« La mobilité, la sécurité sanitaire et le plein air »
Depuis cinq ans, Julien Rieuf élève des volailles fermières en bio, des cou-nu, à Cusset (Allier). Jeune installé, il a choisi quatre bâtiments mobiles pour plusieurs raisons. Explications.

Julien Rieuf fait partie de ces agriculteurs nouvelle génération : quadra bien dans ses bottes, il a décidé de se reconvertir dans l’élevage, il y a de cela cinq ans. « J’ai choisi l’élevage de poulets parce que c’était beaucoup plus facile de s’installer, explique-t-il. Je devais prendre en compte plusieurs impératifs : la mobilité parce que je ne suis encore que locataire des terres que j’exploite. Et le prix parce que je n’aurais pas pu me permettre d’investir 400.000 euros dans d’énormes bâtiments high-tech : or, pour une production comme la mienne, ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus adapté ».
Des bâtiments déplaçables
Il a ainsi acheté ses quatre bâtiments déplaçables de 60 m2 chez des constructeurs du Sud-Ouest de la France. « Cette idée de mobilité est née au cœur de la forêt des Landes. Les éleveurs avaient besoin de se déplacer régulièrement en fonction des coupes ». L’ensemble est livré en kit. « Il faut certes être bricoleur, souligne Julien Rieuf, mais ce sont des bâtiments faciles à monter et qui permettent surtout une qualité de production régénérée sans comparaison ». « Nous pouvons regrouper jusqu’à 960 animaux dans un seul bâtiment ». La densité peut-être augmentée en bâtiment déplaçable (en bio : 16 poulets/m2 contre 10 en bâtiment fixe).
À raison de 100 volailles abattues chaque semaine, il nettoie ses bâtiments sur roues tous les trois à quatre mois. « C’est très simple : je les déplace au tracteur. L’intérieur est passé au karcher, et l’extérieur se régénère naturellement une fois le fumier enlevé. Ce système permet un gain de temps, et surtout, évite l’accumulation de déjections sur le parcours et par conséquent les incidents sanitaires ». La charpente est constituée de panneaux sandwich en tôles avec mousse de polyuréthane. « Les portes, les huisseries, etc. tout est isolé. La ventilation se fait de façon latérale tout simplement avec des volets roulants ».
Des aménagements intérieurs plus compliqués
Seul point faible, l’équipement intérieur. Les aménagements tels que l’eau, l’éclairage, le chauffage et l’alimentation sont plus difficiles. Cela demande aussi plus de temps de travail et plus de pénibilité qu’avec un poulailler fixe puisqu’il n’y a pas d’automatisation des tâches. Le coût de ce type de bâtiment est en moyenne de 6.000 € pour une surface allant de 60 m2 (hors transport et aménagement intérieur).