« Il faut revenir au bon sens paysan » selon Thiébault Huber
A l’heure du débat sur les ZNT, le président de la Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne (CAVB), Thiébault Huber affirme qu’il serait totalement inconcevable de voir rayer d’un trait de plumes quelque 1.000 hectares de vignes. Il estime, alors, qu’il faut revenir à un bon sens paysan.
Les prévisions les plus pessimistes peuvent au mieux effrayer la profession au pire la désespérer. Président de la CAVB, Thiébault Huber n’entend pas rester inactif face à ce qu’il considère comme indéfendable. « Si, autour de toute parcelle cadastrale, on met une zone de non-traitementt de 10 m, cela équivaut à 1.000 hectares de vignes en Bourgogne ! Cela représente un million d’euros de valeur foncière. Mais aussi 48 millions d’euros de chiffre d’affaires en moins. C’est juste impossible. Il faut revenir à un bon sens paysan. Plus que de parler de zone de non-traitement, on devrait parler de zone de traitement adapté. Il faut laisser la possibilité de traiter avec des produits efficaces. Mais les pouvoirs publics doivent aussi prendre leurs responsabilités. Si certains produits sont nocifs à la santé, il faut les interdire. Il faut aussi que l’on puisse agréer certains produits et matériels adaptés. Il faut peut-être subventionner des produits de traitement respectueux des riverains. Car il est raisonnable de prendre en compte les riverains. Nous voyons que lorsque le dialogue est instauré, nous trouvons des solutions. Ce débat pose aussi la question de l’urbanisation aux abords des zones viticoles (et agricoles) et de la proximité des nouvelles habitations. Nous devons également travailler sur cet aspect. La charte régionale « engager nos terroirs dans nos territoires » déploie son plan d’actions qui s’inscrit sur quatre volets complémentaires : bien vivre ensemble, formation information, réduction de l’utilisation de la dérive des phytos, R&D. Les chartes départementales sont un premier pas. Ces documents ne sont pas des chartes d’engagements des utilisateurs au sens du projet de décret. Elles doivent continuer à être déployées mais en l’état actuel du projet de réglementation, elles ne répondent pas à l’objectif ». Enfin, concernant le travail réalisé avec les concessionnaires de matériel viticole, « il a commencé il y a déjà deux ans. Il reçoit un très bon accueil ».