La Cave d’Azé réalise plus de 50 % de son chiffre d'affaire par la vente directe de ses bouteilles

Avec ses 66 coopérateurs, la cave d’Azé s’étend sur 253 ha. La récolte 2017 aura permis de produire un peu plus de 17.000 hl en appellations (AOC). Un chiffre quasiment stable (+1,6 %) par rapport à la récolte 2016, tout comme les stocks. Des VCI 2016 sont venus rafraichir ceux de 2015 (968 hl).

Ce qu’il faut surtout retenir, c’est la poursuite de l’objectif de vendre de plus en plus en direct des bouteilles. Si les ventes vrac représentent encore 9.225 hl pour un total de 3,15 millions d’€, les ventes en conditionnés se sont élevés à 7.239 hl. L’équivalent donc de 782.712 cols qui ont rapporté 3,48 millions d’€. Ainsi, pour la première fois de son histoire, les ventes "bouteilles" représentent plus de la moitié du chiffre d’affaires.

Des chiffres qui donnaient donc le sourire aux coopérateurs et à leur président, Dany Grandjean. Une évolution qui est positive mais qui doit encore se confirmer dans le temps. En effet, le chiffre d’affaire de la Cave d’Azé est tout de même en « très légère baisse » (-0,9 %). La hausse des ventes bouteilles (+500 k€) ne compense pas encore la baisse des ventes en vrac (-600k€). Il s’agit donc bien d’une année de transition avec la volonté de garder des vins en stock pour les commercialiser en direct afin de les valoriser plus ultérieurement.

Modernisation

Le président, Dany Grandjean en profitait donc pour évoquer le projet de nouvelle cuverie qui est déjà en étude. « On a besoin de place » pour justement faire face à une rotation des vins plus longue. Accentuant ce besoin de stocker, les négociants ne viennent plus forcément retirer rapidement leurs commandes de vrac. Le projet d’agrandissement de la cuverie pourrait se faire dans le pré derrière le bâtiment principal. Il offrirait alors 750 m2 en plus, avec une partie bureau. Le permis de construire est d’ores-et-déjà déposé, tout comme un dossier d’aides auprès de FranceAgriMer.

« Avec ou sans, le projet se fera », affirmait Dany Grandjean. Le Crédit agricole Centre-Est se tient d'ores-et-déjà prêt à « être à vos côtés pour ce projet » et ainsi « moderniser » l’outil et « développer les ventes à l’international ».

Après 90 ans d’existence, la cave repose donc toujours sur de saines bases. Au final, la Cave d’Azé dégage bien un résultat excédentaire de 16.000 € pour un chiffre d’affaires de 6.766.988 €. Les charges de fonctionnement sont en baisse sur l’exercice et ce, « malgré l’augmentation de l’activité de commercialisation d’AVB ». Les frais de cave avoisinent 56,2 € par hectolitres. Une bonne gestion globale qui permet différentes rémunérations selon les appellations et des compléments de prix sur la récolte 2015.

« Coup de jeune »

Un juste retour pour les vignerons qui font de nombreux efforts à la vigne. Des efforts qu’Anne-Sophie Dutilleul, responsable qualité, saluait. Car, « les exigences des clients – export et GD notamment - ont tendance à augmenter en terme réglementaire. Il nous faut leur apporter plus de garanties », expliquait-elle pour rappeler l’importance des cahiers de culture vis à vis de la traçabilité produits. Le résultat final en vaut la peine. « Avec l’amélioration continue de nos vignes et les nombreuses sélections parcellaires pour nos vins, nous avons gagné de nombreuses médailles », lors des concours vineux, se félicitait Dany Grandjean, en guise de remerciement à tous pour leur travail et leur implication.

Cette qualité se confirme également dans les chiffres de ventes du magasin. En 2017, ce point de vente a réalisé 35.271 € en plus qu’en 2016, pour un total de plus de 750.000 €. Bibs (5.000 cols) et bouteilles de vins blancs (60.000 cols) constituant l’essentiel des ventes, loin devant les rouges (24.700 cols) et les crémants (23.000 cols). Côté communication, la Cave « essaye de développer Facebook », sans pour autant négliger journaux, radios et concours. La Cave a déjà refait ses étiquettes et ses cartons « pour mieux expliquer nos vins » aux clients. Enfin, le magasin pourrait lui aussi s’offrir prochainement un « coup de jeune pour attirer ou faire évoluer la clientèle ». A la Cave d’Azé, décidément, on ne manque pas de projets…