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Congrès mondial charolais

J moins 20

Michel Baudot (HBC): «la France est le plus grand pays d'élevage charolais »
Organisé
par le Herd Book Charolais (HBC), la Chambre d'agriculture de la Nièvre
et le Conseil général, avec l'aide de 130 partenaires, le Congrès
mondial charolais débutera le 28 août à l'Agropôle du Marault. Michel
Baudot, président du HBC, en dévoile les atouts et les ambitions.
Interview.
Par Publié par Cédric Michelin
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Qu'apportera cet événement à la race?
Michel Baudot : La charolaise est une race française devenue mondiale. Il y a une cinquantaine de pays où elle est élevée et qui ont été invités à venir se ressourcer là où elle est née. Nous accueillerons des délégations du Botswana, du Kazakhstan, du Congo et bien d'autres pays exotiques... C'est rigolo mais c'est aussi plus essentiel que cela n'y paraît. Pour nous, c'est naturel de les ramener à la source mais il fallait le faire parce qu'il y a 14 ans que il n'y a pas eu d'événement mondial en France. Nous sommes le plus grand pays d'élevage en charolais mais nous sommes concurrencés par des pays comme les Etats-Unis, le Canada ou l'Australie... L'objectif sous-jacent, c'est de montrer, sans crier « cocorico » tous les matins, que nous sommes plutôt bien organisés en matière de sélection et qu'il convient de le faire savoir.

Il s'agira aussi de mettre en valeur nos filières ?
M.B. : Nous montrerons que nous n'avons pas que des éleveurs sélectionneurs. Nous avons des éleveurs-naisseurs, des éleveurs-engraisseurs, des abatteurs, des transformateurs, des bouchers et des grandes enseignes de distribution. Il ne manquera personne. Jamais nous n'avons reçu des enseignes telles que Carrefour ou Mac Donald's sur un concours de race. Ce n'est pas simple dans la conjoncture que nous connaissons: on sait que le climat est tendu. Je suis éleveur et je vend mes animaux 250 euros de moins qu'il y a un an mais il y a deux façons de réagir. Soit nous apportons des pneus que nous faisons brûler devant leurs portes, soit on discute... Là, ce sera avant tout une fête pour rappeler 150 ans de sélection. Nous en profiterons pour leur dire que la crise ne doit pas durer, qu'ils ne doivent pas tuer la poule, qu'ils doivent faire attention au seuil de rupture et qu'ils risquent de ne plus trouver les bêtes si les éleveurs lâchent... Nous allons dialoguer. Et puis le paradoxe, c'est que partout dans le monde, la viande est une denrée rare et qui flambe en plus! Même si les marchés sont complexes, je suis persuadé qu'une des solutions, c'est l'export.

Et pour les éleveurs de la région, qu'est-ce que le Mondial peut leur offrir comme  opportunités ?
M.B. : Les concours sont un milieu pour initiés, où l'on juge les animaux les uns par rapport aux autres. C'est quelque chose de perceptibles uniquement par les spécialistes. Pour un producteur lambda, comme nous le sommes tous ici, il s'agit d'investir pour dégager un revenu mais là, nous comprendrons mieux comment agissent les acteurs de la filière, de la sélection à l'aval. Et puis ce sera une grande fête populaire, surtout le samedi, où il faudra séduire le grand public. C'est notre intérêt de nous rencontrer. La Bourgogne est une terre d'élevage et de charolais: il faut convaincre tout le monde que nous avons envie de le rester. L'exposition sur les 150 ans de la race et le livre de photos, à partir de documents d'archives, nous fourniront une occasion de démontrer notre attachement au patrimoine et notre souci constant de nous adapter »...