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Maladies du bois en 2012

L'IFV surpris et inquiet !

Le réseau de l’IFV et ses partenaires ont réalisé une note de synthèse faisant un point sur l’expression de
symptômes de maladies du bois (Esca, BDA) dans le vignoble français au
cours de la campagne 2012. Il se dit surpris et inquiet de l'intensité du phénomène.
Par Publié par Cédric Michelin
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Cette année 2012 ressort marquée par un niveau significatif d’expression des maladies du bois, dans l’ensemble des régions viticoles françaises. Dans la mesure où l'on ne dispose pas encore des chiffres précis, issus des notations effectuées sur les observatoires régionaux représentatifs, cette note s’appuie sur les évaluations qualitatives des ingénieurs et techniciens viticoles du réseau de l’IFV et de ses partenaires interrogés début septembre, et sur les observations faites dans le cadre du BSV (Bulletin de santé du végétal), situation arrêtée au 10 septembre.
Il s’avère que les symptômes sont souvent apparus assez tôt en saison, de nombreux symptômes d’apoplexie étaient signalés. Puis le nombre de symptômes n’a cessé d’augmenter jusqu’au début août, et tout le long de ce mois. Ce taux très élevé d’apoplexie est une caractéristique de ce millésime 2012, en particulier dans les vignobles de la façade atlantique (Aquitaine, Charentes, Val de Loire), du Sud Ouest (Cahors, Gaillac et Gascogne) et septentrionaux (Bourgogne, Beaujolais, Alsace).
L'IFV fait l'interprétation suivante : le printemps a été très pluvieux favorisant une pousse très active, dès les premiers coups de chaleur (plus de 30°C dans les vignobles de l’Ouest début juin), les vignes ont subi une très forte évapotranspiration. Des formes lentes (symptômes foliaires) ont été observées, mais l’année a été marquée par la prédominance de symptômes d’apoplexie accompagnée d’une forte mortalité, ce qui a augmenté l’impression de "forte pression". Sur les cépages les plus sensibles, on peut atteindre 10 % à 20 % de pieds atteints et jusqu’à 50 %. Evidemment, ces parcelles sont les plus "visibles" !
Sur un plan quantitatif, les chiffres disponibles, bien que dispersés, révèlent jusqu’à un doublement des taux de symptômes sur les parcelles contrôlées, par rapport à 2011, qui n’était pas une année de très forte expression.
[WEB]Dans les vignobles méditerranéens, on n’observe pas une augmentation aussi marquée par rapport à 2011. En revanche, les formes sévères (apoplectiques) dominent là aussi. Dans ces régions, certains cépages importants sont peu sensibles et expriment peu les symptômes (Grenache, Syrah), d’autres, sensibles à très sensibles (tels le Cabernet Sauvignon ou le Sauvignon) les expriment fortement cette année.[/WEB]

Sur les cépages peu sensibles, tels le Merlot dans le Bordelais, le Pinot noir ou le Chardonnay en Bourgogne, l'IFV reconnaît des taux de ceps avec expression qui augmentent, ce qui surprend et inquiète. Même si on reste à des expressions qui sont sans commune mesure avec celles que l’on constate sur des cépages sensibles.
[WEB]L’analyse des comptages effectués sur les observatoires permettra de "statuer" plus précisément. Signalons que dans certains vignobles, il y a eu parfois arrêt de ces contrôles, compte tenu des difficultés opérationnelles (défaut de moyens). Les spécificités de cette campagne viticole 2012 illustrent bien l’intérêt de poursuivre ces observations dans la durée ![/WEB]

Enfin, pour ce qui est de l’impact sur la récolte, il est difficile de faire la part des choses entre cette expression des maladies du bois et les autres facteurs impactant ce millésime, dont les aléas climatiques et la pression parasitaire subis par de nombreuses régions.

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