédit un risque très élevé en 2018 (situé entre 75 et 99), « alors qu’il n’y a finalement eu presque pas de symptôme ». Méfiance donc, puisque la prédiction ne se vérifie pas toujours. Une prudence d’autant plus de mise qu’une première tache aurait été détectée en Côte d’Or, « ce qui est plutôt rare à ce stade de la vigne », à savoir 7-8 feuilles. Il faudra donc se montrer particulièrement vigilant, surtout lorsqu’on se rappelle que le chardonnay est plus sensible à la contamination que le pinot noir par exemple.