La candidature au patrimoine mondial est une opportunité pour l’élevage et la race
Alors que la charolaise sera à l’honneur lors du prochain Salon international de l’agriculture (du 22 février au 1er mars à Paris), la candidature de son berceau de race au patrimoine mondial de l’Unesco semble plus légitime que jamais.

Tout a commencé en 2011 lorsque les élus du Pays Charolais-Brionnais ont décidé d’engager leur territoire dans un projet d’inscription au patrimoine mondial de l’Humanité. Le Charolais-Brionnais est le berceau d’une race mondialement reconnue pour ses qualités d’élevage et bouchères. L’élevage charolais marque fortement le paysage bocager de cette petite contrée du sud de la Bourgogne, riche d’un patrimoine culturel et naturel préservé.
Pour les défenseurs du projet, « la reconnaissance du paysage culturel de l’élevage bovin charolais contribuerait à valoriser et préserver un système d’élevage durable qui a fait ses preuves et qui répond aux préoccupations actuelles de la société et aux attentes des consommateurs en matière alimentaire et environnementale ».
Une candidature sur la bonne voie
En mars 2018, le projet porté par le Pôle d’équilibre territorial et rural du Pays Charolais-Brionnais a été inscrit sur la liste indicative de la France. Cette première reconnaissance nationale confirme l’intérêt du projet. En avril 2019, le Comité national des Biens français du patrimoine mondial a reconnu la valeur universelle exceptionnelle du paysage culturel de l’élevage bovin charolais.
Désormais, le projet doit encore franchir deux étapes : la délimitation du périmètre et la préparation du plan de gestion ; avant que la France ne puisse porter le dossier devant le Comité du patrimoine mondial.
Soutien de la profession, du HBC et de l’OS
Le projet est porté par les habitants, les éleveurs et les élus du Pays Charolais-Brionnais, les organisations professionnelles agricoles, les associations culturelles et patrimoniales. Il est soutenu par la Région Bourgogne Franche-Comté, le Département de Saône-et-Loire et l’ensemble des partenaires institutionnels du Pays Charolais-Brionnais. L’OS Charolais-France et le Herd-book Charolais soutiennent le projet et se mobilisent pour sa réussite.
La candidature porte des enjeux patrimoniaux et économiques, en particulier de faire reconnaître les valeurs de l’élevage bovin à l’herbe ; de valoriser les productions agricoles locales et de mettre en lumière le travail des éleveurs. Elle vise à prendre en compte les activités d’élevage dans l’évolution future du pays.
Atout social, économique et environnemental
La candidature bénéficie de plusieurs atouts. C’est un projet original au regard des Biens déjà inscrits puisqu’il s’agit du premier bocage et du premier paysage lié à l’élevage bovin. Outre son intérêt patrimonial, scientifique et culturel, il s’inscrit dans les problématiques actuelles concernant l’élevage, la relation à l’animal et l’histoire de l’alimentation humaine. L’élevage charolais tel qu’il est pratiqué dans le berceau de la race valorise de vastes espaces en herbe. Il contribue, par l’entretien de ces espaces, à la prévention des risques (inondations). Il participe au maintien des prairies et des haies qui ont un rôle écologique. Il contribue au stockage du carbone dans le sol des prairies. Il produit une viande saine et de qualité. Il a un rôle social et économique pour le territoire.