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Libéralisation des droits de plantations viticoles

L’heureuse issue d’un long combat

Après des années de lutte argumentée, en lien avec les organisations de
la filière viticole, les dirigeants de l’AREV se félicitent vivement du
retour au principe de régulation des plantations viticoles : la
révolution ultralibérale initiée par l’ex-Commissaire danoise Mariann
Fischer Boel à travers la suppression pure et simple des droits de
plantation prévue par l’OCM-Vin de 2008 a vécu – sans même entrer en
application. Certes, il s’agira d’« autorisations de planter »,
et non plus de droits de plantation, mais n’importe qui, ne pourra
désormais planter n’importe quoi n’importe où, comme c’eût été le cas au
plus tard dès 2016 ou 2018 !
Par Publié par Cédric Michelin
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Le nouveau régime permettra, jusqu’en 2030, de gérer les plantations, pour toutes les catégories de vins, avec une limite maximale de croissance annuelle des surfaces plantées fixée à 1 %, les États membres ayant la possibilité de prévoir un seuil de sauvegarde plus bas, au niveau régional ou national.

Pour le président de la Confédération des Appellations et Vignerons de Bourgogne (CAVB) représentant les ODG : « nous sommes tous satisfaits d'avoir obtenu ce report jusqu'en 2030 qui n'était pas gagné d'avance. En revanche, la limite maximale de croissance annuelle des surfaces plantées fixée à 1 % nous gène un peu plus mais est le résultat de compromis. Nous aurions souhaité 0,5 % car ce n'est pas forcément évident de calculer le potentiel de production pouvant arriver de chaque appellation et voir leur absorption sur les marchés. Cela ne devrait cependant pas avoir d'incidences trop fortes car même s'il reste des milliers d'hectares, en appellations mâconnaises par exemple, les ODG continueront à faire leurs demandes de contingent et de disponible », analysait Jean-Michel Aubinel, ancien président de l'UPVM.

« C’est une victoire des hommes de terrain et des terroirs contre les idéologues », se félicitent aussi Jean-Paul Bachy, Président de l’Assemblée des Régions Européennes Viticoles (AREV), et Aly Leonardy, Président de son collège professionnel (CEPV) à l’annonce de l’accord obtenu le 26 juin à Luxembourg sur le dossier OCM-Vin de la PAC.

Depuis des mois, l’AREV s’était attachée à démontrer les effets dramatiques aux plans socioéconomique et environnemental qu’aurait pu entraîner la suppression de toute régulation. L’AREV a basé son action sur l’étude scientifique menée par le Pr Etienne Montaigne (Montpellier). Les conclusions de ce document n’ont manifestement pas été étrangères au revirement du Commissaire Dacian Ciolos, qui avait reçu les responsables de l’AREV le 11 décembre 2012. Son point de vue a été déterminant.


Le président de la Région Bourgogne s'est exprimé par communiqué à ce sujet :

Nous avons sauvé les droits de plantations !




Depuis deux ans nous avons entamé un combat collectif au côté des viticulteurs européens pour défendre le maintien des droits de plantation dans le cadre de la réforme à venir de la PAC (politique agricole commune) actuellement en négociation.

J’avais pour ma part, avec l’AREV (Assemblée des Régions Européennes Viticoles), lancé « l’Appel de Dijon » en mars 2012, qui avait rassemblé à l’hôtel de région de Bourgogne nombre d’élus locaux concernés, de représentants d’associations et de professionnels de la viticulture, appel qui avait marqué une étape significative de ce combat.

L’accord final trouvé aujourd’hui par le conseil des ministres, la commission européenne et le parlement conforte le maintien des droits de plantation jusqu’en 2030.

Cette victoire prouve que le combat mené était légitime et au bénéfice de nombreuses régions viticoles en Europe.

Je suis aujourd’hui très heureux pour toutes ces régions et particulièrement pour la Bourgogne, dont le dynamisme économique, l’activité touristique et l’art de vivre reposent en grande partie sur la viticulture.

François PATRIAT

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