L’agriculture : source de solution en bioéconomie
Le think tank Saf Agridées, l’ambassade du Royaume-Uni et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation français ont organisé une journée autour de la bioéconomie le 7 mars. Les intervenants ont échangé sur l’apport de l’agriculture à la bioéconomie.
Qu’est-ce que l’agriculture peut apporter à la bioéconomie ? C’est la question à laquelle des acteurs du secteur agricole, français et britanniques, ont été invités à répondre, par le think tank Saf Agridées, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation français et l’ambassade du Royaume-Uni, le 7 mars. « Sur ce sujet, on attend beaucoup des agriculteurs, et les agriculteurs ont beaucoup de solutions à apporter », a commencé par assurer Olivier Dauger, référent climat, air, énergie, de la FNSEA. Jean-Marc Onno, éleveur porcin et pionnier de la méthanisation, a partagé son expérience de diversification de son exploitation. « Je suis toujours et avant tout éleveur de porc », insiste tout d’abord le producteur morbihannais. En 2003, il a commencé par développer une activité de compostage en traitant les déchets verts des communes alentour avec le lisier de porc de son élevage, avant de se lancer dans le biogaz en 2007. « On a aujourd’hui une activité avec pleins d’applications, et on est passé à 27 emplois directs, on a un modèle qui fonctionne bien », explique-t-il. Cependant l’éleveur attend un « geste fort » de la Politique Agricole Commune afin d’encourager et d’accompagner d’autres exploitations dans ces démarches. « S’il n’y a pas de pépètes dans la poche des paysans à la fin, ça ne sert à rien », rappelle Jean-Marc Onno.
Le biogaz source d’indépendance politique
La bioéconomie est aussi un véritable enjeu pour l’agriculture britannique. « Après le Brexit, il va falloir soutenir le secteur, et élaborer une nouvelle politique agricole nationale en se passant des subventions », explique Daniel Johns, directeur adjoint en charge des marchés agricoles au ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales du Royaume-Uni. « Il faut produire ce que le consommateur veut, ainsi qu’encourager la diversité des cultures et le développement des biotechniques », assure-t-il. Jonathan Scurlock, du Syndicat National des Agriculteurs britannique (NFU), estime que les méthaniseurs, peuvent être rentables sans subventions. « Si on fait des progrès et que l’on remplace le pétrole par le gaz », précise-t-il. En France aussi la bioéconomie est une question essentielle. « On aura besoin de biomasse pour réaliser la transition énergétique », affirme Olivier Dauger. Mais elle ne se cantonne pas aux frontières nationales et peut avoir un impact sur l’influence française dans les relations internationales. « Pour le gaz, la France dépend aujourd’hui de pays comme la Russie, le biogaz peut nous assurer davantage d’indépendance politique », affirme-t-il.