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Charolais Horizon

Implication forte dans l’aval

Profitant de ses bons résultats de l’année 2011, Charolais Horizon a cette année encore choisi de renforcer sa participation dans Sicarev. Plus que jamais, le groupement adopte la stratégie de s’impliquer dans l’aval pour une meilleure adéquation de l’offre et de la demande et une sécurisation du débouché.
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La coopérative Charolais Horizon tenait son assemblée générale le 7 juin dernier à Digoin. C’est un groupement en très bonne santé qui s’est présenté à ses adhérents. En effet, 2011 a vu son activité progresser de +7 % pour atteindre 34.300 animaux. Cette progression est liée à un accroissement de volume dans le maigre de +10 % (22.000 animaux). Des performances qui se traduisent par une hausse du chiffre d’affaires de la coopérative de +11 %. En découle un confortable résultat net de plus d’un million d’€.
Conformément à la stratégie de Charolais Horizon qui consiste à s’impliquer directement dans l’aval, les trois quarts de ce résultat, soit 870.000 €, ont été investis dans la prise d’une participation supplémentaire au capital de la Sicarev. Le montant a notamment contribué à la création d’une nouvelle chaîne d’abattage de bœufs laitiers à Saint-Etienne (Loire). Les adhérents n’ont pas été oubliés puisqu’ils bénéficient d’un montant restant de 78.000 € distribués sous forme de « ristourne capitalisée ».

Appartenance au groupe Sicarev


Ce choix stratégique opéré par le conseil d’administration de la coopérative illustre bien toute la philosophie du groupement. Charolais Horizon, c’est d’abord et avant tout l’une des cinq coopératives du GIE Alliances, lequel fait partie du groupe Sicarev. Ce dernier représente 5.200 adhérents des régions Bourgogne, Rhône-Alpes, Auvergne ainsi que onze filiales. Avec un total de plus de 150.000 animaux collectés et des activités en hausse dans tous les domaines, le groupe figure parmi les leaders du bassin allaitant. Et sa principale force est de disposer de ses propres sites d’abattage, Roanne notamment.
En maigre, le groupe - via sa filiale Deltagro Union - vient de se hisser à la première place des exportateurs français en atteignant 145.000 têtes en 2011. Une place qui pourrait bien se renforcer dans les années à venir puisque, avec d’autres groupements, les responsables de la Sicarev ambitionnent de créer une structure coopérative d’exportation d’envergure nationale et multiraciale.

L’abattage et bientôt les produits élaborés


Quant à la viande, pour le président Guy Fonteniaud, il ne fait aucun doute « qu’il ne subsistera bientôt que quelques groupes de dimension industrielle en France ». Pour ne pas « se limiter au seul rôle de fournisseur de matière première, mais être réellement acteur et décideur de ces évolutions, il n’y a pas d’autre choix que de s’impliquer dans l’un de ces groupes », estime le président de Charolais Horizon. Une implication qui ne s’arrête pas qu’à l’abattage des animaux. Une réflexion est en cours pour développer des produits élaborés.
Sicarev et Deltagro Union absorbent respectivement 75 % des animaux finis et 70 % des animaux maigres commercialisés par Charolais Horizon.

Relance du JB


A l’échelle de la coopérative, l’année 2011 a été marquée par une embellie dans les cours. On note aussi une montée en puissance de la production de vaches maigres et dans une moindre mesure des laitonnes. Autre tendance souhaitée par le groupement, le jeune bovin progresse lui aussi (+8 %). Un mouvement que le directeur François Chaintron attribue tant à la conjoncture redevenue favorable à cette production qu’aux efforts de relance consentis par la coopérative.
Au chapitre des signes officiels de qualité, Charolais Horizon a commercialisé 3.500 animaux en 2011. Le Label rouge augmente de +14 % ainsi que le Bœuf de Charolles (AOC) +16 %. A lui seul, le groupement traite les deux tiers du volume d’animaux AOC dans l’abattoir de proximité Charollais Viandes (Paray-le-Monial).

Pionnier dans la contractualisation


Avec la détermination qu’on lui connait, Charolais Horizon poursuit sans relâche ses « actions structurantes filière ». Dans un souci permanent d’adéquation offre/demande, exacerbé par l’appartenance au groupe Sicarev, le groupement saône-et-loirien ne cesse de promouvoir la planification et la contractualisation. Sur ce dernier point, Charolais Horizon fait figure de pionnier avec des contrats qui garantissent des plus-values et intègrent véritablement les coûts de production. A l’heure de la raréfaction des animaux de viande, la grande distribution commence à s’intéresser sérieusement à ces dispositifs, confiait Guy Fonteniaud. Ce dernier incitait d’ailleurs à généraliser les contrats d’engraissement et à encourager la finition des femelles.
Autre cheval de bataille de Charolais Horizon : l’amélioration des performances techniques des exploitations. En 2011, des efforts tout particuliers ont été faits en matière de génétique, d’accompagnement Sécheresse, de suivi engraissement ou sanitaire… Enfin, le groupement saône-et-loirien travaille en ce moment à l’élaboration d’un outil de calcul des coûts de production.



Denis Gilliot de Coop de France


La filière a tout faux !


Invité à l’assemblée générale, Denis Gilliot de Coop de France est venu livrer ses pistes face aux défis de la filière. L’intervenant a d’abord dressé un rapide constat de la situation du marché. Un contexte globalement favorable à la production de viande avec un déficit de production. Denis Gilliot a ensuite lâché un certain nombre de points de vue pas faciles à entendre. Par exemple le fait qu’on assiste à une hausse exponentielle de la consommation de steak haché ce qui pousse à importer des laitières… Alors que dans le même temps, le troupeau laitier diminue au profit du cheptel viande. Dans le même ordre d’idée, l’intervenant jugeait les races à viande trop lourdes (!), voire trop grasses, par rapport à la demande du marché. Il estimait par ailleurs que la segmentation de la filière n’était pas la panacée, rappelant que la viande bovine est très majoritairement dominée par le conventionnel.
Le représentant de Coop de France a ensuite pointé les « faiblesses » de la filière, à savoir sa faible rentabilité, l’impact démobilisateur de la Pac, le manque d’organisation… Sur ce dernier point, l’ambassadeur de la coopération ne s’est pas privé d’ironiser sur les autres formes de commerce - pourtant très actives en Saône-et-Loire - dont il déplore un « manque de transparence » pour ne pas dire plus… Denis Gilliot s’en est ensuite pris « aux divisions de la filière », faisant ainsi allusion au débat de la création du GEF, le Groupement export France… Initiative que le mouvement coopératif national n’a, semble-t-il, pas vraiment facilité… Quant aux solutions, sans surprise, l’intervenant a évoqué les coûts de production et la productivité des exploitations. Tout le monde y travaille. Sur la nature même des exploitations, la vision du représentant de Coop de France semble dénigrer le système familial et militer pour l’agrandissement. En témoigne son ironie sur le seuil des 50 JB ; plafond qui élimine la plupart des engraisseurs du département ! Un avis manifestement pas partagé par tout le monde, si l'on s'en tient aux prises de parole que n'ont pas manqué de susciter ses prises de position.


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