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Cœur de gamme

La démarche Cœur de gamme nécessite de jouer collectif

Durant la dernière assemblée générale de Charolais Horizon (lire notre dernière édition en page JJ), les difficultés à restituer de la valeur ajoutée et à rétablir le rapport de force en faveur des éleveurs ont à plusieurs reprises été évoquées. 


 


 

Les éleveurs rappellent régulièrement leur attachement à la démarche "Cœur de gamme" au travers de, la marque "Eleveur & Engagé", comme ce fut le cas en avril à Auchan Mâcon ou en mai à Leclerc Chalon-sur-Saône.

A l’image de la démarche "Cœur de gamme" dont les responsables de Sicarev ont souligné la difficulté de mise en œuvre face à une distribution redoutable. S’ils s’accordaient tous à reconnaître que ce fut un moyen d’instaurer une nouvelle forme de relation avec la grande distribution, les responsables du groupe faisaient part du non respect des engagements de la part de la plupart des enseignes qui ont préféré opter massivement pour « du catégoriel et du piécé », échappant ainsi à la tarification "Cœur de gamme" plus avantageuse pour le producteur. Sur ce sujet, Jean-Pierre Fleury, l’un des initiateurs de la démarche lorsqu’il présidait la FNB, ne cachait pas que « l’absence de gestion de marché par l’Union européenne était source de déséquilibre, et que la régulation, il fallait se la construire nous-mêmes au sein des filières. Mais les intérêts sont très divergents entre les entreprises d’abattage et les producteurs », reconnaissait-il.

« Un système plus vertueux dans la relation commerciale est nécessaire », analysait encore Jean-Pierre Fleury. Et pour ce faire, « il faut une prise de conscience à la Commission européenne qu’il y a besoin de règles pour moraliser les relations commerciales. Car si on laisse faire l’économie de marché, je ne donne pas cher de notre région », prévenait le président d’Interbev Bourgogne Franche-Comté. Pour Luc Jeannin, secrétaire général de la FDSEA de Saône-et-Loire, il faut privilégier des stratégies communes, mutualiser les forces, faire jouer les complémentarités. En cela, « le syndicalisme peut donner un précieux coup de main aux opérateurs économiques dans une démarche telle que le cœur de gamme », estimait Luc Jeannin.