Accès au contenu
Conseil en nutrition

La chambre constitue un groupe d’experts

Avec ses conseillers de secteurs, sa ferme expérimentale et sa contribution au réseau d’élevage, la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire recèle une expertise de tout premier plan en matière d’alimentation animale. Une compétence enviée par les autres départements que les éleveurs peuvent désormais solliciter d’une façon nouvelle, grâce à la nouvelle carte de conseil.

130941--groupe_expert.JPG
La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire a mis en place un groupe d’experts en nutrition bovine allaitante. Ce dernier s’inscrit dans la nouvelle offre de conseil destiné à améliorer le revenu des exploitations (lire encadré ci-dessous). Ce groupe est constitué de cinq techniciens chevronnés, ayant chacun développé une solide expérience sur le terrain :
- Fabien Deschizeaux, conseiller de secteur, spécialiste des rations, coauteur - avec l’Institut de l’Elevage - d’un ouvrage sur ce thème ;
- Véronique Gilles, conseillère de secteur expérimentée ;
- Thierry Lahémade, coordonnateur et expert du "Réseau d’élevage", également impliqué dans les expérimentations de la ferme de Jalogny ;
- Florence Lardet, conseillère de secteur, spécialiste notamment de la méthode "Obsalim" ;
- enfin Julien Renon, responsable de la ferme expérimentale de Jalogny.
Tous ont suivi une formation complémentaire en nutrition assurée à l’échelon national par la ferme de Jalogny, l’Inra et l’Institut de l’Elevage (Idele).

Addition de valeurs ajoutées


La constitution de ce groupe a été guidée par la volonté « d’additionner des valeurs ajoutées ».
Loin d’être un groupe de jeunes ingénieurs formatés, cette équipe bénéficie de la connaissance terrain acquise dans les fermes de Saône-et-Loire mais aussi des nombreux résultats d’expérimentations produits à la ferme de Jalogny, auxquels s’ajoutent les données technicoéconomiques accumulées au sein du réseau d’élevage allaitant. Les cinq techniciens apportent chacun leurs propres réseaux, leurs propres sensibilités…, profitant des liens qui unissent le site expérimental de Jalogny avec notamment l’Idele et l’Inra…
Si la caution scientifique est solide, le groupe d’experts imaginé par la chambre d’agriculture se veut aussi très ouvert aux idées nouvelles, aux observations d’éleveurs… A l’image de la ferme de Jalogny qui, sous l’impulsion de ses responsables professionnels, a souvent su s’écarter des protocoles dictés par la recherche pour aller tester des techniques originales inspirées par le secteur privé ou par des éleveurs eux-mêmes. Ce groupe saura ainsi faire montre d’un certain "empirisme", gage de créativité, font valoir les intéressés. Une façon de répondre aux attentes des éleveurs, dont les aléas d’exploitation ne peuvent se satisfaire du temps rigide de la recherche institutionnelle.

Neutralité et vision globale


Outre cette exigence de pragmatisme insufflé par ses élus, la chambre d’agriculture apportera aussi la totale neutralité de ce conseil expert. Une neutralité qui n’est pas un vain mot dans le domaine de l’alimentation animale. Autre spécificité "Chambre", les techniciens demeurent fidèles à cette vision globale et économique de l’exploitation. Car la seule finalité de la démarche est bien d’améliorer le revenu, assurent en cœur les intéressés. En clair, la réussite ne tient pas tant à la performance animale qu’à l’adéquation des charges au système de production. Le but étant tout de même de vivre convenablement de son métier.


Gamme "Nutri"
Du calcul de ration au suivi sur trois ans


L’existence de ce groupe d’experts se traduira dans l’offre de conseil par la "Gamme Nutri" ou "Nutrition ajustée à mes animaux". Trois niveaux sont proposés.
Le premier "Nutri Eval" consiste en un conseil individuel de calage des rations de l’élevage.
Le second "Nutri Adéquat" est une formation en groupe ou individuelle invitant à « optimiser ses rations selon ses stocks de fourrages », en d’autres termes : réaliser son bilan fourrager.
Le troisième niveau recommande un accompagnement de trois ans comprenant des suivis avec visite d’élevages en hiver. Ces visites permettront une observation fine des animaux durant l’hivernage.
Méthode "Obsalim", observation du comportement des animaux dans la case (mastication, repos…), des bouses, de l’accès aux abreuvoirs… Autant de points permettant à l’expert de vérifier l’efficacité escomptée des rations et de déceler d’éventuels problèmes digestifs, quitte à aller plus loin dans l’investigation.




Des outils pour résorber les écarts de revenu


La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire s’apprête à dévoiler une nouvelle offre de conseil global, destinée à améliorer le revenu des exploitations d’élevage. Partant du constat que dans un contexte de marché difficile, des écarts de revenus conséquents se font jour entre élevages, la chambre souhaite mobiliser toute son expertise pour être en mesure de proposer un diagnostic technicoéconomique global de l’exploitation. Sur l’exercice 2014, 29 % des exploitations avaient un résultat courant par UTA inférieur à zéro et 59 % ne dépassaient pas 10.000 € par UTA. Une réalité douloureuse. Néanmoins, l’étude de ces mêmes chiffres révèle que dans le même temps, 41 % des exploitations dégageaient, pour leur part, un résultat courant par UTA supérieur à 10.000 € ; certaines (7 %) parvenant même à dépasser 30.000 €. Une disparité de revenus édifiante qui traduit des situations bien différentes, avec certes des contraintes historiques, foncières, familiales, financières, accidentelles pouvant expliquer certains écarts.
Les conseillers de gestion notent cependant que « les meilleurs résultats sont obtenus par davantage de kilos de viande produits » et que cela passe malgré tout par une meilleure maîtrise d’un certain nombre de facteurs : « conduite du troupeau ; valorisation de l’herbe ; charges d’alimentation, sanitaire et de mécanisation ».
Certes préoccupantes, ces disparités de revenus sont aussi la preuve que des marges de progrès existent, ce qui aurait plutôt de quoi rassurer. « L’expérience prouve que des gains de 4.000 à 12.000 € d’EBE ont été réalisés par des exploitations ayant entrepris une démarche de diagnostic suivie d’un plan d’actions personnalisé », fait valoir Christian Decerle, président.
C’est pour ces raisons que la chambre d’agriculture propose un accompagnement à cette démarche : « un temps de recul nécessaire pour envisager les prochaines années plus sereinement », résume Hervé Lecâtre, conseiller de secteur en charge de cette nouvelle offre. Cette dernière se décline en plusieurs gammes thématiques, allant de l’information à un accompagnement sur trois ans en passant par des formations de groupe ou du conseil individuel. La formation "Dégager du revenu" propose un travail en groupe de 2,5 jours, permettant de repérer les principales marges de progrès et de définir des améliorations réalistes. Une analyse personnalisée de l’exploitation est également possible. La nouvelle carte comprend aussi trois offres plus particulièrement orientées sur les performances du troupeau (gamme Troup’), la nutrition (gamme Nutri) et l’herbe (gamme Herb’).



Images