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Cuma Bourgogne, antenne 71

La Cuma, une alternative économique

A l’heure où le prix des matériels et les charges de mécanisation ne cessent d’augmenter, les Cuma constituent plus que jamais une solution économique à explorer pour des exploitations. C’est ce que ne cesse de faire valoir le réseau Cuma, lequel compte encore de valeureux représentants en Saône-et-Loire.
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Le 23 avril dernier, la plus importante des quatre antennes du réseau Cuma Bourgogne tenait son assemblée générale à La Boulaye. Devant une cinquantaine de responsables de Cuma de Saône-et-Loire, le président départemental Jean-Michel Desmard et le directeur régional Jean-Philippe Rousseau ont fait le point de l’actualité du réseau Cuma et de son activité en Saône-et-Loire. Si la nouvelle organisation du réseau des Cuma est en place depuis quelques années, elle nécessite encore d’être explicitée auprès des adhérents. Entre l’échelon national – FN Cuma ; l’échelon régional - Cuma Bourgogne ; son antenne départementale et le réseau Cuma nord est – RCNE, force est de reconnaitre qu’il faut un peu de temps pour apprivoiser un tel organigramme.

Majoration de 20% sur les aides aux Cuma



En dépit de sa complexité apparente, chacune des déclinaisons territoriales de ce réseau joue un rôle clé dans la vie du mouvement Cuma. L’action de la FN Cuma par exemple est à l’origine de la majoration de + 20% « sur les soutiens publics aux investissements collectifs » attribués dans le cadre « du plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations ». Ce volet du « programme de développement rural bourguignon » est entré en application début 2015. Les Cuma voient ainsi leur niveau d’aide à l’investissement majoré de 20% par rapport à un demandeur individuel ce qui portera le niveau de subvention à 50% dans la majorité des cas, indiquait-on.
La FN Cuma est également à l’origine d’une refonte du dispositif de prêt bonifié « MTS – Cuma ». Depuis le 30 avril, les demande de prêts « MTS » ont cessé d’être prises en compte. Ces financements devraient être remplacés par des aides « immatérielles, de type ingénierie au montage de dossiers ou bien à la construction de hangars », révélaient les responsables du réseau Cuma.

Charges de mécanisation en forte hausse



A l’échelle de la région, la fédération Cuma Bourgogne a mené nombre d’actions dans les quatre départements. Parmi les faits marquants, on retiendra une nouvelle mise à jour de l’observatoire régional des charges de mécanisation, réalisé à partir des données Cuma Bourgogne. Ces nouveaux chiffres révèlent que les charges de mécanisation ont sérieusement augmenté. En euros courants et sur dix ans, ces charges ont progressé de + 20% en grandes cultures, quasi exclusivement du fait du prix du carburant ! Cette hausse des charges de mécanisation atteint même + 45% en élevage intensif. « Les augmentations de productivité du travail n’ayant amené aucune économie d’échelle », constatent les experts. Ce sont les postes traction et carburant qui ont subi les plus fortes hausses.

Chantiers en commun : efficacité prouvée



La fédération Cuma Bourgogne conduit également une étude sur l’efficacité des chantiers en commun. L’hiver dernier, elle a notamment porté sur la distribution de l’alimentation des vaches laitières au moyen d’une enquête menée auprès de Cuma dotées de mélangeuses avec chauffeur. Un travail qui a conduit à « des résultats probants : un coût de 22 €/1.000 litres – main-d’œuvre salariée incluse – est atteint pour un ratio de plus de 100.000 litres de lait par kilomètre de tournée. Ce coût étant équivalent au prix moyen observé en exploitation en incluant la main-d’œuvre de l’exploitant. La délégation de ce travail permet de libérer l’équivalent d’un mois de travail pour une exploitation de 92 vaches laitières », rapportent les responsables Cuma.

Démonstration d’épandage



A l’échelle de la Saône-et-Loire, l’automne 2014 aura été marqué par une journée de démonstration d’épandage de fumiers et de composts à Monthelon. Impulsée par la Cuma locale du Méchet, cette démonstration technique a permis « de tester la régularité d’épandage et le contrôle de la dose, sur fumier et compost. L’ensemble des matériels présentés disposaient de pesées, DPA et éventuellement fond poussoir ». Les résultats de ces tests confirment que « le compost, grâce à une meilleure homogénéité du produit, permet de respecter le dosage programmé. La répartition longitudinale est nettement plus régulière grâce à un fond poussoir ». Le bémol, confiait le président de la Cuma du Méchet François Merle, « c’est que même si ces options techniques sont prometteuses, l’envolée du prix des matériels freine les ambitions d’achat des adhérents ».
Parmi ses actions phares de l’année 2014, l’antenne Cuma 71 a mené une nouvelle mission d’appui aux paysans malgaches avec AFDI Bourgogne Franche-Comté.

249 CUMA actives en Saône-et-Loire



La Saône-et-Loire compte 249 Cuma actives. Un chiffre en diminution constante. En 2014, le montant total emprunté par les Cuma s’élevait à près de 5,4 millions d’euros, un chiffre stable par rapport à 2013. Cette année-là, les Cuma avaient investi pour environ 7,1 millions d’euros, un peu moins qu’en 2012. Les investissements dessinent ainsi un palier depuis quelques années. En cause la crise économique, l’agrandissement des exploitations, etc… En 2014, le chiffre d’affaires des Cuma a atteint 8,8 millions d’euros, en hausse de 1 % par rapport à l’année précédente. Pour le directeur Jean-Philippe Rousseau, « en Saône-et-Loire, les Cuma se portent bien. Malheureusement, elles n’ont pas vraiment le vent en poupe ».

Parmi les initiatives marquantes dans le département, un groupe fenaison a vu le jour à la Cuma de Toulon-sur-Arroux. Trois exploitations ont ainsi choisi de ne faire plus qu’un seul chantier de fenaison en entraide. Ils ont investi dans une presse neuve. Le chantier représente 90 ha de foin plus 35 ha d’enrubannage et de seconde coupe. A la Cuma de Neuvy-Grandchamp, c’est un groupe semis qui a vu le jour. Il regroupe six exploitations autour d’un combiné de 4 mètres. Cette nouvelle organisation leur a fait gagner 30 €/ha par rapport aux chantiers précédents déjà en Cuma mais avec deux combinés de 3 m. Innovation toujours, la Cuma Compost 71 poursuit sa réflexion sur la création d’un groupe bois ; valorisation de bois bocager en déchiquetage.



Groupama

Du nouveau dans la gestion des sinistres en Cuma



A l’issue de la réunion, Francois Dupont de Groupama est intervenu sur les changements en matière de gestion des sinistres, concernant notamment les Cuma. Une augmentation des sinistres est constatée sur le terrain. Phénomène qui accompagne une sophistication des matériels de plus en plus bourrés d’électronique et de plus en plus coûteux. Un constat qui amène la fédération des Cuma à prôner un renforcement des règlements intérieurs afin de responsabiliser les adhérents. Ces évolutions ont aussi amené l’assureur des Cuma à revoir ses conditions de gestion des sinistres. « Dorénavant en cas de sinistre sur un matériel tracté appartenant à la Cuma, chacun des adhérents devra le déclarer auprès de l'assureur de son exploitation agricole ; l'assurance de la Cuma venant en complément en cas d'absence de garantie ou de garantie insuffisante. Ceci ne concernant pas les matériels automoteurs », expliquait François Dupont.



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