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Gaec de la Grappe d'or

Innover pour s’octroyer un temps d’avance

Créé en 1979, le Gaec de la Grappe d’or et ses membres ont pour ambition première de produire des raisins de qualité. Une démarche qui passe par une recherche permanente d’innovations et de réduction de coûts.
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Dès ses origines, le Gaec de la Grappe d’or est une histoire de famille. Celle de Raymond Gayet et de son fils Gérard qui en sont à l'origine, en 1979, à Lugny. Au départ, les deux hommes disposaient de 9 hectares : 8 en chardonnay et un en pinot. Au fil des années, le Gaec va subir plusieurs modifications. A commencer par l’arrivée de Joël Gayet - frère de Gérard - au sein de l’exploitation. Suivra en 1993 le départ à la retraite de Raymond, alors remplacé par son épouse, Marguerite, laquelle fera également valoir ses droits à la retraite en 1997. Il faudra attendre 2008 pour voir un changement en profondeur puisque Cédric et Florian Gayet rejoignent à leur tour le Gaec. Aujourd’hui, les quatre associés travaillent sur 67 hectares, à savoir 60 hectares de chardonnay, 5 hectares de pinot, un hectare d’aligoté et 60 ares de gamay.
Aidés par deux salariés à temps plein et deux autres salariées à temps partiel, le Gaec produit du mâcon lugny, du mâcon chardonnay, du mâcon village, du mâcon rouge, du crémant de Bourgogne, du bourgogne rouge et de l’aligoté. La force de l'exploitation - mais aussi sa faiblesse - est de compter des parcelles dans des villages aussi divers que Péronne, Burgy, Lugny, Cruzille, Martailly-lès-Brancion, Royer, Plottes et même Tournus, ce qui représente 20 km de distance entre les parcelles les plus éloignées et une trentaine de minutes de route en tracteur ! « Nous travaillons par secteur. Nous mangeons sur place s’il le faut. Nous avons toutefois des superficies importantes sur chaque secteur : 7, 8, voire 10 hectares. Nous disposons également de deux machines à vendanger ». Lorsque l’on évoque la problématique des vendanges manuelles, force est de reconnaître que « c’est fastidieux et stressant. Cela nécessite la présence d’une vingtaine de vendangeurs pendant une dizaine de jours. C’est également coûteux ». Dès lors, l’organisation du travail doit être extrêmement rigoureuse. Si Gérard s’occupe plus particulièrement de la gestion et de la partie administrative, Joël a lui la charge des traitements et du matériel. Quant à Cédric et Florian, ils prennent petit à petit de plus en plus de responsabilités, même si, pour l’instant, la partie technique leur est davantage réservée.

De conséquentes économies de phytosanitaires


L’une des forces du Gaec de la Grappe d’or est d’avoir toujours le souci d’anticiper les évolutions techniques et technologiques. Ainsi, en 1993, le choix a été fait de procéder à l’enherbement d’une parcelle. « C’était l’occasion de contrôler l’érosion. Nous avons fait cela sur une jeune vigne. Comme cela marchait plutôt bien, nous l'avons étendu à d’autres vignes ». Le Gaec a franchi le cap en investissant dans du matériel de tonte et de labour, avec, actuellement, 100 % des vignes enherbées. « C’est pleinement satisfaisant pour la structure des sols. C’est également agréable de travailler dans l’herbe l’hiver. Il y a aussi moins de pénibilité au niveau de la taille. Nous tondons une seule fois spécifiquement l’herbe. Sinon, nous tondons et nous rognons en même temps. Le point négatif vient des années sèches où il y a un stress hydrique plus important ».
Par ailleurs, depuis trois ans, le Gaec collabore étroitement avec le service Vigne & Vin de la chambre d’agriculture sur la réduction de l’utilisation des phytosanitaires. Avec des résultats plus que probants à la clé. Ainsi, l'exploitation se situe 25 à 30 % en dessous de la moyenne des traitements du département. En 2011, l’exploitation s’est même située 50 % en deçà de l’indice de fréquence de traitement après moins 23 % en 2010 et moins 30 % en 2009. Ce qui représente, pour le dernier exercice, une économie de 30.000 € ! « Au niveau des traitements, nous avons divisé nos parcelles en trois zones distinctes. Cela nous permet notamment de respecter les délais de rentrée des salariés ».

Demain se prépare aujourd’hui


Conscient de l’intérêt de disposer d’une aire de lavage à Lugny (lire notre édition du 20 avril en page 11), le Gaec regrette toutefois les nombreuses contraintes qui y sont associées, que ce soit en termes de mises aux normes ou de coût de fonctionnement.
D’autre part, l’une des particularités de l’exploitation vient du choix de la demi-arcure, et ce dès 2000. « Nous avons fait petit à petit des essais dans certains rangs et effectué des comparaisons avec l’arcure classique. Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une amélioration au niveau du degré. Il y avait presque un degré d’écart, le seul bémol concernant une petite baisse de rendement. Nous avons généralisé la demi-arcure à l’ensemble de nos parcelles ». Une décision qui n’a visiblement que des aspects positifs. « Au niveau du temps de travail, il y a un gain évident. Le relevage se fait dans de meilleures conditions ». Outre le gain de temps (pliage, nettoyage…), la demi-arcure permet de pré-tailler, offre une meilleure surface foliaire et donne lieu à des vendanges plus faciles.
Pour ce qui est de l’avenir, le Gaec songe dès à présent au départ en retraite d’ici à quelques années de Gérard, aujourd’hui âgé de 55 ans. « Mais concernant le futur proche, nous allons poursuivre sur notre lancée. Nous avons également une cave coopérative à faire vivre. Il ne faut pas laisser partir des surfaces à l’extérieur qui nous occasionneraient des coûts supplémentaires ». Une cave de Lugny à laquelle le Gaec reste extrêmement attaché. « C’est un bon outil pour la vinification, la commercialisation. La cave est présente sur de nombreux marchés. Nous sommes heureux d’en faire partie ». Une cave qui est également de plus en plus reconnue par les professionnels. « Le fruit de notre travail est récompensé avec notamment l’obtention de médailles pour nos vins. Il faut avoir conscience qu’il nous faut amener à la cave le plus de qualité possible. Pour notre part, au sein de notre Gaec, nous avons toujours cherché à faire progresser la qualité ».

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