Prix des terres
L'inexorable financiarisation ?
En France, le marché des terres agricoles a été très dynamique en 2011, aussi bien
pour les terres et prés libres à la vente que celles qui étaient louées.
Les sociétés qui échappent au contrôle des Safer achètent de plus en
plus de terres agricoles. La situation en Saône-et-Loire n'est pas exactement celle là...
pour les terres et prés libres à la vente que celles qui étaient louées.
Les sociétés qui échappent au contrôle des Safer achètent de plus en
plus de terres agricoles. La situation en Saône-et-Loire n'est pas exactement celle là...
En 2011 le marché foncier a été très actif, selon la FNSafer qui a présenté à la presse, le 30 mai à Paris, les principales tendances du marché immobilier rural. Surtout en fin d’année, en raison de la réforme de la fiscalité des plus values immobilière qui s’est manifesté sur les forêts, les terrains à bâtir et les maisons à la campagne. Pour ce qui est plus spécifiquement du marché des terres agricoles, le prix moyen des terres libres a atteint 5.430 euros/ha soit 6 % de plus qu’en 2010. Celui des terres louées s’est établi à 3.830 €/ha, en progrès de 3,1 % par rapport à l’année précédente. Même tendance pour les vignes à 99.400 €/ha les vignes en appellation d’origine protégée, les prix ont progressé de 4,7 % et celui des vignes hors AOP de 4 % pour atteindre 11.100 €/ha. Phénomène nouveau, pour la première fois, les transactions sur les terres en location ont été supérieures à celles des terres libres, respectivement 178.000 ha et 163.000 ha. De plus en plus d’ailleurs, les surfaces en faire valoir direct diminuent au profit de la location. René Lévesque, directeur de la FNSafer en tire la conclusion que ce phénomène traduit une consolidation des exploitations foncières existantes. « Le marché libre pour l’agrandissement et l’installation est de plus en plus étroit » observe-t-il. En tout cas, depuis 2007 et contrairement aux observations antérieures, les prix des terres agricoles ne sont plus corrélés avec les revenus agricoles. « C’est le pari sur les besoins croissants de produits agricoles qui fait monter les prix, plus que les revenus agricoles et la baisse des taux d’intérêt », observe René Lévesque. Et aussi l’intérêt que portent les investisseurs au marché foncier.
Grand écart
Certes, les personnes physiques agricoles restent les acquéreurs majoritaires en captant plus de 60 % du marché foncier, mais les acquisitions déclinent depuis 1999. A l’inverse les personnes morales agricoles ne cessent de renforcer leur part de marché : les sociétés d’exploitation agricole ont multiplié par 2,8 leurs achats depuis le milieu des années 1990 ; les GFA et les SCI agricoles par 2,2. Quant aux non agriculteurs souvent sous le couvert de sociétés d’investissement, ils prennent de plus en plus d’importance. Cette tendance que l’on observait déjà dans les vignobles prestigieux (Bordelais et Champagne) s’étend désormais aux grandes cultures et à l’élevage laitier. Bref, « une agriculture de capitaux se développe au détriment d’une agriculture familiale » observe Emmanuel Hyest, le président de la FNSafer. Il est d’autant plus inquiet de cette évolution que ces transactions se font en l’absence de toute transparence, les cessions de parts sociales comportant du foncier ne sont pas notifiées aux Safer. « Nous espérons qu’il s’agit d’agriculteurs sous forme sociétaire, mais nous ne sommes pas sûr qu’il n’y ait pas des sociétés d’investissements, voire des capitaux étrangers », redoute-t-il. Au-delà des moyennes de prix nationales, les écarts de prix se creusent dans les différents marchés fonciers, y compris sur le prix des terres agricoles. Ainsi, le prix des terres et prés libres non bâtis est étroitement dépendant des orientations technico-économiques dominantes. Il s’échelonne de 4.150 €/ha dans les zones d’élevage à 6.000 €/ha en moyenne dans les zones de grande culture. La France étant coupée en trois parties, le Nord, le Bassin parisien et l’Est de la France (Alsace) où les prix s’affichent à plus 6.500 € ha, une bande centrale de la Franche-Comté à Poitou-Charentes dont les prix sont compris entre 3.500 et 4.500 €/ha et le Sud de la France (sud ouest et sud est) où l’on retrouve les niveaux du nord.
Le gaspillage des terres se poursuit
Grand écart
Certes, les personnes physiques agricoles restent les acquéreurs majoritaires en captant plus de 60 % du marché foncier, mais les acquisitions déclinent depuis 1999. A l’inverse les personnes morales agricoles ne cessent de renforcer leur part de marché : les sociétés d’exploitation agricole ont multiplié par 2,8 leurs achats depuis le milieu des années 1990 ; les GFA et les SCI agricoles par 2,2. Quant aux non agriculteurs souvent sous le couvert de sociétés d’investissement, ils prennent de plus en plus d’importance. Cette tendance que l’on observait déjà dans les vignobles prestigieux (Bordelais et Champagne) s’étend désormais aux grandes cultures et à l’élevage laitier. Bref, « une agriculture de capitaux se développe au détriment d’une agriculture familiale » observe Emmanuel Hyest, le président de la FNSafer. Il est d’autant plus inquiet de cette évolution que ces transactions se font en l’absence de toute transparence, les cessions de parts sociales comportant du foncier ne sont pas notifiées aux Safer. « Nous espérons qu’il s’agit d’agriculteurs sous forme sociétaire, mais nous ne sommes pas sûr qu’il n’y ait pas des sociétés d’investissements, voire des capitaux étrangers », redoute-t-il. Au-delà des moyennes de prix nationales, les écarts de prix se creusent dans les différents marchés fonciers, y compris sur le prix des terres agricoles. Ainsi, le prix des terres et prés libres non bâtis est étroitement dépendant des orientations technico-économiques dominantes. Il s’échelonne de 4.150 €/ha dans les zones d’élevage à 6.000 €/ha en moyenne dans les zones de grande culture. La France étant coupée en trois parties, le Nord, le Bassin parisien et l’Est de la France (Alsace) où les prix s’affichent à plus 6.500 € ha, une bande centrale de la Franche-Comté à Poitou-Charentes dont les prix sont compris entre 3.500 et 4.500 €/ha et le Sud de la France (sud ouest et sud est) où l’on retrouve les niveaux du nord.
Le gaspillage des terres se poursuit
Malgré la création de commissions départementales de consommation d’espaces agricoles, la disparition des terres agricoles au profit de l’urbanisation se poursuit. « Cela a eu une influence positive, en ce sens qu’on porte plus d’attention au changement destination » observe Emmanuel Hyest. Ceci étant l’effet ne s’est fait guère sentir. Au cours des années précédentes de 2006 à 2010, ce sont 78.000 hectares qui ont été soustrait de l’agriculture par an. Soit un département tous les quatre ans.