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4e Rencontres du Clos de Vougeot

L'université des vendanges

Quatrièmes du genre, les Rencontres du Clos de Vougeot ont une nouvelle fois marqué par leur éclectisme. Telles des recherches fondamentales, ces Rencontres sont à la pointe des idées même s'il faudra du temps pour toutes les appliquer sur le terrain. Une hauteur d'esprit permettant néanmoins de prendre du recul sur l'actualité et ainsi mieux observer les tendances et orienter son exploitation viticole sur le long terme.
Par Publié par Cédric Michelin
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« In vino veritas ». Derrière ce lancement solennel des trois jours par Vincent Barbier, Grand maître de la confrérie des Chevalier du Tastevin, on ressent une envie partagée par « 12.000 confrères du Tastevin » et autres épicuriens amoureux de faire avancer les vins de Bourgogne. Loin du folklore, on ressent aussi l'exigence des propos, plutôt littéraires que pratiques, avec la Chaire Unesco. Les partis politiques ont bien leurs universités d'été, il n'y a donc pas de raison que la viticulture n'ait pas la sienne... de vendanges.
Les débats se voulaient constructifs. Pour preuve immédiate, le ton était sérieux avec les propos du président du BIVB, Michel Baldassini, qui rappelait le « besoin de chercheurs apportant leurs regards », faisant ainsi progresser la filière dans sa globalité. Il n'acceptait donc pas la probable perte d'un poste d'enseignant chercheur à l'Université Jules Guyot. Une perte signifiant pour lui, au final, une perte de « richesses des vins, d'emplois, de performances et de plaisirs. Il n'y a pas de terre qui ne puisse s'exprimer sans des hommes et des femmes. La vigne et le vin en sont le domaine d'excellence et paradoxalement, il faut le répéter, plus dans notre pays, pourtant patrie du vin ». Présent pour la Région, Jacques Rebillard le déplorait également. « Conscient que notre vignoble est un patrimoine territorial fragile, sujet à la pression urbanistique », le vice-président en charge de l'Agriculture mesurait l'importance économique du secteur en Bourgogne, puisque le vin dégage un chiffre d'affaires annuel proche du milliard d'euros. Devant une centaine de personnalités venues du monde entier, il brossait un portrait positif de la profession. Mais faisant part des travaux au Conseil de bassin, il repérait quelques points à améliorer : faiblesse de la formation, marchés exports difficiles, connaissance partielle des circuits et acteurs de la distribution des vins. Des réflexions posant aussi la question de la gouvernance pour définir une politique commerciale cohérente. Les réponses évoquées allaient alors du développement de la viticulture durable (Plan Bourgogne 2015) à une augmentation de la compétitivité des entreprises, en passant certainement par des compétences accrues en périphérie de la production. En 2010, l'ensemble des actions du conseil régional s'est élevé à 2 millions d'euros « pour la bonne santé » de la viticulture. [WEB]En recherche et développement notamment, une priorité sera l'amélioration dans la lutte des maladies de la vigne avec l'adaptation au changement climatique, tout en poursuivant la maîtrise de la qualité et le maintien de la biodiversité. La sociologie n'était pas oubliée, primordiale pour transmettre la connaissance et l'histoire des terroirs. Un volet international est engagé avec l'Afrique du Sud et le Chili, dans le cadre de former « des viticulteurs étrangers qui seront demain nos meilleurs ambassadeurs ».[/WEB]