Pollution de l'air
L'agriculture à la fois émettrice et victime
Le rapport sénatorial sur le cout de la pollution de l'air a désigné
l'agriculture comme à la fois émettrice de poussières et particules, et
victime de la pollution à l'ozone. Les sénateurs ont rendu 61
propositions dont quatre concernent l'agriculture.
l'agriculture comme à la fois émettrice de poussières et particules, et
victime de la pollution à l'ozone. Les sénateurs ont rendu 61
propositions dont quatre concernent l'agriculture.
Pour les auteurs du rapport sur le coût économique et financier de la pollution de l'air, rendu public le 15 juillet, l'agriculture est dans ce domaine à la fois victime et émettrice. Les sénateurs notent que la pollution d'origine anthropique est principalement causée par quatre grands secteurs : les transports, le résidentiel tertiaire, l'industrie et l'agriculture. Ce dernier secteur représente 53% des émissions de poussières totales en suspension, 20 % des particules fines (PM10) et 9 % des particules PM2,5 et surtout 97 % des émissions d'ammoniac NH3. Parmi les 61 propositions du rapport, quatre concernent l'agriculture. Le rapport propose d'étudier « les causes de la surmortalité des agriculteurs du fait de certains types de cancers », de mettre en place « un programme de lutte contre l'azote d'origine agricole assorti d'un accompagnement technique et financier des exploitants agricoles », de « généraliser et mutualiser la présence de personnes ressources avec une spécialisation qualité de l'air dans les chambres d'agriculture », et « d'élaborer avec les chambres d'agriculture des normes encadrant la dispersion des polluants par les exploitations ». Les sénateurs rappellent que selon les estimations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publiées en mars 2014, près de 3,7M de personnes sont décédées prématurément dans le monde en 2012, du fait de l'exposition à la pollution de l'air extérieur.
Les rendements de blé touchés par l'ozone
L'agriculture n'est pas seulement pointée du doigt, elle est aussi reconnue comme victime de la pollution de l'air par les sénateurs ; le rapport relève plusieurs travaux mettant en évidence le rôle de la pollution à l'ozone dans la baisse des rendements agricoles, notamment du blé. Une étude parue en avril 2015 évalue ce coût à 2,8 Mrd€ pour l'ensemble des 25 pays européens étudiés durant l'année 2000. Une autre étude de l'Ineris (institut de l'environnement et des risques industriels) a montré qu'en 2000, les niveaux d'ozone avaient réduit de «14% les rendements de production de blé en Europe soit une perte de l'ordre de 3,2 Mrd€ et réduit la capacité de stockage du CO2 par les arbres de 14% ». Une troisième étude (Inra et AgroParisTech, 2003) a montré que la pollution à l'ozone en Ile-de-France pouvait être responsable de pertes de rendements pour les cultures de blé de l'ordre de 10% en moyenne, mais pouvant dépasser 20 % pour certaines cultures, avec des variations importantes selon les zones exposées. « Ces effets dommageables ont été mis en évidence à des niveaux de concentration d'ozone pourtant inférieurs aux seuils d'information de la population, qui sont fréquemment atteints en zone rurale francilienne de mai à septembre », rapportent les sénateurs.
Les rendements de blé touchés par l'ozone
L'agriculture n'est pas seulement pointée du doigt, elle est aussi reconnue comme victime de la pollution de l'air par les sénateurs ; le rapport relève plusieurs travaux mettant en évidence le rôle de la pollution à l'ozone dans la baisse des rendements agricoles, notamment du blé. Une étude parue en avril 2015 évalue ce coût à 2,8 Mrd€ pour l'ensemble des 25 pays européens étudiés durant l'année 2000. Une autre étude de l'Ineris (institut de l'environnement et des risques industriels) a montré qu'en 2000, les niveaux d'ozone avaient réduit de «14% les rendements de production de blé en Europe soit une perte de l'ordre de 3,2 Mrd€ et réduit la capacité de stockage du CO2 par les arbres de 14% ». Une troisième étude (Inra et AgroParisTech, 2003) a montré que la pollution à l'ozone en Ile-de-France pouvait être responsable de pertes de rendements pour les cultures de blé de l'ordre de 10% en moyenne, mais pouvant dépasser 20 % pour certaines cultures, avec des variations importantes selon les zones exposées. « Ces effets dommageables ont été mis en évidence à des niveaux de concentration d'ozone pourtant inférieurs aux seuils d'information de la population, qui sont fréquemment atteints en zone rurale francilienne de mai à septembre », rapportent les sénateurs.