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Gaec de la Clairière

Haut niveau génétique et vêlage à deux ans

En novembre dernier, le Gaec de la Clairière à Saint-Vincent-en-Bresse accueillait une journée technique montbéliarde organisée par Coop’Evolia et Saône-et-Loire Conseil Elevage. Sur son troupeau de haut niveau génétique, la famille Guigue fait vêler ses génisses dès deux ans.
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Dominique, Joël et Mickaël Guigue sont à la tête d’un troupeau d’environ 130 laitières de race montbéliarde. Le quota est de 928.000 litres de lait et la moyenne de production par vache d’un peu plus de 8.700 kg. L’an dernier, « de gros problème leucocytaires » liés à une augmentation de quotas ont contraint les associés à moins réformer qu’ils ne l’auraient souhaité. Car l’élevage est particulièrement bien équipé en termes de génétique. « C’est un gros géniteur pour le schéma Umotest », confirme Pascal Quignard de Coop’Evolia. La famille Guigue a fait naître Ustérix et Vébresse. « Le Gaec de la Clairière pratique la transplantation embryonnaire et utilise la sélection génomique. 28 mâles nés dans l’élevage ont été génotypés ainsi que 31 génisses dans le cadre de Génumo Avenir et 22 autres dans le cadre de Génumo femelle. Cinq d’entre elles ont fait l’objet d’un contrat. Deux lots d’embryons viennent d’être posés dans d’autres élevages », détaille le technicien. A la pointe sur le plan génétique, l’élevage participe régulièrement aux concours de la race (Paris, National Montbéliard…).

Premier vêlage vers 27-28 mois


Le bon niveau génétique du troupeau a permis à la famille Guigue d’avancer l’âge de reproduction des génisses. Les associés ont ainsi pu gagner trois mois sur l’âge moyen de premier vêlage et cela avec un niveau de production des génisses proche de celui des vaches. Les génisses vêlent en moyenne vers 27-28 mois avec un écart allant de 24 à 32 mois. Au Gaec de la Clairière, les inséminations ont lieu un peu toute l’année pour des vêlages précoces et garantissant un étalement de la production laitière. « Grâce aux semences sexées et au vêlage à deux ans, nous avons pu éviter de construire un nouveau bâtiment alors que le troupeau s’est agrandi », font remarquer les associés. Ces derniers signalent également qu’il est plus facile d’habituer aux logettes de jeunes génisses de deux ans que des "vieilles filles" de trois ans.



Vêlage dès deux ans
Quelques étapes clés


L’avancement de l’âge du premier vêlage passe avant tout par une conduite rigoureuse et sans faille des génisses. Un suivi qui commence dès la naissance. Car l’objectif numéro un est d’atteindre le poids de 200 kg à six mois d’âge.
« La croissance qui n’est pas faite de 0 à 6 mois ne peut pas être rattrapée plus tard. C’est là que l’on peut faire prendre le plus de poids à une jeune génisse », commente d’emblée Pascal Quignard. Première étape cruciale : le démarrage de la phase lactée avec la prise de colostrum immédiatement après la naissance. Cette prise de colostrum ne doit en aucun cas être reportée au lendemain de la naissance. Très important : le veau doit en ingurgiter au mois 10 % de son poids, c’est-à-dire environ 5 litres. Ce liquide assure la protection immunitaire de la jeune génisse. Il va aussi déclencher le fonctionnement de la caillette et ainsi rendre possible la digestion du lait, explique Pascal Quignard. « Depuis que nous donnons le colostrum dès la naissance, cela se ressent. Il faut forcer le veau à boire. Plus on attend, plus çà va mal », confient sur ce sujet Mickaël et Joël Guigue du Gaec de la Clairière.

Foin à volonté et concentrés


Durant la phase lactée, la génisse doit disposer de foin à volonté et de concentrés. Le veau doit ingurgiter un maximum de foin. Car à cet âge, la jeune génisse doit commencer à développer sa panse et ainsi acquérir ses aptitudes à ruminer. Aussi, ce fourrage doit-il être très appétant ; ray-grass avec luzerne par exemple.
Autour de la puberté (vers 11 à 14 mois), une alimentation trop riche risque de provoquer un développement trop important des tissus adipeux au détriment des organes sexuels et des tissus mammaires.
Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas parce qu’une génisse vêle précocement qu’elle ne pourra pas devenir "une grosse vache" plus tard. « Les études montrent que le déficit de développement squelettique est rattrapé vers cinq ans », indique Pascal Quignard.

Economie de 200 € par génisse


L’avancement de l’âge du premier vêlage permet de raccourcir les périodes improductives. Car une génisse à élever est une charge. Avancer le premier vêlage permet de diminuer le nombre d’animaux présents sur la ferme et, de ce fait, d’optimiser les bâtiments et les surfaces. Sur le coût d’élevage d’une génisse laitière, on estime qu’un vêlage vers deux ans peut faire gagner 200 € par rapport à un vêlage classique à trois ans. « Multiplié par le nombre de génisses d’un élevage, cela représente vite une somme non négligeable. Avec une durée d’élevage raccourcie, le vêlage précoce réduit également l’intervalle entre générations ce qui accélère la progression génétique », fait remarquer Pascal Quignard.

Saône-et-Loire Conseil Elevage propose un service suivi des génisses avec pesée régulière des animaux ou prise de mensurations.


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