Aléas climatiques
« Il n’est plus tenable de ne pas s’assurer »
Après l’épisode de gel important qui a impacté les vignobles français la
semaine du 17 avril, le secrétaire général de la FNSEA, Jérôme Despey,
dresse un premier bilan et insiste sur la nécessité d’avancer vers un
système assurantiel plus incitatif, nécessaire à l’avenir du secteur
viticole. Interview.
semaine du 17 avril, le secrétaire général de la FNSEA, Jérôme Despey,
dresse un premier bilan et insiste sur la nécessité d’avancer vers un
système assurantiel plus incitatif, nécessaire à l’avenir du secteur
viticole. Interview.

Après l’épisode de gel qui a touché un certain nombre de vignobles entre le 19 et le 21 avril, quelle est la situation aujourd’hui ?
Jérôme Despey : Nous faisons face à un épisode de grande ampleur, avec un gel de printemps important sur le territoire national. La côte atlantique est plutôt épargnée, mais toute la façade allant du Grand Est au Sud, la Champagne, l’Alsace, la Bourgogne, le Massif Central, le Jura, l’Occitanie, ont été très affectés. Dans les départements de l’Aude et l’Hérault, ce sont plus de 20.000 hectares qui ont été touchés par le gel, soit 20 % du potentiel de production, ce qui est énorme. Pour certains viticulteurs, les pertes vont jusqu’à 100 %. La filière viticole va payer un lourd tribut à cet aléa climatique… Et avec les températures prévues cette semaine, le premier bilan pourrait être alourdi par un nouvel épisode de gel.
Quelles sont les aides pour les viticulteurs touchés ?
J. D. : Les évaluations sont en cours, mais nous faisons face à une difficulté qui est que très peu de viticulteurs aujourd’hui sont assurés, seulement 14 % de notre potentiel de production. C’est une véritable problématique pour l’ensemble du secteur viticole. D’autant que les pertes de récolte étant assurables, elles ne sont pas indemnisées au titre des calamités agricoles, on ne peut qu’indemniser les pertes de fonds. Nous avons peu de moyens d’intervenir, si ce n’est en demandant à l’Etat une exonération de la Taxe sur le foncier non bâti, la prise en charge de cotisations sociales… A l’avenir, les dispositifs fiscaux que nous défendons à la FNSEA, comme la DPA, la fiscalité pluriannuelle, ou encore l’épargne de précaution, devront être travaillés avec le futur gouvernement pour mieux accompagner la trésorerie des viticulteurs.
Comment inciter les viticulteurs à s’assurer davantage ?
J. D. : Il faut être plus offensif à ce sujet. Nous avons mis en place un contrat socle qui doit être amélioré, notamment en ce qui concerne le seuil de déclenchement, que nous voulons abaisser à 20 %, et sur le calcul de la moyenne olympique, mais il est aujourd’hui accessible. Pour une plus grande incitation, nous proposons de le lier à l’OCM viti-vinicole : celui qui n’est pas assuré ne pourra pas bénéficier des aides de l’OCM. Il n’est plus tenable aujourd’hui que les viticulteurs ne s’assurent pas, car avec la répétition des accidents climatiques, cela conduit à des situations économiques difficiles et à une fragilité pour un certain nombre d’entre eux.
Jérôme Despey : Nous faisons face à un épisode de grande ampleur, avec un gel de printemps important sur le territoire national. La côte atlantique est plutôt épargnée, mais toute la façade allant du Grand Est au Sud, la Champagne, l’Alsace, la Bourgogne, le Massif Central, le Jura, l’Occitanie, ont été très affectés. Dans les départements de l’Aude et l’Hérault, ce sont plus de 20.000 hectares qui ont été touchés par le gel, soit 20 % du potentiel de production, ce qui est énorme. Pour certains viticulteurs, les pertes vont jusqu’à 100 %. La filière viticole va payer un lourd tribut à cet aléa climatique… Et avec les températures prévues cette semaine, le premier bilan pourrait être alourdi par un nouvel épisode de gel.
Quelles sont les aides pour les viticulteurs touchés ?
J. D. : Les évaluations sont en cours, mais nous faisons face à une difficulté qui est que très peu de viticulteurs aujourd’hui sont assurés, seulement 14 % de notre potentiel de production. C’est une véritable problématique pour l’ensemble du secteur viticole. D’autant que les pertes de récolte étant assurables, elles ne sont pas indemnisées au titre des calamités agricoles, on ne peut qu’indemniser les pertes de fonds. Nous avons peu de moyens d’intervenir, si ce n’est en demandant à l’Etat une exonération de la Taxe sur le foncier non bâti, la prise en charge de cotisations sociales… A l’avenir, les dispositifs fiscaux que nous défendons à la FNSEA, comme la DPA, la fiscalité pluriannuelle, ou encore l’épargne de précaution, devront être travaillés avec le futur gouvernement pour mieux accompagner la trésorerie des viticulteurs.
Comment inciter les viticulteurs à s’assurer davantage ?
J. D. : Il faut être plus offensif à ce sujet. Nous avons mis en place un contrat socle qui doit être amélioré, notamment en ce qui concerne le seuil de déclenchement, que nous voulons abaisser à 20 %, et sur le calcul de la moyenne olympique, mais il est aujourd’hui accessible. Pour une plus grande incitation, nous proposons de le lier à l’OCM viti-vinicole : celui qui n’est pas assuré ne pourra pas bénéficier des aides de l’OCM. Il n’est plus tenable aujourd’hui que les viticulteurs ne s’assurent pas, car avec la répétition des accidents climatiques, cela conduit à des situations économiques difficiles et à une fragilité pour un certain nombre d’entre eux.