L'éthique (o)tage de Bruxelles
européens concernant l’étiquetage des plats préparés à base de viande.
Quelques jours avant, Benoît Hamon, ministre de la Consommation,
rencontrait le commissaire européen en charge du dossier.
Par ailleurs, la rencontre de Benoît Hamon, ministre de la Consommation, et de Tonio Borg, commissaire européen à la Santé et à la Protection des consommateurs, à Bruxelles le 6 septembre était l’occasion de faire le point sur l’étiquetage des viandes fraîches. Tonio Borg a confirmé la mise en place volontaire de l’étiquetage des viandes de porc, de volaille et d’agneau pour les pays membres de l’Union européenne. Pour rappel, cet étiquetage est déjà obligatoire pour la viande de bœuf depuis la crise de la vache folle au milieu des années 1990. Concernant les espèces porcines, avicoles et ovines, l’étiquetage volontaire sera possible d’ici fin 2013. « Il pourrait devenir obligatoire d’ici fin 2014 », rapporte Interbev.
Coup de gueule "fait maison"
Les sénateurs semblent apprécier les restaurants. Pourtant, les sénateurs ont retoqué la semaine dernière l'obligation d'apposer un label "fait maison" prévu dans le cadre du projet de loi sur la consommation. Les restaurateurs ne seront donc pas obligés d'indiquer qu'un plat a été cuisiné par eux à partir de produits bruts. Ce label "fait maison" n'aura donc qu'un caractère facultatif. Dissuasif donc pour les volontaires qui se verront contrôlés. Autant dire que le "fait maison" est mort né dans l'assiette des sénateurs.
L'initiative revenait à quinze grands chefs, dont Alain Ducasse et Joël Robuchon, qui avaient lancé l'idée de créer une appellation permettant de distinguer les restaurants de qualité car "aujourd'hui, le commun des mortels ne sait pas sur quoi il va tomber quand il pousse la porte d'un restaurant". L'objectif était donc de distinguer clairement les restaurants dans lesquels les plats sont cuisinés et ceux qui servent des plats issus de produits industriels. " Sur les 150.000 restaurants français, les trois quarts ne font que de l'industriel. Les autres se battent pour cuisiner des produits frais. C'est à eux que nous nous adressons ", expliquaient-ils au Monde.fr. " Il faut en finir avec l'assiette mystère ! ", plaide Thomas Thévenoud. " Il s'agit de défendre les restaurateurs qui ne sont pas des réchauffeurs ni des assembleurs. " Selon un sondage du syndicat d'hôteliers et de restaurateurs Synhorcat, qui regroupe des professionnels indépendants, 31 % des établissements déclarent utiliser des produits industriels. Un pourcentage qui, précise l'organisation, grimpe en flèche dès que l'on a affaire à des chaînes, des restaurants franchisés et des enseignes de restauration rapide. Pour le député Mâconnais, " la transparence dans les assiettes " est aussi un enjeu important en termes d'emplois, car " la masse salariale est directement corrélée au taux de 'fait-maison' ", ce dernier nécessitant davantage de main d'œuvre en cuisine.
Certes, ce label ne permettait pas de différencier le réellement fait maison de certains plats pouvant combiner des ingrédients bruts transformés en cuisine, des ingrédients bruts congelés et des ingrédients transformés congelés. Il s'agissait pourtant d'un premier pas pour remettre de la transparence dans les pratiques et rassurer les consommateurs sur la qualité.
Suppression de contrôles en abattoirs : les inspecteurs européens inquiets
« Si ces réformes aboutissent, les produits à base de viande de porc seront susceptibles de contenir des lésions et des viandes impropres que les consommateurs ne s’attendent pas à manger », a alerté EWFC (regroupement d’associations des contrôleurs européens de l’alimentation et inspecteurs des viandes), dans un communiqué, le 13 septembre. Cette inquiétude vient de la suppression projetée par Bruxelles des contrôles permanents, notamment sur l’inspection sanitaire des porcs en abattoirs. L’objectif global de Bruxelles est de « transférer le contrôle de la salubrité de la viande des services officiels vers les opérateurs eux-mêmes » explique l’organisation de vétérinaires. Les inspecteurs européens ont appelé les députés européens, dans un courrier, à « rejeter en bloc » ces mesures.