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Union viticole de Saône-et-Loire

L'Esca gagne du terrain !

L'Union viticole de Saône-et-Loire a tenu son assemblée générale vendredi dernier à Mâcon. Les maladies du bois ont largement été abordées. Pour l'heure malheureusement, toujours pas de traitement efficace à l'horizon. Les viticulteurs s'impatientent alors que cette problématique gagne du terrain et se déplace sur des dossiers tels que les contrats de fermages, sur le coût des manquants, sur la valeur du patrimoine foncier et même, à long terme, sur l'agrément des parcelles les plus fortement touchées.
Par Publié par Cédric Michelin
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« On ne parle pas de petits volumes, on parle de 14.000 hl en Bourgogne ! Il y a urgence à prendre rendez-vous avec le négoce pour voir où l'on va. Cela risque en effet de poser des problèmes à terme, comme pour la fixation des fermages ». Le président de l'Union viticole 71, Robert Martin, oubliait un temps l'Esca et les maladies du bois, pourtant à l'ordre du jour de l'assemblée générale, pour réagir aux propos de Michel Baldassini. À quel « phénomène inquiétant » faisait-il référence ? Quelques instants auparavant, le président du BIVB décrivait en effet l'état des marchés des vins de Bourgogne : « les transactions en vins blancs démarrent lentement, mais dès que l'achat est signé, les vins sont enlevés. Ce qui laisse supposer que les négociants ont peu de stocks. Par contre, on enregistre de plus en plus de ventes de vins sans prix. Certainement, du gré à gré. Ces prix sont par la suite arrêtés au 31 mars. Résultat, il y a moins d'émulation sur les autres marchés, provoquant parfois l'inquiétude des vendeurs. Déjà l'an dernier, cette tendance avait décalé de deux mois le marché des pouilly-fuissés, tant leurs prix étaient bas. C'est ensuite ennuyeux pour les appellations mâcons ». C'est donc un effet inattendu de cette crise viticole qui s'est exposé à Mâcon : négociants et viticulteurs cherchent visiblement tous deux à « assurer les risques ». Pour cette campagne, 500.000 hl ont déjà été achetés. Précisions importantes, ces volumes portent principalement sur le millésime 2009. Côté volume, la Saône-et-Loire est déficitaire en rouges et voit donc ses cours en hausse de 15 % en moyenne (610 €/pièce). Ce n'est pas le cas en blanc, y compris à Chablis qui « a fait le plein ».

La carte gagnante du collectif


Tout au long de l'assemblée, il fut beaucoup question d'économie. Le rapport d'activités –présenté par le secrétaire général– mentionnait le PVE (plan végétal environnemental) avec 46 dossiers acceptés en 2010 en Saône-et-Loire, les effluents viticoles avec 83 % du total actuellement traités (dont 68 % de ceux des caves particulières), la réforme de l'OCM vitivinicole « à surveiller » car menaçant toujours de libérer les droits de plantation en Europe ou encore le "fioul vert" dont la contestation est partie du canton de La Chapelle-de-Guinchay et gagne tout le département... Les discussions autour des sous-produits viniques se poursuivent. Des formations ou solutions clés en main concernant la téléprocédure G@mma pour l'exportation de vins sont mises en place par l'Union viticole encore en 2011. Toujours pour tenter de minimiser « ces coûts supplémentaires insatisfaisants », selon Robert Martin, les capsules congés, le contrôle des pulvérisateurs, les formations en œnotourisme ou encore les commandes groupées de fioul jouent la carte gagnante du collectif.
Mais le principal dossier reste encore et toujours l'Esca. Jean-Michel Aubinel rappelait l'impact économique pour les viticulteurs estimé par la chambre d'agriculture, entre 5,37 et 6,50 € pour remplacer chaque manquant. « On ne voit pas le bout du tunnel. On cherche des solutions. Nous demandons actuellement de revoir les contrats types des fermages par exemple ». Aucun accord n'a pour le moment été signé sur ce sujet mais « le premier accueil des bailleurs a été favorable. Il faut concrétiser maintenant », insistait-il.

Conforter l'Union viticole


Les professionnels demandaient aux élus présents –André Peulet pour le Département et Gérard Voisin, député– de faire le nécessaire pour harmoniser rapidement les législations. En effet, pour la profession, il est inacceptable de voir encore certains pays utiliser l'arsénite de sodium, provoquant des distorsions de concurrence en raison de prix à la production forcément moindres.
Une demande réglementaire primordiale qui ne doit pas être mal interprétée. Les professionnels ont aussi manifesté leur mécontentement face à des « réglementations inflationnistes », qui laissent trop « peu de répit aux viticulteurs », dénonçait Robert Martin. « Les viticulteurs ont seulement besoin qu'on leur fasse plus confiance », surtout en matière environnementale, eux qui n'ont pas attendu le Grenelle pour bâtir un paysage aujourd'hui en passe d'être reconnu comme faisant partie du patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco. Message reçu par Agnès Mathieu et Monique Novat, représentant respectivement les Douanes et la DDT 71. Arrivé récemment, le nouveau préfet, François Philizot, sera rapidement sensibilisé à toutes ces thématiques viticoles puisque il sera invité dans les vignes au printemps.
« Plus de concertations » et « des études sur l'impact économique des mesures » sont réclamées par la FDSEA, comme le rappelait son président, Yves Bonnot. La FNSEA négocie aussi la « détaxation faite d'office sur le fioul vert », idem pour le diagnostic amiante. Un achat groupé de cuves pourrait d'ailleurs voir le jour prochainement. En proposant de tels achats groupés, la FDSEA espère que le prix établi devienne en quelque sorte la référence. Une façon indirecte aussi de « moraliser les marchés et les prix » de la concurrence, analysait-il, rappelant qu'il s'agissait d'obligations réglementaires. Il concluait enfin sur sa volonté de voir l'animation de l'Union viticole de Saône-et-Loire « confortée pour que les viticulteurs trouvent toujours des réponses à leurs questions, avec un syndicalisme d'Hommes fort dans le département ».

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