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Approvisionnements locaux

La carte de la proximité

Sophie Fonquernie était à Autun avec, au programme, l’abattoir et
l’approvisionnement des restaurations scolaires en produits locaux.
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L’abattoir du Grand Autunois-Morvan va connaître une année 2017 chargée avec notamment le début de la construction de la nouvelle tuerie. Sophie Fonquernie, accompagnée de Stéphane Giguet, son homologue en charge des lycées, de Jérôme Durain et de Philippe Baumel, député, était accueillie par Rémy Rebeyrotte, maire et président de la Communauté de communes du Grand Autunois Morvan (CCGam).
« Cet abattoir est un des enjeux majeurs pour notre territoire. Nous allons bâtir un outil polyvalent pour consolider nos filières actuelles mais aussi nous ouvrir sur d’autres évolutions », indiquait Rémy Rebeyrotte, saluant le travail réalisé avec la profession. Et Bernard Lacour de rappeler le caractère territorial de l’outil : « derrière cette visite, il y a un état d’esprit à avoir, celui de la bonne articulation des compétences de chacun pour avoir un véritable outil de développement au service du territoire ». Pour sa part Bernard Joly, président de la Sica, présentait la physionomie du futur outil : « la nouvelle construction va se faire devant la tuerie actuelle avec une salle de découpe remaniée. Cette construction en parallèle nous permettra de ne fermer qu’une semaine au lieu de trois à six mois ». La construction de la nouvelle tuerie va permettre à l’abattoir d’améliorer encore le bien-être animal et les conditions de travail de la vingtaine de salariés.
Sophie Fonquerie s’est à ce titre dite très soucieuse de la question de l’avenir des abattoirs, surtout sur la meilleure façon de conserver de grosses unités de production mais aussi de plus petites unités de proximité. Et d’inciter les petites structures à la stabilité de leur modèle économique, « entre tonnage et produits à forte valeur ajoutée ».

Un acheteur à la Région


Après la visite, les intervenants se retrouvaient pour une table ronde autour de l’approvisionnement des lycées en produits locaux. L’objectif affiché de la Région est d’atteindre d’ici quelques années 50 % des produits locaux dans les assiettes. La région ne part pas de rien, puisque du travail avait déjà conduit tant en Bourgogne qu’en Franche-Comté et Sophie Fonquernie rappelait la volonté régionale d’amplifier la dynamique avec le prochain recrutement d’un acheteur pour accompagner les lycées. « Il y a une demande forte. A nous de booster l’offre », arguait-elle. Et Hugo Desmaris et Nisrine Zaïbi, tous deux en charge de la commande publique, de dévoiler la stratégie pour atteindre cet objectif. « Sur 2017, nous allons organiser des réunions d’information à destination de tous les proviseurs. De la même manière des équipes et groupes de travail vont être créés dans chaque département pour faire un état des lieux et ainsi proposer de nouvelles procédures dès la rentrée 2018 ».

Faire changer les mœurs


Reste les mentalités, comme le rappelait Yves Largy, président de Feder. « Il y souvent des dysfonctionnement entre les intendants et les cuisiniers. Pour les intendants, il est plus facile de d’allez chez un grossiste plutôt que de faire appel à des producteurs locaux ». Et c’est là que le vice-président en charge des lycées entrait en jeu. « Il y a une véritable volonté politique d’aller vers cette approvisionnement de proximité et donc de mettre en place un service plus efficient », indiquait Stéphane Guiguet. « Notre défi sera de faire fonctionner trois services - achats, agriculture et lycée - qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble et ainsi sortir des initiatives personnels des cuisiniers de certains lycées ». Et pour faire changer les mentalités, Jérôme Durain invitait les représentants de la Région au sein des conseils d’administration de chaque lycée à être vigilants dans les choix de l’établissement. A ce titre, l’exemple de la CCGam qui, désormais, identifie sur ses menus si les produits proviennent de circuits courts ou s’il s’agit de produits locaux, retient toute l’attention.