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Bien être animal

La filière laitière s'accorde sur des indicateurs de bien-être animal

L’interprofession laitière a validé une série d’indicateurs évaluant le bien-être des troupeaux laitiers, ainsi qu'il était prévu dans le plan de filière. Ils feront désormais partie intégrante de la charte des bonnes pratiques d’élevage.

Par Publié par Cédric Michelin
La filière laitière s'accorde sur des indicateurs de bien-être animal

« Dans la philosophie, il s’agit d’une démarche de progrès. L’idée n’est pas de sortir des cartons rouges », prévient Daniel Perrin, éleveur laitier et président de la commission Sciences et techniques du Cniel (interprofession laitière). La filière laitière avait promis dans le cadre du socle de base « France, Terre de lait » de son plan de filière, de travailler sur le dossier du bien-être animal. C’est désormais chose faite : l’interprofession (Cniel) a validé 16 indicateurs pour évaluer le bien-être des troupeaux laitiers. Ils seront désormais intégrés à la Charte des bonnes pratiques d’élevage.
Cette évaluation du bien-être animal se base sur les cinq libertés fondamentales : ne pas souffrir de la faim ou de la soif ; d’inconfort ; de douleurs, de blessures ou de maladies ; pouvoir exprimer les comportements naturels propres à l’espèce ; ne pas éprouver de peur ou de détresse.

Les indicateurs ont ensuite été choisis pour être « le plus possible centrés sur l’animal », « facilement observables », et « participer à l’efficacité économique de l’élevage », explique Nadine Ballot, chargé de projets au Cniel. Un dernier point crucial, selon Daniel Perrin : « Si nous voulons que la filière prenne le dossier à bras-le-corps, il faut parler de l’intérêt économique du bien-être animal. Leur montrer que ce n’est pas une punition supplémentaire ».
Parmi les indicateurs retenus, nous retrouvons pêle-mêle : le nombre de places à l’auge, la propreté des poils, les blessures, les pratiques lors de l’ébourgeonnage, l’accès à une aire d’exercice intérieure ou extérieure ou encore la distance d’évitement des vaches.

Une note de 0 à 20

À partir des observations de l’évaluateur qui effectuera l’audit sur la base de ces 16 indicateurs, lors de sa visite pour la charte des bonnes pratiques d’élevage, une note comprise entre 0 et 20 sera donnée à l’exploitation. « Si l’éleveur est bien noté, alors il est charté. Si la note est insuffisante, il devra entrer dans une démarche de progrès », détaille Nadine Ballot. « Puis malheureusement, si l’éleveur ne veut pas rentrer dans le rang, alors il ne sera pas charté et ne sera plus collecté », complète Daniel Perrin. Les seuils pour définir une bonne ou une mauvaise note ne sont pas encore fixés. Ils devraient l’être d’ici octobre. L’intérêt de cette note sera aussi de pouvoir se comparer à la moyenne nationale, assure la chargée de projets.
Sur le déroulé, ces indicateurs commenceront à être pris en compte dans le cadre des audits de la Charte des bonnes pratiques d’élevage à compter du 1er janvier 2020. Tous les producteurs alors évalués sur cette base.

« On ne promet pas le grand soir mais que d’ici deux ou trois ans tous les points de collectes auront été audités pour le bien-être animal », décrypte le président de la commission Sciences et techniques.