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FCCBJ

Jouer pour le collectif

Regroupant presque la totalité des caves coopératives des deux régions,
leur Fédération Bourgogne Jura (FCCBJ) constitue un « lieu d’échanges »
pour ces dernières pouvant ainsi « s’informer mutuellement » des «
préoccupations
» et « projets » de chacune. Désormais à la présidence,
le Prisséen, Michel Barraud a succédé à Gérard Maître de Buxy.
Par Publié par Cédric Michelin
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« En Bourgogne comme dans le Jura, il n’y a pas un seul et unique profil de coopérateur. On retrouve des exploitations adhérentes avec des surfaces allant de 3 à 50 ha. Chaque exploitant a sa propre identité, sa propre histoire, sa propre stratégie. Sans jugement de valeurs, cela va donc du plus petit au plus grand. La coopérative est un outil mis en commun ».
Comme une coopérative étant le prolongement d’une exploitation où toutes sont égales (un homme = une voix), le nouveau président de la FCCBJ, Michel Barraud, explique ainsi la Fédération des caves coopératives comme étant fidèle à ces mêmes principes. Un « lieu de rencontres » donc où ce sont, pour le coup, les coopératives – via leurs représentants (présidents, directeurs, délégués…) – qui échangent autour de sujets (fiscalité, réglementation, économie…). Son prédécesseur, Gérard Maître, prolonge même cette “pyramide” jusqu’à Paris (CCVF) et Bruxelles (membre de la COPA-COGECA), lui qui - depuis 1999 et jusqu’au 12 décembre 2012 - portait les « préoccupations des coopérateurs de Bourgogne et Jura » dans nombre d’autres structures également (ministères, Douanes, Fraudes…).

Collectif d’individus



Dans la même lignée que son prédécesseur, Michel Barraud assure ne « pas être là pour gérer une ligne de conduite mais bien pour faire en sorte que les coopératives s’informent mutuellement, avant de faire parfois des choix semblables ou non ». Ainsi, sur des sujets concrets comme l’informatique, chaque coopérative est libre de faire ses propres choix. Autre exemple, politique cette fois, certaines coopératives (Terres Secrètes, Buxy, Lugny…) partent sur la démarche Vignerons en développement durable (VDD) comme d’autres « il y a 10 ans étaient partis sur des démarches qualité-traçabilité » de leurs vins.
Ces échanges d’expériences sont l’occasion de « prendre de meilleures solutions ». Dernier exemple en date, le dossier des VCI – Volume complémentaire individuel est à l’étude avec les retours d’expérience de la Chablisienne suite à l’expérimentation nationale mise en place dans l’Yonne sur les vins blancs.

Promotion groupée



La gestion de la production n’est pas le seul cas. L’an dernier, la FCCBJ avait également impulsé le lancement de la nouvelle appellation Coteaux bourguignons. Cette promotion commune a permis d’attacher à ces « ex-BGO » une image « plus qualitative ». Ainsi positionnés, ces vins visent une autre cible de clientèle avec une gamme « de bon niveau », y compris en terme de prix. Proactives, les coopératives ont ainsi pris les devants pour orienter ce marché. La FCCBJ rencontre d’ailleurs fréquemment les Maisons de négoce (ex-Fneb), toujours pour échanger sur l’évolution de la viticulture, y compris dans le cadre de l’Interprofession (BIVB).
Véritable « poids lourd », ce « lobby » économique permet de faire « évoluer les réglementations » (allègements des charges sociales, droits de circulation des vins, dérogation heures supplémentaires pendant les vendanges…), « défendre la profession » (enlèvement des sous-produits viniques, installations…) avec les autres représentants de la production (ODG, syndicats, caves particulières…). La FCCBJ est également là « pour éviter la banalisation » du modèle coopératif. En effet, comme dans le sport, si l’attaque fait la gloire, la défense permet de gagner sur plusieurs saisons. Un jeu où finalement chacun a sa place et un rôle à tenir pour le bien du collectif.

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