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Vente de la station de Jalogny à Charolles

Gros succès pour le GIE Synergie Charolais - Station de Jalogny !

La vente de la station de Jalogny vient de connaitre un succès inédit. Plus de 93% des veaux présents ont trouvé preneurs et la moyenne des prix a battu un nouveau record à presque 4.500 €. 

Par Marc Labille
Gros succès pour le GIE Synergie Charolais - Station de Jalogny !
A Charolles, la vente aux enchères du GIE Synergie a connu un gros succès cette année.

Vendredi dernier, la station de Jalogny a sans doute vécu sa meilleure vente depuis sa création. 93% des veaux ont trouvé preneurs aux enchères ce qui constitue un record pour la station saône-et-loirienne et la moyenne des prix opère une forte hausse cette année pour atteindre 4.471 € (300 € de plus que l’an dernier). En comptant les deux veaux vendus à l’amiable à l’issue de la vente, ce sont 71 animaux qui ont trouvé preneurs à Charolles laissant seulement trois invendus.
Débutant à 13h30 sous la houlette des équipes du marché au cadran de Moulins-Engilbert et du GIE Synergie Charolais, la vente aux enchères n’a pas connu de temps morts. Les 74 veaux présentés se sont succédés sur le ring à un rythme soutenu avec des enchères certes disputées mais sans qu’un animal ne suscite d’envolée affolante. Cette année, les prix ont tendance à se resserrer entre une mise à prix de 3.200 € et un maximum qui culmine à 6.900 €. Quatre animaux ont dépassé 6.000 euros mais une majorité des veaux (une quarantaine) ont été adjugés de 4.000 à 6.000 € contribuant à une moyenne de prix élevée. 


Contexte économique favorable


Ce succès de l’édition 2025 doit beaucoup au contexte économique, analyse Didier Giraud, le président du GIE Synergie Charolais. On a pour coutume de dire qu’un taureau vaut deux broutards, or avec des broutards à plus de 2.000 €, les acheteurs investissent plus volontiers dans un veau reproducteur à 4.000 €. Cette année, toutes les stations ont connu des scores de vente proches de 100%. A Charolles, plus de cent boîtiers électroniques ont été pris d’assaut et les animaux qui n’avaient pas trouvé preneurs au premier passage ont presque tous été vendus au second tour, l’un d’eux montant même jusqu’à 4.000 € ! Les six lots d’embryons ont également tous trouvé preneurs. 


Acheteurs français de retour


Cette année, les étrangers n’ont pas fait de folie. Tchèques, Slovènes et Hongrois étaient bien au rendez-vous. Ils se sont emparés de onze veaux, mais n’ont pas acheté les animaux les plus chers. Ces derniers ne quittent pas la France et deux d’entre eux restent même en Saône-et-Loire, se félicite Didier Giraud. Qu’ils soient sur place ou en ligne, les acquéreurs français étaient de 14 départements différents. Saône-et-Loiriens et limitrophes se taillent la part du lion, mais la station charolaise comptait des acheteurs jusque dans les Alpes-Maritime, la Corrèze, les Deux-Sèvres…
Le succès de cette vente confirme les attentes actuelles du marché des reproducteurs. Sans surprise, la clientèle du GIE Synergie a misé sur des veaux cumulant vêlage facile, sans corne (homozygote), de bonnes performances station (IMOCR) et un bon pédigré. La variabilité génétique s’est invitée dans les critères de choix des acquéreurs. Pour y répondre, la station de Jalogny s’appuie sur la diversité de son recrutement qui mélange habilement des produits de plusieurs schémas de sélection ainsi que de la monte naturelle, fait valoir Didier Giraud. 

Les animaux les plus chers resteront dans le berceau de race

Les animaux les plus chers resteront dans le berceau de race
Vestappen, un veau né au Gaec Du Clou dans l’Allier, vendu 6.200 € à Guillaume Mateuil d’Oudry.

Pour la seconde année consécutive, c’est le Gaec Gordat-Dussably de Volesvres qui a vendu l’animal le plus cher de la station de Jalogny. Valium P, animal homozygote sans corne « PP » (IMOCR à 113, GMQ à 1.702 g/j, estampillé Aptitude Laitière, Aptitude au Vêlage), a été adjugé 6.900 € aux Gaec Lévêque et Passé dans l’Allier. Ces deux élevages sont des habitués de la station charolaise. Ils y recherchent « des animaux avec de la morphologie, de l’indexation, des papiers, de la finesse d’os… », à l’image de la production du Gaec Gordat-Dussably. Le père de Valium P - Pédro P représentait une nouvelle souche pour eux. 
Le deuxième animal le plus cher a été acheté 6.600 € par Claire et Thierry Pellenard d’Oudry. Né chez un éleveur de la Haute-Saône - Eric Millot, ce veau a réalisé le meilleur GMQ de la station à 2.238 g/j, pour un IMOCR de 120. Il est hétérozygote sans corne et estampillé Aptitude au vêlage. Le troisième veau dépassant les 6.000 € a été acquis par Guillaume Mateuil d’Oudry. Né au Gaec du Clou dans l’Allier, cet animal homogène doté d’une très bonne indexation génomique, avait un IMOCR de 113, un GMQ station de 1.857 g/j et il possédait les estampilles « ALAIT » et Aptitude au Vêlage. 

 

Les conséquences de la FCO aussi…

Paradoxalement, le contexte sanitaire a aussi pu compter dans le succès de la vente. En effet, parmi les conséquences de la FCO, des taureaux se révèlent actuellement stériles, obligeant leurs éleveurs à devoir les remplacer en urgence. Le prix de vente de ces taureaux pour la boucherie leur permet de ré-investir dans un veau de station, explique Didier Giraud. A Charolles, la vente de station a drainé des éleveurs de toute la France et ils ont pu témoigner de la situation sanitaire inquiétante sur leur territoire : femelles avortées ou vides, veaux anormaux, nombreuses pertes… Une situation qui fait redouter les répercussions futures sur la filière. « Les vaches qui perdent leurs veaux en ce moment vont être engraissées, mais cela aura des conséquences ultérieures sur les charges sociales et la décapitalisation. Il faudrait pouvoir aider les éleveurs à garder ces vaches improductives pour les remettre à reproduction après », estime Didier Giraud.