La Fédération des caves coopératives Bourgogne-Jura « sort de ses gonds »
Dans le projet de loi pour "l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable", un article a fait « sortir de ses gonds » la Fédération des caves coopératives Bourgogne-Jura. Explications.

Le président de la Fédération des caves coopératives Bourgogne-Jura (FCCBJ), Marc Sangoy, a interpellé le député de la première circonscription de Saône-et-Loire, Benjamin Dirx, à propos d’un article du projet de loi découlant des Etats généraux de l’Alimentation. Il y a urgence car le Gouvernement entend aller vite et pourrait de ce fait légiférer par ordonnance. De fait, comme l’énonce l’article 8 du projet de loi, le Gouvernement pourrait prendre par ordonnances diverses mesures dans le champ du Code rural et de la pêche maritime.
Vigilante, la FCCBJ est « sortie de ses gonds » en lisant le projet de rédaction qui écrit noir sur blanc : « sur le fondement du 2° du I, des dispositions relatives aux relations entre les sociétés coopératives agricoles et leurs associés coopérateurs seront prises afin de faciliter le départ des associés coopérateurs et de renforcer la transparence et l’équité dans la redistribution des gains des coopératives à leurs associés. Des sanctions devront permettre d’assurer l’effectivité de ces dispositions ».
Faire et défaire
Lors de l’assemblée générale qui se tenait à la Cave de Lugny, son président Marc Sangoy a rappelé que « tous les éléments d’une transparence complète » étaient disponibles dans les livrets et les documents remis aux vignerons coopérateurs. Il précisait que la performance d’une coopérative s’appréciait, « non pas par le résultat qui doit être nul ou presque, mais par le partage de la valeur aux adhérents ». À la cave de Lugny, « la vraie performance de notre coopérative, c’est bien le pourcentage du chiffre d’affaires distribué aux coopérateurs qui est à prendre en compte ». Une transparence qui est la norme dans les vingt caves coopératives de Bourgogne et du Jura, « prolongements des exploitations viticoles associées ». Caves qui d’ailleurs « répondent en tous points à l’organisation de producteurs prônée par le Gouvernement », soit dit au passage…
En désaccord avec la Fédération nationale (CCVF) et Coop de France, la FCCBJ - par la voix de Marc Sangoy - ne cache pas que si « cela paraît évident pour nous dans la coopération viticole, hélas, cela ne semble pas toujours évident pour le reste de la coopération qui, du coup, en a fait oublier la définition d’une coopérative. A un tel point que les Etats généraux de l’Alimentation veulent remettre en cause le système coopératif et, en même temps, prônent en faveur du regroupement pour être plus fort… On marche sur la tête ! », dénonce la FCCBJ. Un message entendu par Benjamin Dirx, lequel a précisé s’employer à convaincre la majorité parlementaire de réviser son projet de loi. Le député a par ailleurs précisé poursuivre, localement, ses travaux autour de ses Etats généraux de la Vigne et du Vin.