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Vignerons indépendants de Saône-et-Loire

Haut en couleurs

A Dracy-le-Fort, les Vignerons indépendants de Saône-et-Loire se sont
réunis ce mardi pour faire le point sur les actions menées par leur
fédération. Elles sont nombreuses, comme le prouvaient les interventions
autour des autorisations de plantations, des aides pour les
investissements, de la promotion du métier ou encore pour développer le
commerce de ses adhérents : à travers des événements, des salons réels
ou virtuels maintenant.
Par Publié par Cédric Michelin
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A l’occasion de cette assemblée générale, Muriel Denizot faisait une « synthèse de la synthèse » des activités et services de la Fédération départementale. Avec 148 adhérents, la Saône-et-Loire est la plus importante et « dynamique » des fédérations de Bourgogne. Ses membres représentent au global 1.700 ha de vignes, allant des régionales aux communales.
Première mission, la communication en direction des vignerons avec son e-lettre. « C’est également un système pour alerter sur de potentielles arnaques subies par d’autres ». Les actualités (réglementaires, juridiques…) sont également consultables sur le site web qui « contient également des pages à destination du grand public ». Notamment, sur le « mouvement » des vignerons indépendants, les événements tels que les marches gourmandes, le pique-nique, le concours des vins, les salons ou l’annuaire des membres. En parallèle, le site de la Fédération nationale a fait peau neuve avec le rajout d’une rubrique œnotourisme plus visible.

Facebook, ça marche !



Conscient du potentiel “viral” des réseaux sociaux, la Fédération départementale est présente - et anime ses communautés – sur les réseaux sociaux influents en terme d’audience, tels que Facebook et Twitter. « Chaque année, on gagne des followers, des suiveurs en français », se félicitait la viticultrice de Bissey-sous-Cruchaud. En cette journée des droits pour les femmes, Muriel précisait d’ailleurs que 38 % sont des abonnées, suivant et transférant ainsi gratuitement les actualités des vignerons indépendants à leurs ami(e)s. La majorité d’entre elles ont entre 35 et 54 ans et habitent principalement en Rhône-Alpes, en Bourgogne ou en région parisienne. Intéressant donc en terme de pouvoir d’achat…
Pas question pour autant de déserter le réseau physique des prescripteurs, la Fédération adhérant toujours à l’Office du tourisme du Val de Saône et au Syndicat d’initiative de la route des vins Mâconnais Beaujolais, que venait d’ailleurs défendre son président, Daniel Juvanon. Un réseau bien utile et réactif pour drainer du monde lors des journées pique-nique chez les vignerons ou pour la traditionnelle marche gourmande. Celle de 2015, au départ de Buxy - à la découverte de l’appellation montagny - a attiré 574 participants. Celle de cette année aura lieu au départ de Romanèche-Thorins, justement pour parcourir les terroirs des moulins-à-vent.

Terroirs : mythes ou réalités ?



A propos des terroirs, la Fédération de Côte-d’Or organise les Rencontres nationales - ces 13 et 14 avril – pour savoir s’il s’agit de « mythes » ou de « réalités ». Après Cahors l’an dernier sur la commercialisation, les débats seront à coup sûr intéressants à suivre.
Une boite à idée est un moyen de peaufiner et rôder ses argumentaires face aux clients venant sur les salons ou au caveau. D’ailleurs, les Vignerons indépendants montent des formations. Dernière en date, celle sur le label Haute valeur environnementale. « 45 % des exploitations certifiées en France sont des indépendants », se félicitait Muriel Denizot pour souligner le respect de l’environnement de vie des vignerons. La présence des nombreux partenaires de la Fédération en témoignait.

68 millions d’€ d’investissement !



Il faut dire que la filière bourguignonne est porteuse en ce moment. Les marchés vont bien. « La fréquentation des salons, post attentats, ne se ressent pas trop. Il y a une légère baisse mais les vignerons sentent une reprise des achats », analysait Florence Corre, directrice de la communication des Vignerons indépendants.
Chef de pole viticulture à la Draaf Bourgogne (INVOCM - service FranceAgriMer), Corinne Maitre confirmait cette bonne santé en donnant les chiffres des programmes d’investissement des entreprises dans le secteur des vins. En Bourgogne Franche-Comté, 411 dossiers ont été déposés en 2015, pour 50 millions d’investissements dont 18 millions d’€ d’aides publiques. « En 2016, 288 dossiers ont été acceptés, pour 68 millions d’€ d’investissements et 19 millions d’€ d’aides dessus, avec de gros projets (plus de 5 millions d’€, NDLR) de construction et de rénovation de bâtiments, surtout en Côte-d’Or », précisait-elle. Le département a lui demandé l’équivalent de 20 millions d’€ et se situe au 2e rang régional, portant plutôt sur des investissements pour s’équiper en termes de vinification, de conditionnement et pour la commercialisation. En 2017 et 2018, 150 millions d’€ chaque année sont à nouveau programmés. Enfin, une nouvelle enveloppe de 15 millions d’€ vient d’être débloquée « pour les nouveaux installés » de ces cinq dernières années. Les dossiers sont à déposés jusqu’au 18 mars.
Si la conjoncture est bonne, le président des Vignerons indépendants de Saône-et-Loire appelait toutefois à la vigilance en mettant en garde sur le fait que « les négociants – en Bourgogne et en France - veulent prendre la main sur la gestion du VCI. On est contre et on fera pression sur le BIVB », concluait-il. La question de la gestion de la production est derrière en ligne de mire. Ce qui aurait, à coup sûr, un impact à moyen terme sur les cours des vracs.




De « petits » à « artisans » vignerons



La directrice de la communication des Vignerons indépendants, Florence Corre, présentait une enquête sur l’image et la notoriété de la “marque” collective. « Nous avions avant une image de “petits” producteurs », rappelait-elle. Un budget annuel de 300.000 € a donc été voté pour améliorer cette image auprès des consommateurs mais également auprès des partenaires tels que les GMS (70 % des achats), les cavistes, les acteurs du web… Des campagnes de promotion (radio, affichage…) et de ventes ont vu le jour avec Carrefour Market (2014), Franprix Ile-de-France et vente-privée.com (2015)…
Et ça fonctionne. « Les consommateurs recherchent maintenant le logo. Carrefour, Franprix nous demande ». Autant dire que les Fédérations incitent à utiliser les capsules floquées ou à apposer le logo sur les étiquettes des bouteilles pour plus de visibilité collectivement.
Pour les clients, le logo est gage de « circuit court », d’une « vision artisanale », de vignerons « maîtrisant l’élaboration du produit du début à la fin ». Le tout étant gage de qualité « pour eux ».
Au-delà de ces connaisseurs, 36 % des Français ont déjà vu le logo et 52 % disent connaître les Vignerons indépendants. 90 % des Français sont en mesure de décrire le métier. 88 % les jugent produisant aussi des grands vins. 87 % dans le respect des traditions. 83 % avec de bons rapports qualité-prix et 78 % l’associent au respect de l’environnement.






Ventes sur Internet : 15 % des ventes de détail



Commercialisant la solution Plugwine pour la Grande région Bourgogne Beaujolais, Pierre-Julien Duroussay donnait les derniers chiffres concernant le site de vente à distance sur Internet des Vignerons indépendants. « Sur près de 600 inscrits, trois vignerons de Saône-et-Loire figurent dans les cinq meilleurs vendeurs depuis le début d’année », motivait-il. Le site semble trouver son rythme de croisière avec un chiffre d’affaires approchant les 40.000 € mensuel et qui est monté à 100.000 € en décembre 2015 au moment des fêtes. « On remarque une habitude avec des ré-achats en ce début d’année. Bon point, les clients sont contents ». D’ailleurs le site a été jugé 2e meilleur site e-commerce dans la catégorie vin par un panel d’experts du web. Une catégorie loin d’être négligeable puisque depuis 2009, partant certes d'un niveau bas, la croissance annuelle est de +30 % de vente à distance par Internet. Le marché est aujourd’hui estimé à 1,4 milliard d’€ et représente désormais 15 % des ventes de vin en détail. Des pays comme l’Angleterre ou les Etats-Unis étant plus matures que la France. Un tiers des ventes se faisant même sur Smartphones et tablettes.
Pour vendre, quatre critères sont disséqués par les Internautes : les frais de livraison, la sécurité de paiement, le prix des bouteilles « comparativement aux salons », et enfin la qualité des fiches web d’informations (descriptifs, photos…). Internet étant devenu la troisième source d’information des clients « après le bouche à oreille et les guides ».
Dans l’entrepôt thermorégulé de Mâcon, la base logistique nationale, plus de 2.000 références et 200 appellations sont prêtes à être livrées. « Soit le premier catalogue de vins en France ». La Bourgogne figure donc en bonne place avec 75 vignerons inscrits (13 %) et « vendant bien » (17 % en volume). Les Mâconnais sont majoritaires et la société mère, ventealapropriété.com recherche des vins de la Côte chalonnaise et de Côte-d’Or actuellement.