La conquête de l'ouest d'Alexis Peulson
Alexis Peulson poursuit son tour de France à vélo. Parti de Saône-et-Loire le 16 septembre dernier, le jeune étudiant en agriculture a prévu de revenir dans le département le 18 janvier. Nous l’avions laissé en Normandie (édition du 16 novembre), nous l’accompagnons cette semaine depuis Tours jusqu’à la Dordogne.

Première rencontre marquante de cette période, à Tours, Maxime De Rostolan du site de financement participatif BlueBees et de l’association Fermes d’Avenir. La visite du site vedette de cette association, la ferme de la Bourdaisière, a permis à Maxime de présenter sa vision de l’agriculture et des politiques agricoles qu’il souhaiterait voir évoluer en fonction des enjeux environnementaux actuels.
Puis, en route pour la région nantaise, Alexis a découvert l’activité maraîchère importante de tout le secteur, notamment autour de la mâche. Chez Jean-Michel et Jean-Baptiste, producteurs père et fils à La Chapelle-Basse-Mer, c’est plutôt place à la diversification avec une soixantaine d’hectares en vigne, une vingtaine en pommes et une dizaine en céréales. Les différentes variétés de pommes cultivées permettent d’étaler la récolte sur quatre mois. En s’installant avec son père, Jean-Baptiste en a profité pour développer un nouveau produit : le cidre artisanal… fait non pas avec des pommes à cidre mais avec des pommes à couteaux, c’est-à-dire normalement destinées à être consommées crues. Au final, un cidre doux, fruité, rafraîchissant, dont l’étiquette a été réalisée par des étudiants nantais.
Volet social d’une Cuma
Ensuite le maire de Sainte-Pazanne, ville de 7.000 habitants située à 30 km au sud-ouest de Nantes, a présenté à Alexis tout l’intérêt pour les agriculteurs du secteur à passer par une Cuma. Non seulement une cinquantaine d’agriculteurs se sont réunis pour acheter et partager du matériel performant et innovant, mais cela a aussi permis la création de trois emplois. Sans oublier le volet social et sympathique de la démarche puisque ces adhérents se réunissent tous les vendredis matin pour échanger.
Enfin, Alexis a terminé sa semaine avec Pierre qui développe depuis un an Efika, une boîte d’analyse de données issues d’images de drones. L’objectif est d’obtenir un maximum d’informations à l’échelle du centimètre. Malheureusement, pour l’instant, la portée de ces données reste limitée puisqu’il faudrait équiper chaque machine d’un modulateur pour doser en fonction des analyses.
Puis les tours de pédale ont conduit Alexis en Vendée et notamment chez Joël et Philippe, deux agriculteurs pratiquant l’agriculture de conservation des sols, via l'association pour la promotion d'une agriculture durable, l’Apad. Nombreux échanges autour de la technique, des pratiques et des lectures qui ont guidées ces producteurs. Rencontre également avec d’autres adhérents de l’Apad, éleveurs cette fois de porcs pour l’un, de vaches laitières pour le second.
La traversée du Marais poitevin a conduit Alexis chez Vincent, ancien président d’une petite coopérative tout juste retraité qui a aidé un jeune de son village, non issu du milieu agricole, à prendre sa suite.
Les arbres et les canards
Ensuite, changement de production et place à l’arboriculture dans un GAEC de Romegoux. Échange avec Yohan le responsable de l’itinéraire cultural des arbres, actuellement en conversion bio. Ce n’est cependant pas un élément qu’il souhaite mettre en avant : sans cesse en train de se questionner, d’innover, d’essayer de nouvelle façon de produire, il essaie surtout d’être le plus sobre possible tout en restant efficace.
Arrivé à Bordeaux, Alexis s’est rendu en train en Dordogne. À Périgueux, il a rejoint François qui s’occupe de la partie élevage à la chambre d’agriculture et qui lui a notamment présenté Mohamed qui s’occupe d’une ferme expérimentale sur les oies et canards où se mêle de l’agroforesterie. En implantant des arbres dans les parcours des animaux, cela entraine un changement de comportement : les canards se montrent plus aventurieux et actifs. Les arbres aussi en tirent bénéfice : grâce aux déjections des palmipèdes, ils poussent mieux et plus vite.
À suivre sur : www.touragrifrance.fr