La Pac en ligne de mire
Dans un second temps, il a passé en revue la conjoncture laitière. Pour ce qui est des quotas laitiers, dont la gestion se fait désormais au niveau des bassins laitiers, le changement a été aussi important que compliqué. Avec, comme principal regret, pour Régis Dumey, « d’être rentré dans un système plus administré ». Côté satisfaction, il y a l’absence de perte de litrage. « Globalement, le système d’achat de quota a plutôt répondu à nos attentes ». Même si le nombre d’élevages est en baisse dans notre département, l’objectif du maintien du potentiel de production a été tenu.
Lorsque l’on se penche sur le dossier environnement, on constate que l’étau relatif aux contraintes administratives a été desserré. Toutefois, pour ce qui est de la directive Nitrates, l'extension des zones vulnérables et le changement des règles du jeu ne sont pas sans poser problème pour les mises aux normes.
Quant à la future Pac, « nous allons "faire" avec cette réforme. Il faudra être très attentif au niveau du deuxième pilier et discuter avec les politiques régionaux » pour dégager de possibles marges de manœuvre.
Entre ambition et réalisme
Cette assemblée s’est conclue par une table ronde s’intéressant à l’avenir, entre ambition et réalisme. Administrateur local de la Sodiaal, Bertrand Collaudin estimait que les perspectives restent bonnes avec probablement une hausse du prix du lait de l’ordre de 7 % dans l’année à venir. Président de l’association laitière Jura-Bresse, Laurent Boivin rappelait que, s’il n’y a aucune sécurité pour les producteurs, le prix devrait augmenter d’environ 10 %. « Notre région intermédiaire doit maintenir son niveau de production. Elle a du potentiel. Il faut continuer à restructurer les exploitations, à se regrouper notamment pour améliorer la qualité de vie et du travail. Il faut ramener de la lisibilité sur les exploitations et repenser la collecte ». Pour sa part, Yannick Dumont, président de la coopérative Jura Mont-Blanc et administrateur de la coopérative laitière du canton de Douvaine, rappelait que « lorsque l’on enlève les vaches laitières dans une exploitation, on ne les remet pas ». Avant de souligner que le plus important est « d’avoir accès à l’information. Il y a besoin d’avoir une vision collective de l’offre laitière ».
La nouvelle équipe
Année élective oblige, la section des éleveurs laitiers de la FDSEA s’est dotée d’un tout nouveau conseil d’administration. Celui-ci se compose désormais de seize membres, à savoir Anton Andermatt (Savigny-en-Revermont), Laurent Boivin (Devrouze), Eric Chalumeau (Pierre de Bresse), Christophe Chaumont (Saint-Germain-du-Plain), Stéphane Convert (La Charmée), Eric Corsin (Charnay-lès-Mâcon), Hervé Coulon (Montbellet), Régis Dumey (Saint-Loup-Géanges), Francis Fatet (Baudrières), Julien Gandrey (Pierre de Bresse), Julien Gauthey (Pierre de Bresse), Fabrice Gauthier (Mazille), Lionel Giraudet (Brienne), Anne Gonthier (Jugy), Vincent Jacquard (Bosjean) et Vincent Laurain (Saint-Germain-du-Bois).
La filière laitière 2009-2013
Chef de l’unité Contrôle filière à la DDT 71, Alexandre Mège a présenté l'évolution de la filière laitière en Saône-et-Loire sur la période 2009-2013. De 401 exploitations, 629 exploitants et 356.869 de volume moyen par exploitation en 2011, nous sommes passés à 362 exploitations, 578 exploitants et 406.639 litres en 2013. La filière laitière continue à se concentrer. En 2009, près de 48 % des exploitations détenaient plus de 300.000 litres de quotas ; en 2013, elles étaient près de 60 %. La baisse sensible depuis 2010 du nombre d’exploitations attributaires de quotas montre la limite de production des exploitations laitières du département. La baisse sensible entre 2012 et 2013 du nombre de demandeurs démontre la saturation des capacités de production des exploitations. Quant à la reconversion des exploitations laitières, elle reste principalement tournée vers l’élevage et la production végétale. On constate aussi une baisse régulière du nombre d’exploitations demandant l’Aide à la cessation d’activité laitière (Acal) de 2009 à 2012 avant une stagnation ces deux dernières années. Enfin, il y a eu une baisse du nombre d’exploitations investissant dans l’achat de quotas bien que le prix soit en baisse. A noter la hausse régulière des volumes d’achat de quotas lié aux volumes disponibles plus importants.