Elevage des ruminants
La nécessité d’une ambition
Dans un contexte de nouvelle flambée des prix des matières premières, le
monde de l'élevage a révélé le résultat de sa réflexion sur l’élevage
français dans un document intitulé "Une ambition et un projet pour
l'élevage français". Plusieurs mots s’affrontent : atouts, opportunités,
menaces, incertitudes… Tous se résument en l’impérieuse urgence
d’affirmer une indispensable ambition pour ce secteur d’activité.
monde de l'élevage a révélé le résultat de sa réflexion sur l’élevage
français dans un document intitulé "Une ambition et un projet pour
l'élevage français". Plusieurs mots s’affrontent : atouts, opportunités,
menaces, incertitudes… Tous se résument en l’impérieuse urgence
d’affirmer une indispensable ambition pour ce secteur d’activité.
« Nous avons une autoroute devant nous ». Pour tenir de tels propos, Pierre Chevalier, président de la Confédération nationale de l'élevage (CNE), s'appuie sur les perspectives d'augmentation de la demande mondiale en produits animaux, tant en lait qu’en viande. Et son propos mérite d’être entendu tant cela fait bien longtemps que l’optimisme n’avait pas gagné les rangs du monde de l’élevage français… Le rôle économique de l'élevage des ruminants en France est certes important : présent dans une exploitation sur deux, pourvoyeur de 1,5 million d'emploi, générateur d'un excédent commercial de 4,2 milliards d'€, et garant des équilibres territoriaux.
Pourtant, l’éleveur tempère : « nous considérons que nos secteurs d’élevage sont menacés ». En cause, une insuffisance du revenu et de l'attractivité du métier, exacerbée par la hausse des charges et la difficulté à assurer le renouvellement des générations alors que la hausse des prix des matières premières incite à la reconversion vers le végétal. Une situation que Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, résume ainsi : « les atouts sont importants, mais l'avenir est incertain ».
Améliorer le revenu et installer des jeunes
De fait, l'insuffisance du revenu et la contrainte travail pourraient transformer la France « en vaste champ de blé ou de colza », met en garde Serge Préveraud, président de la Fédération nationale ovine (FNO). Consciente que le ticket d'entrée dans le métier est devenu trop élevé, la FNO vient de lancer un fond d'investissement pour aider les jeunes à s'installer dans une production qui satisfait à peine 45 % de la consommation intérieure française…
Capter de la valeur ajoutée en transformant à la ferme, telle est l'une des voies pour augmenter le revenu avancées par Marc Lesty de la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec).
Accroître l'autonomie des exploitations
Mieux valoriser, mais aussi mieux maîtriser les charges est essentiel pour Guy Hermouët de la Fédération nationale bovine (FNB), lequel pense que l'avenir passera notamment par un retour à l'agronomie pour gagner - quels que soient les types d’élevage - en autonomie fourragère. Ainsi, face à la hausse des cours du soja, Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, plaide ouvertement et une nouvelle fois en faveur d’un Plan protéines ambitieux… Depuis le temps que la profession le demande.
Les organisations membres de la CNE combattent le soutien uniforme à l'hectare et plaident en faveur du renforcement d'une politique de couplage des aides à l'animal et un soutien différencié aux surfaces fourragères. Soulignant que le capital d'exploitation nécessaire par UTA est de 1.5 à 2 fois plus élevé en productions animales qu'en productions végétales. Suite à cette constatation, la CNE demande une politique d'installation spécifique.
Un "environnement" à revoir
Pointant le bon niveau de productivité de l'élevage français, la CNE souligne la nécessité de poursuivre l'effort d'innovation technologique, conduit notamment par l'Inra et l'Institut de l'élevage en synergie avec les organisations professionnelles, pour aller vers une plus grande autonomie fourragère et énergétique des exploitations. Elle demande une simplification des contrôles administratifs et un renforcement du plan de modernisation des bâtiments d'élevage.
Pour la CNE, il est urgent d'agir car « quand les vaches sont parties, elles ne reviennent jamais ». Et cela alors même que la dépendance de la France et de l'Europe à l'égard des protéines d'origine animale serait « une aberration économique, sociale et environnementale ».
Tous en conviennent. Reste à agir et à enfin favoriser un "environnement" global favorable à cette dynamique…
* La CNE regroupe la Fédération nationale bovine, la Fédération nationale des producteurs de lait, la Fédération nationale des éleveurs de chèvres, la Fédération nationale ovine, l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture, les Jeunes agriculteurs, Coop de France et France génétique élevage.
Pourtant, l’éleveur tempère : « nous considérons que nos secteurs d’élevage sont menacés ». En cause, une insuffisance du revenu et de l'attractivité du métier, exacerbée par la hausse des charges et la difficulté à assurer le renouvellement des générations alors que la hausse des prix des matières premières incite à la reconversion vers le végétal. Une situation que Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, résume ainsi : « les atouts sont importants, mais l'avenir est incertain ».
Améliorer le revenu et installer des jeunes
De fait, l'insuffisance du revenu et la contrainte travail pourraient transformer la France « en vaste champ de blé ou de colza », met en garde Serge Préveraud, président de la Fédération nationale ovine (FNO). Consciente que le ticket d'entrée dans le métier est devenu trop élevé, la FNO vient de lancer un fond d'investissement pour aider les jeunes à s'installer dans une production qui satisfait à peine 45 % de la consommation intérieure française…
Capter de la valeur ajoutée en transformant à la ferme, telle est l'une des voies pour augmenter le revenu avancées par Marc Lesty de la Fédération nationale des éleveurs de chèvres (Fnec).
Accroître l'autonomie des exploitations
Mieux valoriser, mais aussi mieux maîtriser les charges est essentiel pour Guy Hermouët de la Fédération nationale bovine (FNB), lequel pense que l'avenir passera notamment par un retour à l'agronomie pour gagner - quels que soient les types d’élevage - en autonomie fourragère. Ainsi, face à la hausse des cours du soja, Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, plaide ouvertement et une nouvelle fois en faveur d’un Plan protéines ambitieux… Depuis le temps que la profession le demande.
Les organisations membres de la CNE combattent le soutien uniforme à l'hectare et plaident en faveur du renforcement d'une politique de couplage des aides à l'animal et un soutien différencié aux surfaces fourragères. Soulignant que le capital d'exploitation nécessaire par UTA est de 1.5 à 2 fois plus élevé en productions animales qu'en productions végétales. Suite à cette constatation, la CNE demande une politique d'installation spécifique.
Un "environnement" à revoir
Pointant le bon niveau de productivité de l'élevage français, la CNE souligne la nécessité de poursuivre l'effort d'innovation technologique, conduit notamment par l'Inra et l'Institut de l'élevage en synergie avec les organisations professionnelles, pour aller vers une plus grande autonomie fourragère et énergétique des exploitations. Elle demande une simplification des contrôles administratifs et un renforcement du plan de modernisation des bâtiments d'élevage.
Pour la CNE, il est urgent d'agir car « quand les vaches sont parties, elles ne reviennent jamais ». Et cela alors même que la dépendance de la France et de l'Europe à l'égard des protéines d'origine animale serait « une aberration économique, sociale et environnementale ».
Tous en conviennent. Reste à agir et à enfin favoriser un "environnement" global favorable à cette dynamique…
* La CNE regroupe la Fédération nationale bovine, la Fédération nationale des producteurs de lait, la Fédération nationale des éleveurs de chèvres, la Fédération nationale ovine, l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture, les Jeunes agriculteurs, Coop de France et France génétique élevage.