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Marché mondial

La Chine, le nouvel eldorado du vin

La géographie du vin est en train de se modifier. Alors que la
production et la consommation déclinent en France, en Italie et en
Espagne, elles augmentent ailleurs, notamment en Chine et aux Etats-Unis
pour ce qui est de la consommation.
Par Publié par Cédric Michelin
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Malgré la crise économique, la consommation mondiale de vins tranquilles (moins de 15 degrés) et effervescents a augmenté de 2,8 % entre 2007 et 2011 pour s’établir à 2,679 milliards de caisses de 9 litres, soit l’équivalent de plus de 32 milliards de bouteilles, selon Vinexpo. L’étude réalisée avec le concours du cabinet britannique, The international Wine et Spirit Research, prévoit une accélération de la croissance pour les années qui viennent. Entre 2011 et 2016, la consommation devrait progresser de 5,3 % et atteindre 2,873 milliards de caisses. En fait cette croissance est surtout dopée par le dynamisme de la Chine et des Etats-Unis. D’ici 2016, leur consommation devrait progresser respectivement de 39,67 % et de 12,16 %. La Chine est devenue en 2010 le cinquième consommateur de vin du monde, les Etats-Unis ont pris la première marche du podium devant la France et l’Italie. A signaler également la performance de la Russie qui devrait afficher une croissance de 17,79 % d’ici 2016, mais il est vrai qu’elle n’occupe que la 8ème place dans le top 10 des pays consommateurs. A l’inverse les pays européens voient leur consommation se ralentir voire diminuer. Ainsi, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont vu pour la première fois depuis 15 ans leur consommation de vin reculer de 2,73 % et 4,07 % respectivement. La consommation s’est également repliée en France de 7,13 % entre 2007 et 2011 et de 0,49 % en Italie. L’Espagne, quant à elle, a connu un effondrement avec une consommation qui a chuté de 19,67 % en cinq ans. Coté couleur, les vins rouges se taillent la part du lion : ils représentaient 54,7 % de la consommation de vins tranquilles en 2011 selon l’étude britannique. Et entre 2011 et 2016, ils devraient connaître une croissance de consommation de 9,1 % grâce à la Chine, alors que les vins blancs ne devraient augmenter que de 2,75 % sur la période. Quant aux vins rosés qui ne représentent encore que 9,2 % des ventes, ils devraient enregistrer une hausse de consommation de 7,58 % entre 2011 et 2016.


Une bouteille sur quatre importée




Quant à la production mondiale de vin, elle devrait légèrement décliner, de l’ordre de 2,33 % entre 2012 et 2016. Mais ici aussi les évolutions sont forts divergentes : poursuite du déclin en France (-3,91 %), en Espagne (-4,7 %) et en Italie (-16,09 %) qui représentent néanmoins 50 % de la production mondiale de vin, mais stabilité aux Etats-Unis et perspective de croissance en Argentine qui recèle un fort potentiel de développement et surtout en Chine. Selon Vinexpo, la production chinoise devrait progresser de 50 % dans les cinq ans qui viennent, ce qui placerait le pays en 6ème position après les USA et l’Argentine. Le vignoble australien s’affichant en régression en lien avec la diminution des ventes au Royaume-Uni. Du coup, les échanges de vins devraient se développer considérablement dans les années qui viennent. Un peu plus d’une bouteille sur quatre consommée dans le monde est du vin « importé ». Dans l’ordre, l’Allemagne et le Royaume-Uni devraient rester les premiers importateurs mondiaux en volume, mais ils sont désormais talonnés par les Etats-Unis et la Chine, les Etats-Unis occupant même la deuxième position en valeur. Contrairement à l’Italie et l’Espagne qui ont vu leurs exportations s’envoler entre 2007 et 2011, respectivement de 42 % et 47 %, la France a vu ses positions s’étioler en volume (-7 %). Elle n’en reste pas moins le premier exportateur mondial en valeur avec 39 % du marché devant l’Italie et l’Espagne avec un chiffre d’affaires de 9,9 milliards de dollars en progrès de 5,2 % sur 2007.


La vodka, numéro un des alcools




En 2011, la consommation de vodka a atteint 491,68 millions de caisses de 9 litres. Même si elle a diminué de près de 5 % depuis 2007, sa consommation caracole en tête loin devant les brandies (149,54 millions de caisses), le rhum (144,74 millions de caisses) et le scotch whisky (86,56 millions de caisses). Le Cognac et l’Armagnac réunis n’arrivent qu’en 9ème position à 10,83 millions de caisses. Les ventes ont légèrement régressé entre 2007 et 2011 (-0,92 %), mais elles devraient repartir à la hausse d’ici 2016. L’étude britannique table sur une croissance de 12,22 %, essentiellement à l’export.





France : ralentissement de la baisse de consommation




Selon Vinexpo, la production de vin en France devrait continuer à diminuer d’ici 2016, de l’ordre de 3,91 %, sous l’effet de la restructuration du vignoble engagée depuis quelques années. La consommation s’inscrit en déclin structurel depuis les années 70. Elle a encore reculé de 7,13 % entre 2007 et 2011. Il n’en reste pas moins que le Français est le premier consommateur de vin au monde avec 53,2 litres par personne et par an et que le recul de la consommation, même s’il se poursuit, il a tendance à se ralentir. L’étude de Vinexpo prévoit un repli de 2,91 % d’ici 2016. Caractéristique du marché français, la part importante prise par le vin rosé qui dépasse celle de vin blanc et représente le quart de la consommation de vin en France et le tiers de la consommation mondiale.