FNB
« La croissance viendra en recréant de la valeur »
Alors que la filière viande bovine toujours en crise peine à envisager l’avenir, le président de la FNB a rencontré les éleveurs de Vendée, aux côtés du président de la FNSEA, le 24 août. Le déplacement a permis de réaffirmer l’importance de la démarche Cœur de gamme pour revaloriser la viande dans les grandes surfaces et auprès des consommateurs. Interview de Jean-Pierre Fleury, président de la FNB.

Qu’êtes-vous venu dire aux éleveurs ce 24 août ?
Jean-Pierre Fleury : Avant tout, leur dire que Cœur de gamme, ça marche : on a plusieurs centaines d’éleveurs qui ont touché leur euro supplémentaire par kilo de viande. Et si ça fonctionne pour certains, ça peut marcher pour d’autres. On a besoin aussi de plus de conviction de la part des éleveurs !
A l’exception de Système U, les distributeurs semblent peu enclins à entrer dans la démarche...
J.P.F. : Il ne faut pas se voiler la face : le comportement de Carrefour sur le sujet Cœur de gamme est incompréhensible. Aujourd’hui, les prix payés aux producteurs sont basés sur le niveau de la plus basse qualité de troupeau laitier. Et quand on veut changer ce système, on nous accuse d’être en dehors du marché. Alors que ce que nous faisons, c’est créer un nouveau marché, avec des premiers prix, un cœur de gamme et le premium. C’est une vraie stratégie ! Système U avance mais le retard pris par les autres enseignes devient une anomalie de marché. Dans les autres secteurs, la grande distribution procède pourtant à une segmentation, basée sur la valeur des produits et non sur des cotations. Les distributeurs nous demandent de nous adapter, de nous remettre en cause, mais eux-mêmes ne savent pas le faire. Ce sont des hommes du passé.
Vous allez donc poursuivre les négociations ?
J.P.F. : Oui, mais aujourd’hui on change de ton. Le temps de la discussion est terminé, on est dans le temps de l’action. On est dans une logique de département, les éleveurs sur le terrain vont négocier directement avec les magasins, dans un esprit de conviction. Avec Intermarché et Leclerc, les choses devraient se faire, mais pas au niveau national, même si l’on pouvait croire que comme ils maîtrisent l’ensemble de la chaîne, avec SVA et Kermené, ce serait plus simple.
Que demandez-vous aux distributeurs et au Gouvernement ?
J.P.F. : Nous, on ne veut pas de compassion, ce qui nous intéresse c’est de retrouver de la valeur. Les magasins qui ont compris la démarche savent que c’est un système gagnant-gagnant, pour le producteur et pour le distributeur. Mais pour cela, il faut repositionner le produit en rayon. C’est pour cette raison que nous voulons avancer sur un identifiant « Race à viande » qui manque au consommateur. Il faut un logo, un véritable marketing, raconter une histoire. Nous demandons au ministre de dégager le budget nécessaire sur l’enveloppe Promotion de l’Union Européenne, qui est en totale concordance avec notre démarche. On n’imagine pas d’ailleurs que si on utilise cet argent dans un but similaire, ce ne soit pas lié à la démarche cœur de gamme. On verra bien ensuite si les entreprises de l’aval et les enseignes sont prêtes à rejeter cet argent public...
Les pouvoirs publics ont donc aussi un rôle à jouer pour inciter les distributeurs à changer leurs pratiques ?
J.P.F. : Il est désespérant d’entendre le même discours depuis 30 ans... Dans ce pays, les distributeurs sont quand même installés dans un confort unique au monde ! Depuis une quarantaine d’années, les pouvoirs publics s’en sont servi comme relais de croissance en encourageant les prix les plus bas possibles. Ils se sont tous trompés, la croissance ne viendra pas par la consommation mais en recréant de la valeur. Les politiques portent une responsabilité, et on ne se privera pas de tirer la sonnette d’alarme auprès des candidats à la présidentielle... On ne peut pas continuer avec des plans d’accompagnement tous les ans ! On demandera aux nouveaux candidats un deal entre politique et agriculture et un deal avec la filière aval car on ne peut plus continuer comme ça. On bousille toute une génération, les jeunes sont à bout de souffle.
Jean-Pierre Fleury : Avant tout, leur dire que Cœur de gamme, ça marche : on a plusieurs centaines d’éleveurs qui ont touché leur euro supplémentaire par kilo de viande. Et si ça fonctionne pour certains, ça peut marcher pour d’autres. On a besoin aussi de plus de conviction de la part des éleveurs !
A l’exception de Système U, les distributeurs semblent peu enclins à entrer dans la démarche...
J.P.F. : Il ne faut pas se voiler la face : le comportement de Carrefour sur le sujet Cœur de gamme est incompréhensible. Aujourd’hui, les prix payés aux producteurs sont basés sur le niveau de la plus basse qualité de troupeau laitier. Et quand on veut changer ce système, on nous accuse d’être en dehors du marché. Alors que ce que nous faisons, c’est créer un nouveau marché, avec des premiers prix, un cœur de gamme et le premium. C’est une vraie stratégie ! Système U avance mais le retard pris par les autres enseignes devient une anomalie de marché. Dans les autres secteurs, la grande distribution procède pourtant à une segmentation, basée sur la valeur des produits et non sur des cotations. Les distributeurs nous demandent de nous adapter, de nous remettre en cause, mais eux-mêmes ne savent pas le faire. Ce sont des hommes du passé.
Vous allez donc poursuivre les négociations ?
J.P.F. : Oui, mais aujourd’hui on change de ton. Le temps de la discussion est terminé, on est dans le temps de l’action. On est dans une logique de département, les éleveurs sur le terrain vont négocier directement avec les magasins, dans un esprit de conviction. Avec Intermarché et Leclerc, les choses devraient se faire, mais pas au niveau national, même si l’on pouvait croire que comme ils maîtrisent l’ensemble de la chaîne, avec SVA et Kermené, ce serait plus simple.
Que demandez-vous aux distributeurs et au Gouvernement ?
J.P.F. : Nous, on ne veut pas de compassion, ce qui nous intéresse c’est de retrouver de la valeur. Les magasins qui ont compris la démarche savent que c’est un système gagnant-gagnant, pour le producteur et pour le distributeur. Mais pour cela, il faut repositionner le produit en rayon. C’est pour cette raison que nous voulons avancer sur un identifiant « Race à viande » qui manque au consommateur. Il faut un logo, un véritable marketing, raconter une histoire. Nous demandons au ministre de dégager le budget nécessaire sur l’enveloppe Promotion de l’Union Européenne, qui est en totale concordance avec notre démarche. On n’imagine pas d’ailleurs que si on utilise cet argent dans un but similaire, ce ne soit pas lié à la démarche cœur de gamme. On verra bien ensuite si les entreprises de l’aval et les enseignes sont prêtes à rejeter cet argent public...
Les pouvoirs publics ont donc aussi un rôle à jouer pour inciter les distributeurs à changer leurs pratiques ?
J.P.F. : Il est désespérant d’entendre le même discours depuis 30 ans... Dans ce pays, les distributeurs sont quand même installés dans un confort unique au monde ! Depuis une quarantaine d’années, les pouvoirs publics s’en sont servi comme relais de croissance en encourageant les prix les plus bas possibles. Ils se sont tous trompés, la croissance ne viendra pas par la consommation mais en recréant de la valeur. Les politiques portent une responsabilité, et on ne se privera pas de tirer la sonnette d’alarme auprès des candidats à la présidentielle... On ne peut pas continuer avec des plans d’accompagnement tous les ans ! On demandera aux nouveaux candidats un deal entre politique et agriculture et un deal avec la filière aval car on ne peut plus continuer comme ça. On bousille toute une génération, les jeunes sont à bout de souffle.