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Filière vitivinicole

La filière viticole veut clarifier ses relations avec la Santé

Le rendez-vous de la filière viticole avec la ministre de la Santé doit permettre de clarifier les modes d’expression des professionnels sur les questions de prévention et d’éducation, ont estimé les représentants du monde viticole lors du salon de l’Agriculture.

Par Publié par Cédric Michelin
La filière viticole veut clarifier ses relations avec la Santé

La filière viticole française a rendez-vous le  mardi 6 mars avec la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Une rencontre dont les responsables professionnels de l’univers du vin attendent beaucoup. « Notre souhait principal est de parvenir à définir un mode de fonctionnement dans nos relations », a expliqué lundi 26 février Jérôme Despey lors d’une rencontre avec la presse sur le pavillon vin de FranceAgriMer au salon de l’Agriculture. « Nous attendons notamment de savoir dans quelle mesure nous pouvons être considérés comme des partenaires pour nous exprimer sur les questions d’éducation et de prévention. Il faut que nos modalités d’expression sur ces questions soient clarifiées », a insisté Jérôme Despey, après la polémique déclenchée au début du mois par les déclarations d’Agnès Buzyn annonçant vouloir durcir la législation en direction de la filière viticole. Jérôme Despey et Jean-Marie Barillère, le président du comité national des interprofessions viticoles (CNIV) sont cependant sortis réconfortés de leurs échanges avec Emmanuel Macron lors de sa visite inaugurale du salon le 24 février. Selon Jérôme Despey, le président de la République les a assurés qu’il n’était pas question « de stigmatiser la filière viticole » et qu’il était ouvert à ce que la filière puisse participer à la politique de prévention, son objectif étant de « lutter contre la consommation excessive ». Le président de la République a même joint le geste à la parole en ne se privant pas de goûter un Moulin-à-Vent et du Champagne lors de sa visite.

« Les cépages résistants, c’est la bonne voie »

La question de la prévention n’a pas été le seul point de convergence entre les responsables professionnels et le chef de l’Etat. Une semaine après la présentation du plan de la filière vin que la filière doit évoquer avec Stéphane Travert la semaine prochaine, Jérôme Despey s’est réjoui de l’intérêt d’Emmanuel Macron pour le principe de l’organisation commune de marché (OCM) du secteur viticole, dont les professionnels réclament le renouvellement dans le cadre de la réforme de la PAC. « Le président de la République nous a répété qu’il jugeait le principe de « programmes opérationnels » adaptés à chaque filière particulièrement pertinent et qu’il était prêt à en faire la promotion auprès d’autres secteurs agricoles. Je trouve que c’est un signal fort qu’il nous a ainsi envoyé », a estimé le président du conseil viticole de FranceAgriMer, en charge de l’enveloppe du programme national de l’OCM.

Jérôme Despey a enfin retenu de ses échanges avec le président de la République son ouverture à l’innovation dans la transition écologique, l’un des grands axes du plan de filière de la viticulture. « Nous lui avons expliqué notre souhait de développer un programme de recherche et développement ambitieux et notamment de nous tourner vers les cépages résistants. Il nous a dit qu’il considérait que c’était la bonne voie et nous a encouragé à poursuivre en nous assurant que le gouvernement était sensible aux impasses techniques auxquelles nous devions faire face ». Jérôme Despey et Jean-Marie Barillère ont néanmoins insisté à nouveau sur les suites concrètes qui devaient être données au plan de filière. « Il faut que les objectifs se traduisent dans la loi », ont-ils répété, évoquant notamment l’encadrement des promotions. Pour financer les nombreux chantiers engagés, et notamment celui de la transition écologique, Jérôme Despey a considéré que le secteur viticole devait « naturellement » avoir sa part du plan d’investissement de 5 milliards d’€ pour l’agriculture évoqué par le président de la République. « Nos besoins vont être importants pour accompagner le changement des pratiques et le développement de la recherche », a-t-il conclu.