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Trente ans de marché du vin

La fin du consommateur régulier…

En France, la consommation de vin continue toujours de baisser. Il devient de plus en plus un produit festif que l’on ne met plus sur la table, non plus tous les jours, mais lors des grandes occasions…
Par Publié par Cédric Michelin
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En 2008, chaque Français a consommé en moyenne 49,9 litres de vin, selon FranceAgriMer. Un chiffre en retrait par rapport à celui de 2006 : il y a deux ans, la consommation s’était établie à 52,6 litres (-5,1 %). Mais surtout, elle s’est littéralement effondrée depuis 1975, à une époque où le niveau de consommation était supérieur à 100 litres par tête et par an, à 104 litres exactement ! Ainsi, un peu plus de trente ans, la consommation de vin des Français s’est réduite de plus de moitié.
Surtout, l’enquête de FranceAgriMer - qui est effectuée tous les cinq ans depuis 1980 auprès d’un échantillon de 4.000 personnes - montre que leur comportement a profondément changé au cours de cette même période. Ainsi en 1980, on ne comptabilisait que 19 % de non consommateurs de vin, tandis que 51 % des Français en buvaient régulièrement tous les jours ou presque. Entre les deux, les consommateurs occasionnels (une à deux fois par semaine, voire plus rarement) qui ne consommaient du vin que pour une occasion particulière, n’étaient 30 % en 1980. Trente ans plus tard, en 2010, la part des non consommateurs a doublé, elle atteint désormais les 38 %, et celle des consommateurs réguliers a littéralement fondue : elle a été divisée par trois à 17 %. Quant aux consommateurs occasionnels, ils sont passés de 30 à 45 %. Une bonne nouvelle toutefois, il semblerait que depuis l’enquête de 2005, la part des non consommateurs se soient stabilisé vers les 38 à 39 %.

Une tendance de fond…



Selon FranceAgriMer, l’âge et le sexe expliquent l’essentiel de ces évolutions de comportements. Les jeunes boivent beaucoup moins que les anciens et les habitudes prises dans la jeunesse persistent avec l’âge. Ainsi la prochaine enquête en 2015 confirmera très certainement l’aggravation de la tendance : des consommateurs réguliers toujours moins nombreux et un élargissement du cœur de cible, celui des consommateurs occasionnels dont la fréquence de consommation tend néanmoins à diminuer.
Quant à l’attitude des hommes et des femmes vis-à-vis du vin, elle évolue de la même manière. Si ce n’est toutefois que les hommes comptent beaucoup moins de non consommateurs : 28 % contre 47 % pour les femmes. Les hommes comptabilisent dans leurs rangs également beaucoup plus de consommateurs réguliers : 26 % contre 11 %. Entre les deux, la part des occasionnels étant proche, quel que soit le sexe : 46 % pour les hommes, 42 % pour les femmes.

La fin de l’effet "French paradox"



Autre enseignement de l’étude, l’effritement de l’opinion sur les bienfaits du vin sur la santé, le fameux "french paradox". En 2005 62 % des personnes interrogées se déclaraient d’accord avec l’affirmation selon laquelle le vin était bon pour la santé. En 2010, ils ne sont plus que 57 % à le penser. Ils sont, en revanche plus nombreux, à 61 % en 2010 contre 57 % en 2005 , à le préférer pour les grandes occasions.
Quant au choix du vin, les Français éprouvent toujours autant de difficultés devant les rayons, en 2010 comme en 2005 ! Ils sont ainsi 70 % voire davantage à buter sur la connaissance du vin. Quant on parle éducation…