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Sclérotinia du colza

Intervenir au bon stade

Le sclérotinia est la principale maladie sur colza au printemps. Même si
elle ne se développe pas chaque année, sa nuisibilité est forte en cas
d’expression et le seul moyen de lutte efficace est une intervention
préventive au stade G1.
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Selon les conditions climatiques (humidité, température…), des apothécies peuvent émerger des sclérotes présents dans le sol (forme de conservation du champignon de 6 mois à 10 ans). Ces apothécies libèrent des ascospores qui vont polluer les pétales.
C’est lors de la chute de ces pétales (stade G1) que la contamination peut se réaliser des pétales aux feuilles. C’est à ce stade G1 qu’une intervention préventive peut être réalisée pour empêcher cette contamination.
Si la feuille est contaminée, la maladie se développera ensuite sur la tige et une intervention curative n’aura pas d’efficacité. La contamination et l’évolution de la maladie se feront en fonction des conditions climatiques suivant la chute des pétales (humidité et température), c’est pourquoi il est difficile de prévoir à l’avance son expression.
Comment reconnaître le stade G1 ?
Il y a différentes façons de reconnaître le stade G1. Ce stade correspond à la chute des premiers pétales, à la formation des dix premières siliques (<2cm) et à une parcelle "bien jaune". Le stade G1 apparaît, en fonction des températures, de 10 à 12 jours après le début floraison. Il a été démontré dans les essais du Cétiom qu’un traitement plus précoce ou plus tardif avait une efficacité fortement amoindrie. Aidez-vous du Bulletin de santé du végétal (BSV) de la région, disponible sur le site de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire.



Trop tôt ou trop tard et c’est l’échec


Il est parfois tentant de traiter tôt par "sécurité". Cette technique est hélas vouée à l’échec comme le montre la figure 1 avec des efficacités très faibles (<20 %) si l’on traite lorsque les premières fleurs sont apparues dans les cultures (F1 : 50 % des plantes avec une fleur). En effet, en traitant tôt on protège les feuilles mais peu de pétales. En traitant trop tard, on protège les pétales mais trop peu les feuilles.

Fig. 1 : Mauvaises efficacités des interventions trop précoces, optimum à G1 : 4 essais Cétiom 2007 (54, 21, 36, 36). (Témoins attaqués à 39 %).



Une application unique bien positionnée


Positionnée au stade clef G1, la simple application (avec les solutions les plus efficaces) fait aussi bien que la double application.
En cas de floraison exceptionnellement longue ou de parcelle hétérogène (gel, mélange…) et de conditions favorables au sclérotinia en fin floraison (suivre le BSV régional) l’application au stade G1 peut ne plus être efficace et nécessiter un relais (dans ce cas renouveler dans les 10-15 jours).

Figure 2 : Synthèse 7 essais (Champagne Céréales, GDA10, nouricia, GDA51, Scara, Cohesis, Marnaise-Cétiom)





Quels fongicides disponibles ?


Il convient de rappeler avant tout que l’emploi massif et généralisé d’une même famille peut favoriser la sélection de résistances. Avec un mode d’action "uni-site", les strobilurines et carboxamides (boscalid), sont potentiellement exposées à ce risque. Aussi, il convient d’être vigilant en alternant les produits en fonction de leurs modes d’action.
En situation de risque d’attaque fort, le prothioconazole ou le boscalid sont les alternatives les plus efficaces. En situations de risque modéré, ou si le sclérotinia n’est pas la cible principale du traitement, les triazoles classiques seuls (tebuconazole, metconazole) et les strobilurines (azoxystrobine) seules ou associées, présentent un niveau d'efficacité satisfaisant vis-à-vis du sclérotinia.




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