La FNAMS Nord-Est, les multiplicateurs de semences à l'écoute des besoins des précieux auxiliaires de culture
L'assemblée générale de la Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences (FNAMS) s'est déroulée le 4 février à Beaune en Côte d'Or. Une attention toute particulière a été accordée aux précieux auxiliaires que sont les pollinisateurs - sauvages et domestiques - et autres insectes rampants et volants, prédateurs des ravageurs de cultures.

Beaucoup ne le savent pas, mais la région Nord-Est de la FNAMS (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences) est la première région française de production de semences de céréales et oléoprotéagineux. Malmenée comme beaucoup d'autres par les aléas climatiques, cette production connaît une légère baisse, sauf en semences fourragères où le Nord-Est progresse. Produire des semences, c'est une voie de diversification comme une autre, avec ses avantages et ses contraintes, la moindre n'étant pas le nécessaire isolement des parcelles pour préserver la qualité des semences.
Ce n'est pas un hasard si la FNAMS a organisé son assemblée générale à Beaune en Côte d'Or. Bien que les établissements semenciers ne soient pas légion dans cette zone, la multiplication de semences se pratique en Côte d'Or, département où les agriculteurs recherchent aussi des contrats d'espèces nectarifères. En Moselle, la production est plutôt orientée vers les légumineuses. La FNAMS s'ouvre aussi à la production de semences pour l'agriculture biologique et entend renforcer son maillage sur le territoire national en production conventionnelle. C'est une ambition forte, qui soutient le développement de la production de semences performantes.
Une ouverture vers des pratiques alternatives
Comme le remarque Arnaud Heirman, le nouveau président de la FNAMS Nord-Est, « après une année atypique et chahutée en 2018 », qui ne s'est pas trop mal terminée, « l'implantation des parcelles a donné des sueurs froides » à plus d'un multiplicateur de semences et aux techniciens qui conduisent les essais. L'hiver semblant pour le moment relativement favorable, la situation peut encore s'améliorer. Le changement climatique impose d'anticiper sur des sélections variétales qui permettent de mieux résister aux aléas (sécheresse ou excès d'eau, canicule...) et aux assauts des maladies, des insectes et des adventices qui les accompagnent. Dans ce contexte, des pratiques plus durables, comme les cultures raisonnées ou certaines pratiques alternatives doivent être mises en place. Cependant, pour le président national qui participait aux travaux de cette assemblée générale, les produits phytosanitaires restent incontournables en l'absence d'alternative efficace. Dans un premier temps, l'association entre produits phyto et biocontrôle lui semble ouvrir une voie de transition possible. L'avenir passe aussi par une conduite globale des porte-graines optimisée (irrigation, pratiques agronomiques, réduction des coûts de production...). Quant à la multiplication des semences en bio elle ne peut se concevoir que dans un objectif de production de semences de grande qualité.
La pollinisation représentant un facteur clé pour la production de graines en quantité et en qualité, la FNAMS a invité Nicolas Cerruti (Terres Inovia) à présenter le projet R2D2. Développé sur les plateaux de l'Yonne, ce projet expérimental en lien direct avec les agriculteurs, étudie les conditions du développement de la faune auxiliaire pour contrer les ravageurs du colza, désormais résistants aux produits de synthèse. Ce changement de paradigme suppose que les agriculteurs concernés travaillent à l'amélioration des ressources florales, afin de créer des conditions favorables à la présence et à l'action des insectes pollinisateurs et des auxiliaires de cultures. Cette petite faune, souvent méconnue se trouve en effet directement impactée par les pratiques les plus impactantes (labours, traitements phytos...) et le manque de nourriture dans les rotations courtes. (Voir encadré)
Qu'il s'agisse d'accompagnement technique, d'aide à la décision ou de communication, la FNAMS met tout en oeuvre pour faciliter la production de semences de qualité et améliorer le contexte de travail de ses adhérents agriculteurs multiplicateurs. Engagement indispensable pour permettre à la France de conserver sa place de premier importateur mondial.
Anne-Marie Klein
La FNAMS Nord-Est, les multiplicateurs de semences à l'écoute des besoins des précieux auxiliaires de culture

Beaucoup ne le savent pas, mais la région Nord-Est de la FNAMS (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences) est la première région française de production de semences de céréales et oléoprotéagineux. Malmenée comme beaucoup d'autres par les aléas climatiques, cette production connaît une légère baisse, sauf en semences fourragères où le Nord-Est progresse. Produire des semences, c'est une voie de diversification comme une autre, avec ses avantages et ses contraintes, la moindre n'étant pas le nécessaire isolement des parcelles pour préserver la qualité des semences.
Ce n'est pas un hasard si la FNAMS a organisé son assemblée générale à Beaune en Côte d'Or. Bien que les établissements semenciers ne soient pas légion dans cette zone, la multiplication de semences se pratique en Côte d'Or, département où les agriculteurs recherchent aussi des contrats d'espèces nectarifères. En Moselle, la production est plutôt orientée vers les légumineuses. La FNAMS s'ouvre aussi à la production de semences pour l'agriculture biologique et entend renforcer son maillage sur le territoire national en production conventionnelle. C'est une ambition forte, qui soutient le développement de la production de semences performantes.
Une ouverture vers des pratiques alternatives
Comme le remarque Arnaud Heirman, le nouveau président de la FNAMS Nord-Est, « après une année atypique et chahutée en 2018 », qui ne s'est pas trop mal terminée, « l'implantation des parcelles a donné des sueurs froides » à plus d'un multiplicateur de semences et aux techniciens qui conduisent les essais. L'hiver semblant pour le moment relativement favorable, la situation peut encore s'améliorer. Le changement climatique impose d'anticiper sur des sélections variétales qui permettent de mieux résister aux aléas (sécheresse ou excès d'eau, canicule...) et aux assauts des maladies, des insectes et des adventices qui les accompagnent. Dans ce contexte, des pratiques plus durables, comme les cultures raisonnées ou certaines pratiques alternatives doivent être mises en place. Cependant, pour le président national qui participait aux travaux de cette assemblée générale, les produits phytosanitaires restent incontournables en l'absence d'alternative efficace. Dans un premier temps, l'association entre produits phyto et biocontrôle lui semble ouvrir une voie de transition possible. L'avenir passe aussi par une conduite globale des porte-graines optimisée (irrigation, pratiques agronomiques, réduction des coûts de production...). Quant à la multiplication des semences en bio elle ne peut se concevoir que dans un objectif de production de semences de grande qualité.
La pollinisation représentant un facteur clé pour la production de graines en quantité et en qualité, la FNAMS a invité Nicolas Cerruti (Terres Inovia) à présenter le projet R2D2. Développé sur les plateaux de l'Yonne, ce projet expérimental en lien direct avec les agriculteurs, étudie les conditions du développement de la faune auxiliaire pour contrer les ravageurs du colza, désormais résistants aux produits de synthèse. Ce changement de paradigme suppose que les agriculteurs concernés travaillent à l'amélioration des ressources florales, afin de créer des conditions favorables à la présence et à l'action des insectes pollinisateurs et des auxiliaires de cultures. Cette petite faune, souvent méconnue se trouve en effet directement impactée par les pratiques les plus impactantes (labours, traitements phytos...) et le manque de nourriture dans les rotations courtes. (Voir encadré)
Qu'il s'agisse d'accompagnement technique, d'aide à la décision ou de communication, la FNAMS met tout en oeuvre pour faciliter la production de semences de qualité et améliorer le contexte de travail de ses adhérents agriculteurs multiplicateurs. Engagement indispensable pour permettre à la France de conserver sa place de premier importateur mondial.
Anne-Marie Klein