Esca et maladies de la vigne
La mort à "petit feu"
Vendredi dernier, 400 à 500 viticulteurs de la Grande Bourgogne -
majoritairement de Saône-et-Loire - manifestaient dans les rues de Mâcon, ville préfecture, pour dénoncer la mort à "petit feu" du vignoble
victime de l’Esca et des autres maladies, telle la récente Flavescence
dorée. Des fonds supplémentaires pour la recherche ont été réclamés aux
élus et pouvoirs publics, tout comme des mesures d’accompagnement pour
maintenir les outils économiques en attendant une solution alternative.
20.000 emplois sont en jeu à long terme.
majoritairement de Saône-et-Loire - manifestaient dans les rues de Mâcon, ville préfecture, pour dénoncer la mort à "petit feu" du vignoble
victime de l’Esca et des autres maladies, telle la récente Flavescence
dorée. Des fonds supplémentaires pour la recherche ont été réclamés aux
élus et pouvoirs publics, tout comme des mesures d’accompagnement pour
maintenir les outils économiques en attendant une solution alternative.
20.000 emplois sont en jeu à long terme.
"Celui dont on ne doit prononcer le nom" dit-on de Lord Voldemort - le "Seigneur des ténèbres" - dans Harry Potter. Un tabou qui ressemble à celui de vendredi dernier à propos de l’arsénite de soude. En 2001, ce produit, seul capable de lutter efficacement contre le fléau de l’Esca, a été retiré du marché. Depuis, la Bourgogne s’est engagée à devenir "la référence des grands vins issus d’une viticulture durable". Alors qu’un produit de substitution avait été alors promis, dix ans après, force est de constater que la recherche en la matière en est encore à ses balbutiements.
Et c’est bien ça qui énerve les viticulteurs qui ne peuvent plus laisser mourir à "petit feu" leur outil de production. 4.500 viticulteurs bourguignons, employant 20.000 personnes et représentant un chiffre d’affaire d’un milliard d’€. La présence du monde para-agricole (concessionnaires…) soulignait l’inquiétude générale.
Car les chiffres sont éloquents. La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire indiquait, en 2008 déjà, que le nombre de ceps arrachés entre 2004 et 2007 avait « fortement augmenté » passant pour une exploitation moyenne de 11,4 hectares de 747 pieds arrachés en moyenne en 2004 à 1.556 pieds en 2007. Sur le seul vignoble de Saône-et-Loire - d’une superficie plantée en vigne de 13.500 hectares -, ce sont donc rien moins que 520 hectares qui doivent être replantés en cumulé. Le coût cumulé de l’Esca sur le seul département peut s’estimer entre 13 et 16 millions d’€ (hors main-d’œuvre). Si on prend en compte l’ensemble des coûts, le remplacement des pieds touchés par l’Esca correspond à plus de 20 millions d’€ qui sont investis chaque année par les viticulteurs uniquement pour le remplacement des pieds malades ou morts !
Les élus et pouvoirs publics s'engagent
« Les élus doivent prendre conscience de la gravité. Mieux vaut mettre ces sommes dans l’économie et les emplois », militait Robert Martin, président de l’Union viticole de Saône-et-Loire. « Le ministre du Redressement productif devrait surtout prendre en compte le sort de nos entreprises non délocalisables », complétait Jean-Michel Aubinel, président de la CAVB (Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne). Les Vignerons indépendants de Bourgogne Jura aux côtés des caves coopératives (FCVBJ) réclamaient d’urgence des « solutions alternatives ». Ce mouvement commun devrait égrener dans toute la France dans les prochains mois.
Sénateur-maire, Jean-Patrick Courtois, comme le préfet de Saône-et-Loire, François Philizot assuraient - tout deux - « faire converger les demandes » auprès des ministres concernés et ce, jusqu’à Bruxelles. Le sénateur Jean-Paul Emorine, présent auprès des manifestants, pèsera de son influence pour « faire pencher d’avantage l’Inra et ses 8.000 chercheurs » sur ce problème. Il invitait les viticulteurs à néanmoins penser aux assurances aléas (climat, sanitaire…). Enfin, le député, lui aussi présent, Thomas Thévenoud, se proposait de conduire prochainement une délégation de professionnels au cabinet du ministre de l’Agriculture. Les viticulteurs attendent donc que ces engagements se traduisent en faits...
Et c’est bien ça qui énerve les viticulteurs qui ne peuvent plus laisser mourir à "petit feu" leur outil de production. 4.500 viticulteurs bourguignons, employant 20.000 personnes et représentant un chiffre d’affaire d’un milliard d’€. La présence du monde para-agricole (concessionnaires…) soulignait l’inquiétude générale.
Car les chiffres sont éloquents. La chambre d’agriculture de Saône-et-Loire indiquait, en 2008 déjà, que le nombre de ceps arrachés entre 2004 et 2007 avait « fortement augmenté » passant pour une exploitation moyenne de 11,4 hectares de 747 pieds arrachés en moyenne en 2004 à 1.556 pieds en 2007. Sur le seul vignoble de Saône-et-Loire - d’une superficie plantée en vigne de 13.500 hectares -, ce sont donc rien moins que 520 hectares qui doivent être replantés en cumulé. Le coût cumulé de l’Esca sur le seul département peut s’estimer entre 13 et 16 millions d’€ (hors main-d’œuvre). Si on prend en compte l’ensemble des coûts, le remplacement des pieds touchés par l’Esca correspond à plus de 20 millions d’€ qui sont investis chaque année par les viticulteurs uniquement pour le remplacement des pieds malades ou morts !
Les élus et pouvoirs publics s'engagent
« Les élus doivent prendre conscience de la gravité. Mieux vaut mettre ces sommes dans l’économie et les emplois », militait Robert Martin, président de l’Union viticole de Saône-et-Loire. « Le ministre du Redressement productif devrait surtout prendre en compte le sort de nos entreprises non délocalisables », complétait Jean-Michel Aubinel, président de la CAVB (Confédération des appellations et vignerons de Bourgogne). Les Vignerons indépendants de Bourgogne Jura aux côtés des caves coopératives (FCVBJ) réclamaient d’urgence des « solutions alternatives ». Ce mouvement commun devrait égrener dans toute la France dans les prochains mois.
Sénateur-maire, Jean-Patrick Courtois, comme le préfet de Saône-et-Loire, François Philizot assuraient - tout deux - « faire converger les demandes » auprès des ministres concernés et ce, jusqu’à Bruxelles. Le sénateur Jean-Paul Emorine, présent auprès des manifestants, pèsera de son influence pour « faire pencher d’avantage l’Inra et ses 8.000 chercheurs » sur ce problème. Il invitait les viticulteurs à néanmoins penser aux assurances aléas (climat, sanitaire…). Enfin, le député, lui aussi présent, Thomas Thévenoud, se proposait de conduire prochainement une délégation de professionnels au cabinet du ministre de l’Agriculture. Les viticulteurs attendent donc que ces engagements se traduisent en faits...