La France entière touchée par les intempéries, interview de Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA
Les températures plus froides qu’à l’accoutumée ont impacté, début avril, les vignobles dans plusieurs régions françaises. Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la FNSEA, fait le point sur la situation.

Suite aux températures très froides de ces derniers jours, quelle est la situation actuelle dans les cultures ?
Jérôme Despey : Depuis maintenant une dizaine de jours, nous avons connu des aléas climatiques qui ont touché principalement le secteur de la viticulture, particulièrement la région Val de Loire - Centre. On nous a signalé beaucoup d’épisodes de gel dans le vignoble nantais début avril, une situation que l’on retrouve maintenant depuis trois ou quatre années. Les vignobles de l’Anjou et de Saumur, avec des températures qui sont allées jusqu’à moins 5 degrés, ont subi des dégâts assez importants : des bourgeons sont touchés entre 50 et 80 %, sur des surfaces importantes. La Touraine est également impactée, notamment le vignoble d’Indre-et-Loire. Dans le Languedoc, le Gard et l’Hérault ont été touchés, mais avec des dégâts qui sont plutôt isolés, ce sont des vignes en piémont de coteaux ou en basse vallée qui ont eu un certain nombre d’impacts.
Peut-on évaluer les conséquences de ces aléas climatiques sur la récolte à venir ?
J.D. : Les conséquences restent encore à préciser. Au moment où je parle, il faut encore voir ce qui va redémarrer sur les contre-bourgeons, après cet épisode de gel. Depuis quelques temps, nous demandons vraiment d’accentuer la lutte par prévention, et il semblerait que cette année, elle ait été plus efficace que par le passé. Ces derniers jours, la lutte a été importante, notamment dans les vignobles de Bourgogne, du Beaujolais, dans les sillons du Val de Loire, où par la fumée de paille, par les bougies, la lutte a été très active et très impressionnante, ce qui a permis de limiter les dégâts.
Quels conseils peut-on donner aux agriculteurs touchés ?
J.D. : Comme il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences, nous demandons en tout cas aux viticulteurs de se rapprocher de leur FDSEA, de leur chambre d’Agriculture, pour pouvoir recenser les dégâts et voir s’il y aura des mesures appropriées à prendre, car il reste prématuré, à ce stade-là, de porter des demandes précises au ministère. Nous restons mobilisés et attentifs, et continuons le recensement sur l’ensemble des départements. Au-delà de la lutte par prévention, il reste indispensable de s’atteler à sécuriser le revenu des agriculteurs par le développement de l’assurance. Nous le redisons très souvent, mais la gestion des risques en agriculture et en viticulture amène, au vu de la récurrence des aléas, à se couvrir davantage avec une assurance qui permette de prendre en compte au moins les coûts de production.