Journée de mobilisation du 17 Novembre : un choix individuel de participer, la FDSEA 71 poursuit son travail sur les dossiers de fonds
Au sujet de la journée de mobilisation du 17 novembre, dites des « gilets jaunes », la FDSEA de Saône-et-Loire n’appelle pas à manifester mais « en même temps » comprend le choix individuel, propre à chacun, d’avoir envie d’y participer puisque la hausse des taxes « écologiques » sur les carburants impacte les habitants et l’activité des zones rurales.

Un certain nombre d’agriculteurs ont appelé à la FDSEA de Saône-et-Loire ces derniers jours concernant la mobilisation du 17 novembre. Pour le secteur agricole, la problématique est particulière : la hausse de la fiscalité reste indolore grâce au taux réduit de TIC sur le GNR et son remboursement partiel. Autre rappel utile, le projet de loi de finances 2019, dans son article 19, prévoit la suppression des tarifs réduits de la TICPE sur le GNR sauf… pour les exploitants agricoles et le secteur ferroviaire. De plus, en 2021, le mécanisme de remboursement partiel de la TICPE dont bénéficie la ferme France va disparaitre au profit d’un tarif direct réduit de 3.86 €/hl. Ainsi, les exploitants n’auront plus à solliciter, un an après, le remboursement d’une partie de la taxe. Cette réforme a l’avantage de la simplicité et permet de dégager un gain de trésorerie de 590 M€ sur trois ans pour la ferme France. Difficile dès lors d’afficher un mécontentement alors qu’il s’agit d’une réelle victoire pour la profession !
« Le Mouvement du 17 novembre est un mouvement multiforme, non encadré, mêlant vaguement des associations de consommateurs, des appels personnels sur les réseaux sociaux, certains transporteurs, des mouvements anti-tout, sans implication des syndicats de salariés et avec une politisation du mouvement », craint Bernard Lacour, le président de la FDSEA.
Et en même temps…
Reste que depuis l’été 2017, les marchés du pétrole sont à la hausse. Et les impacts de la fiscalité écologique sur le porte-monnaie s’ajoutent à ceux du renchérissement du baril. Le bureau de la FDSEA de lundi a fait le choix de ne pas appeler à la mobilisation pour ce mouvement du 17 novembre mais, ce dit « solidaire de l’expression du malaise de la ruralité » car la profession a conscience des charges induites et de l’impact sur la trésorerie des exploitations. « Les agriculteurs subissent, ainsi que leurs proches, l’augmentation des coûts de la mobilité dont l’accès au travail, n’en déplaise au président. Nous comprenons ceux d'entre vous qui souhaiteront rejoindre à titre personnel les manifestants et leurs cortèges », nuance donc Bernard Lacour.
Est-ce pour autant la priorité de la profession ? « A l’heure où certains semblent plus se préoccuper des échéances électorales à venir que de la détresse des paysans liée à la sécheresse et à la conjoncture, nous préférons au sein des réseaux FDSEA et JA poursuivre notre travail de fonds sur les dossiers du département qui impactent directement les agriculteurs », conclut Bernard Lacour qui liste pêle-mêle les nombreux dossiers en cours : aides sécheresse, fonds de calamités, compétitivité des entreprises, absence de prix rémunérateurs, contrat de solutions…