Colloque viticole au Sénat
L’unanimité sur le maintien des droits de plantation
Réunissant responsables professionnels et élus politiques des grands
pays viticoles (France, Espagne, Italie) ainsi que de la Hongrie, le
colloque organisé par le groupe d’études "Vigne et Vin" du
Sénat s’est prononcé à l’unanimité sur le maintien des droits de
plantation.
pays viticoles (France, Espagne, Italie) ainsi que de la Hongrie, le
colloque organisé par le groupe d’études "Vigne et Vin" du
Sénat s’est prononcé à l’unanimité sur le maintien des droits de
plantation.
L’abandon des droits de plantation dans la viticulture « serait une folie économique et une faute politique » ? a déclaré Bruno Le Maire au colloque organisé par le Groupe d’études de la Vigne et du Vin au Sénat avec le concours de France-Agrimer et de la Confédération nationale des vignerons d’appellation d’origine (Cnaoc). Décidée par les ministres de l’Agriculture en 2008, la suppression des droits de plantation est programmée au 1er janvier 2016, avec la possibilité de reporter la décision jusqu’au 1er janvier 2018, pour les Etats qui le souhaiteraient. S’il n’y a pas encore urgence, les professionnels du vin ont en tête le rapport que doit remettre la Commission européenne sur le fonctionnement de l’OCM vitivinicole en 2012.
Qu’ils soient français, espagnols, italiens ou hongrois, parlementaires ou responsables professionnels, tous sont favorables, comme le ministre français de l’Agriculture à la réintroduction des droits de plantation. « Nous avons besoin d’un outil économique pour adapter le potentiel de production au développement des marchés. Le cahier des charges (ndlr des AOP) n’est pas cet outil économique de régulation », martèle Christian Paly, le président d’Efow (la Fédération européenne des appellations d’origine). Il en est d’autant plus convaincu que les droits de plantation « ne coûtent rien au contribuable ». Catherine Vautrin, députée de la Marne, auteure d’un rapport sur les droits de plantation enfonce le clou : « Nous risquons d’assister à une extension des vignobles hors des bassins traditionnels ».
Intérêts financiers
« L’Europe se trompe lourdement » en abandonnant les droits de plantation, renchérit Roland Courteau, sénateur de l’Aude et vice-président du groupe d’études "Vigne et Vin" du Sénat. Lui redoute une extension des vignobles des terres difficiles, souvent qualitatives vers les terres à fort rendement. Il estime également que le maintien des droits de plantation doit concerner toutes les catégories de vin, y compris les vins sans indication géographique.
Ce message a été relayé par nos voisins espagnols. Fernando Pietro Ruiz, président des AOC espagnoles comme Victor Pascual, président de la Rioja, la plus ancienne AOC ibérique partagent le même avis : « Nous sommes foncièrement contre la libéralisation des plantations en Europe. La réglementation est indispensable pour réguler l’offre en Europe » insistent-ils. José-Cruz Pérez Lapazaran, sénateur de la Navarre redoute comme beaucoup de Français la délocalisation de la vigne vers des zones plus productives. Les Italiens sont sur la même longueur d’ondes : « il faut renverser la vapeur. On ne peut mettre les appellations à la merci d’une libération sauvage », plaide Giuseppe Liberatore, président de l’AOC Chianti. Même les Hongrois sont convaincus de la nécessité d’une régulation publique. « Nous devons garder les plantations pour protéger l’emploi et l’environnement » observe Sandor Font, député qui redoute que la libéralisation des droits ouvre la porte à l’arrivée de groupes financiers dans la vigne.
Le combat n’est pas terminé
Le Parlement européen ne s’est pas encore prononcé. Mais Herbert Dorfmann, membre de la Commission de l’agriculture du Parlement va dans le même sens : « j’ai des doutes sur le fait que l’on puisse se passer d’un système de droits de plantation », a-t-il confié.
Reste Bruxelles. Son chef de l’Unité Vins, Jesus Zorilla a certes défendu la position de son institution sur la suppression des droits de plantation. Tout en rappelant que la décision finale appartenait aux différents Etats et aux ministres en particulier. Angela Merkel en Allemagne et Nicolas Sarkozy en France se sont clairement prononcés pour le maintien des droits de plantation. Mais ce n’est pas suffisant pour recueillir une majorité qualifiée au sein de l’Union européenne. Il faudra non seulement que tous les ministres des pays producteurs de vin soient convaincus. Mais aussi quelques ministres de pays consommateurs, traditionnellement favorables à la libéralisation du marché.
Qu’ils soient français, espagnols, italiens ou hongrois, parlementaires ou responsables professionnels, tous sont favorables, comme le ministre français de l’Agriculture à la réintroduction des droits de plantation. « Nous avons besoin d’un outil économique pour adapter le potentiel de production au développement des marchés. Le cahier des charges (ndlr des AOP) n’est pas cet outil économique de régulation », martèle Christian Paly, le président d’Efow (la Fédération européenne des appellations d’origine). Il en est d’autant plus convaincu que les droits de plantation « ne coûtent rien au contribuable ». Catherine Vautrin, députée de la Marne, auteure d’un rapport sur les droits de plantation enfonce le clou : « Nous risquons d’assister à une extension des vignobles hors des bassins traditionnels ».
Intérêts financiers
« L’Europe se trompe lourdement » en abandonnant les droits de plantation, renchérit Roland Courteau, sénateur de l’Aude et vice-président du groupe d’études "Vigne et Vin" du Sénat. Lui redoute une extension des vignobles des terres difficiles, souvent qualitatives vers les terres à fort rendement. Il estime également que le maintien des droits de plantation doit concerner toutes les catégories de vin, y compris les vins sans indication géographique.
Ce message a été relayé par nos voisins espagnols. Fernando Pietro Ruiz, président des AOC espagnoles comme Victor Pascual, président de la Rioja, la plus ancienne AOC ibérique partagent le même avis : « Nous sommes foncièrement contre la libéralisation des plantations en Europe. La réglementation est indispensable pour réguler l’offre en Europe » insistent-ils. José-Cruz Pérez Lapazaran, sénateur de la Navarre redoute comme beaucoup de Français la délocalisation de la vigne vers des zones plus productives. Les Italiens sont sur la même longueur d’ondes : « il faut renverser la vapeur. On ne peut mettre les appellations à la merci d’une libération sauvage », plaide Giuseppe Liberatore, président de l’AOC Chianti. Même les Hongrois sont convaincus de la nécessité d’une régulation publique. « Nous devons garder les plantations pour protéger l’emploi et l’environnement » observe Sandor Font, député qui redoute que la libéralisation des droits ouvre la porte à l’arrivée de groupes financiers dans la vigne.
Le combat n’est pas terminé
Le Parlement européen ne s’est pas encore prononcé. Mais Herbert Dorfmann, membre de la Commission de l’agriculture du Parlement va dans le même sens : « j’ai des doutes sur le fait que l’on puisse se passer d’un système de droits de plantation », a-t-il confié.
Reste Bruxelles. Son chef de l’Unité Vins, Jesus Zorilla a certes défendu la position de son institution sur la suppression des droits de plantation. Tout en rappelant que la décision finale appartenait aux différents Etats et aux ministres en particulier. Angela Merkel en Allemagne et Nicolas Sarkozy en France se sont clairement prononcés pour le maintien des droits de plantation. Mais ce n’est pas suffisant pour recueillir une majorité qualifiée au sein de l’Union européenne. Il faudra non seulement que tous les ministres des pays producteurs de vin soient convaincus. Mais aussi quelques ministres de pays consommateurs, traditionnellement favorables à la libéralisation du marché.