La filière trouve un accord sur les prix
de l’Agriculture, avec l’objectif principal de revaloriser les prix
payés aux producteurs dans un contexte très dégradé pour les éleveurs
laitiers. Si un accord a été trouvé par l’ensemble des participants, les
producteurs restent vigilants et attendent également des mesures à
l’échelle européenne.
Revalorisation des prix
Pour Thierry Roquefeuil, « on ne règle pas tous les problèmes aujourd’hui », mais les mesures décidées à l’issue de la table-ronde permettront de « passer un cap ». « Nous avons trouvé une solution qui, au moins jusqu’à la fin de l’année, garantit un prix du lait qui ne sera pas inférieur à 340 € la tonne », a expliqué de son côté le président de la FNSEA, Xavier Beulin. Un montant qui devrait permettre aux producteurs de lait, victimes d’une forte baisse de prix ces derniers mois, de couvrir leurs charges. La revalorisation porte sur un certain nombre de produits, en se basant sur les prix de fin 2014 : lait de consommation, produits de base premier prix (beurre, crème…) et marques de distributeurs. Les transformateurs ont accepté de transférer aux producteurs l’intégralité des hausses de prix versées par la grande distribution. L’accord sera effectif à partir du mois d’août, et donc mesurable sur la paie des producteurs en septembre. « Après plusieurs mois de déflation sur les prix des produits alimentaires, il est temps de faire un peu de rattrapage. On n’est pas en train de remettre en cause la question du pouvoir d’achat de nos concitoyens : la plupart des produits laitiers ont baissé d’environ 12 % sur les 12 à 18 derniers mois », considère Xavier Beulin. Stéphane Le Foll signale lui aussi que « l’impact est de quelques centimes pour le consommateur, les prix ne vont pas se mettre à flamber ». Pour le ministre, l’engagement est par ailleurs « très clair » concernant la restauration hors domicile, un secteur mentionné par Xavier Beulin qui lui demande « la même chose qu’à la grande distribution ». Stéphane Le Foll précise que « chacun peut faire des achats locaux aujourd’hui tout en respectant le code des marchés publics, il faut que cela se généralise ». Le Médiateur sera mobilisé pour vérifier la tenue de ces engagements, avec un premier point d’étape prévu en septembre.
Politique à l’échelle européenne
Pour Thierry Roquefeuil, « on ne sortira pas de la crise actuelle avec cette table-ronde, la crise est européenne ». « Mon objectif en tant que producteur de lait, ce n’est pas de couvrir mes charges, c’est de vivre de mon métier », ajoute-t-il en précisant que le marché français ne peut se substituer à un contexte européen détérioré notamment par l’embargo russe et la sortie des quotas qui entraîne une augmentation de la production dans un certain nombre de pays, alors que la demande mondiale et asiatique en particulier s’avère moins dynamique que prévue. La mobilisation de Stéphane le Foll pour obtenir la tenue d’un conseil européen des ministres de l’Agriculture a donc été saluée par les participants. Celui-ci aura lieu le 7 septembre, avec l’objectif d’obtenir une revalorisation du prix d’intervention pour le lait à l’échelle européenne. Le ministre note cependant qu’au niveau de la France, il faut encore se projeter sur des sujets comme la contractualisation et le positionnement de la production laitière française dans le marché européen. Si Xavier Beulin a insisté sur « l’état d’esprit constructif et je l’espère durable » de la réunion, les producteurs ont d’ores et déjà prévenu que des actions de surveillance auront lieu cet été, avant le prochain point d’étape, pour vérifier si les engagements pris par les transformateurs et les distributeurs sont effectivement respectés.