L'Agriculture de Saône-et-Loire traverse une grave crise
Le Conseil de l’agriculture s’est réuni le 18 septembre à Mâcon pour passer en revue l’actualité - très dense ! - de cette rentrée. Retour.

En accueillant les participants particulièrement nombreux à ce Conseil de l’Agriculture de Saône-et-Loire (CAS&L), Bernard Lacour proposait aux participants de revenir sur l’actualité chargée de l’été. Constatant qu’au-delà des sujets purement agricoles, c’est désormais bien souvent les questions sociétales qui viennent percuter notre actualité.
Dominique Bossong, président de la MSA de Bourgogne, abordait le débat sur l’angle des différentes actions menées : édition spéciale de L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire en décembre 2016, diffusion de la brochure "Saisir la main tendue" réalisée par la chambre d’Agriculture en juin dernier mais aussi bon nombre d’initiatives. Autant d’actions qui portent progressivement leurs fruits :
- les audits : en dehors des soixante audits en direction des exploitations les plus fragiles, il semble que ce soit maintenant les exploitations les plus performantes qui se positionnent pour bénéficier d’une analyse globale. Chacun des participants de rappeler que cet exercice peut être utile à tous, et cela quelle que soit leur situation ;
- la brochure "Saisir la main tendue" a été unanimement saluée tant elle donne des clés, des pistes, des contacts à toutes celles et à tous ceux qui éprouve à un moment ou l’autre un véritable isolement ;
- le revenu agricole 2016 : du côté de la MSA, on constate que le revenu de 2016 qui entre dans le calcul des cotisations sociales reste faible mais sans diminuer notablement par rapport à celui de 2015 ; un constat global qui nécessitera de disposer d’une analyse plus fine par filière.
Des pistes à explorer
Faute de solution évidente, la situation actuelle permet progressivement de mettre en évidence des pistes, des modes de soutien dont l’objectif est de donner à toutes les situations une réponse même partielle, une piste adaptée à la situation de chacun.
Dans ce cadre, le recours aux procédures commerciales (amiables, collectives, redressements judiciaires…) est de plus en plus évoqué. Les agriculteurs auraient de fait beaucoup à gagner à l’envisager lorsque la situation le justifie, mais les freins psychologiques et la culture de la profession doivent évoluer progressivement.
Dans le vif de l’actualité
Ce sont ensuite les sujets qui provoquent des débats "publics" qui ont focalisé l’attention. Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture, abordait ainsi le projet de centre d’allotement à Digoin. Après avoir rappelé les éléments connus de la demande d’autorisation d’exploiter un centre d’allotement de 4.000 places à Digoin, les représentants des organisations du Conseil de l’Agriculture ont confirmé la nécessité pour l’élevage allaitant de Saône-et-Loire de maintenir sa capacité d’exportation, tout en notant que ce dossier interrogerait tant par son ampleur que par la prise en compte de différents aspects : sanitaires, accès, proximité de la rivière… Sans accorder un soutien aveugle au projet, le CASL a néanmoins souhaité déposer une contribution collective à l’enquête publique : les organisations présentent n’acceptent en effet plus la façon dont les projets et le travail des agriculteurs sont dénigrés de façon quasi systématique. C’est donc un soutien de principe qui rassemble les organisations présentes.
C’est enfin le dénigrement de la viande qui focalisait les plus vives réactions. Les actions des associations L214 et L219 Life se multiplient avec notamment l’organisation d’une "nuit debout" le 26 septembre devant les sites de Trambly et de Cuiseaux provoquent l’émoi, la colère et souvent l’abattement des éleveurs. La question de savoir comment réagir face à ces actes d’acharnement minoritaires, incompréhensibles mais qui bénéficient d’une couverture médiatique incroyable !
Autant dire que pour relever de telles attaques, la cohérence et la cohésion des organisations professionnelles agricoles de Saône-et-Loire s’imposent comme nécessité. C’est en proposant de relever ce défi que Bernard Lacour concluait les travaux.
Thierry Igonnet
L'Agriculture de Saône-et-Loire traverse une grave crise

En accueillant les participants particulièrement nombreux à ce Conseil de l’Agriculture de Saône-et-Loire (CAS&L), Bernard Lacour proposait aux participants de revenir sur l’actualité chargée de l’été. Constatant qu’au-delà des sujets purement agricoles, c’est désormais bien souvent les questions sociétales qui viennent percuter notre actualité.
Dominique Bossong, président de la MSA de Bourgogne, abordait le débat sur l’angle des différentes actions menées : édition spéciale de L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire en décembre 2016, diffusion de la brochure "Saisir la main tendue" réalisée par la chambre d’Agriculture en juin dernier mais aussi bon nombre d’initiatives. Autant d’actions qui portent progressivement leurs fruits :
- les audits : en dehors des soixante audits en direction des exploitations les plus fragiles, il semble que ce soit maintenant les exploitations les plus performantes qui se positionnent pour bénéficier d’une analyse globale. Chacun des participants de rappeler que cet exercice peut être utile à tous, et cela quelle que soit leur situation ;
- la brochure "Saisir la main tendue" a été unanimement saluée tant elle donne des clés, des pistes, des contacts à toutes celles et à tous ceux qui éprouve à un moment ou l’autre un véritable isolement ;
- le revenu agricole 2016 : du côté de la MSA, on constate que le revenu de 2016 qui entre dans le calcul des cotisations sociales reste faible mais sans diminuer notablement par rapport à celui de 2015 ; un constat global qui nécessitera de disposer d’une analyse plus fine par filière.
Des pistes à explorer
Faute de solution évidente, la situation actuelle permet progressivement de mettre en évidence des pistes, des modes de soutien dont l’objectif est de donner à toutes les situations une réponse même partielle, une piste adaptée à la situation de chacun.
Dans ce cadre, le recours aux procédures commerciales (amiables, collectives, redressements judiciaires…) est de plus en plus évoqué. Les agriculteurs auraient de fait beaucoup à gagner à l’envisager lorsque la situation le justifie, mais les freins psychologiques et la culture de la profession doivent évoluer progressivement.
Dans le vif de l’actualité
Ce sont ensuite les sujets qui provoquent des débats "publics" qui ont focalisé l’attention. Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture, abordait ainsi le projet de centre d’allotement à Digoin. Après avoir rappelé les éléments connus de la demande d’autorisation d’exploiter un centre d’allotement de 4.000 places à Digoin, les représentants des organisations du Conseil de l’Agriculture ont confirmé la nécessité pour l’élevage allaitant de Saône-et-Loire de maintenir sa capacité d’exportation, tout en notant que ce dossier interrogerait tant par son ampleur que par la prise en compte de différents aspects : sanitaires, accès, proximité de la rivière… Sans accorder un soutien aveugle au projet, le CASL a néanmoins souhaité déposer une contribution collective à l’enquête publique : les organisations présentent n’acceptent en effet plus la façon dont les projets et le travail des agriculteurs sont dénigrés de façon quasi systématique. C’est donc un soutien de principe qui rassemble les organisations présentes.
C’est enfin le dénigrement de la viande qui focalisait les plus vives réactions. Les actions des associations L214 et L219 Life se multiplient avec notamment l’organisation d’une "nuit debout" le 26 septembre devant les sites de Trambly et de Cuiseaux provoquent l’émoi, la colère et souvent l’abattement des éleveurs. La question de savoir comment réagir face à ces actes d’acharnement minoritaires, incompréhensibles mais qui bénéficient d’une couverture médiatique incroyable !
Autant dire que pour relever de telles attaques, la cohérence et la cohésion des organisations professionnelles agricoles de Saône-et-Loire s’imposent comme nécessité. C’est en proposant de relever ce défi que Bernard Lacour concluait les travaux.
Thierry Igonnet
L'Agriculture de Saône-et-Loire traverse une grave crise

En accueillant les participants particulièrement nombreux à ce Conseil de l’Agriculture de Saône-et-Loire (CAS&L), Bernard Lacour proposait aux participants de revenir sur l’actualité chargée de l’été. Constatant qu’au-delà des sujets purement agricoles, c’est désormais bien souvent les questions sociétales qui viennent percuter notre actualité.
Dominique Bossong, président de la MSA de Bourgogne, abordait le débat sur l’angle des différentes actions menées : édition spéciale de L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire en décembre 2016, diffusion de la brochure "Saisir la main tendue" réalisée par la chambre d’Agriculture en juin dernier mais aussi bon nombre d’initiatives. Autant d’actions qui portent progressivement leurs fruits :
- les audits : en dehors des soixante audits en direction des exploitations les plus fragiles, il semble que ce soit maintenant les exploitations les plus performantes qui se positionnent pour bénéficier d’une analyse globale. Chacun des participants de rappeler que cet exercice peut être utile à tous, et cela quelle que soit leur situation ;
- la brochure "Saisir la main tendue" a été unanimement saluée tant elle donne des clés, des pistes, des contacts à toutes celles et à tous ceux qui éprouve à un moment ou l’autre un véritable isolement ;
- le revenu agricole 2016 : du côté de la MSA, on constate que le revenu de 2016 qui entre dans le calcul des cotisations sociales reste faible mais sans diminuer notablement par rapport à celui de 2015 ; un constat global qui nécessitera de disposer d’une analyse plus fine par filière.
Des pistes à explorer
Faute de solution évidente, la situation actuelle permet progressivement de mettre en évidence des pistes, des modes de soutien dont l’objectif est de donner à toutes les situations une réponse même partielle, une piste adaptée à la situation de chacun.
Dans ce cadre, le recours aux procédures commerciales (amiables, collectives, redressements judiciaires…) est de plus en plus évoqué. Les agriculteurs auraient de fait beaucoup à gagner à l’envisager lorsque la situation le justifie, mais les freins psychologiques et la culture de la profession doivent évoluer progressivement.
Dans le vif de l’actualité
Ce sont ensuite les sujets qui provoquent des débats "publics" qui ont focalisé l’attention. Christian Decerle, président de la chambre d’Agriculture, abordait ainsi le projet de centre d’allotement à Digoin. Après avoir rappelé les éléments connus de la demande d’autorisation d’exploiter un centre d’allotement de 4.000 places à Digoin, les représentants des organisations du Conseil de l’Agriculture ont confirmé la nécessité pour l’élevage allaitant de Saône-et-Loire de maintenir sa capacité d’exportation, tout en notant que ce dossier interrogerait tant par son ampleur que par la prise en compte de différents aspects : sanitaires, accès, proximité de la rivière… Sans accorder un soutien aveugle au projet, le CASL a néanmoins souhaité déposer une contribution collective à l’enquête publique : les organisations présentent n’acceptent en effet plus la façon dont les projets et le travail des agriculteurs sont dénigrés de façon quasi systématique. C’est donc un soutien de principe qui rassemble les organisations présentes.
C’est enfin le dénigrement de la viande qui focalisait les plus vives réactions. Les actions des associations L214 et L219 Life se multiplient avec notamment l’organisation d’une "nuit debout" le 26 septembre devant les sites de Trambly et de Cuiseaux provoquent l’émoi, la colère et souvent l’abattement des éleveurs. La question de savoir comment réagir face à ces actes d’acharnement minoritaires, incompréhensibles mais qui bénéficient d’une couverture médiatique incroyable !
Autant dire que pour relever de telles attaques, la cohérence et la cohésion des organisations professionnelles agricoles de Saône-et-Loire s’imposent comme nécessité. C’est en proposant de relever ce défi que Bernard Lacour concluait les travaux.
Thierry Igonnet