La petite reine s’offre un nouveau royaume
Le Tour en préambule
En 2010, le 97e Tour de France a fait une halte remarquée dans notre département. Ainsi, le samedi 10 juillet, la septième étape, longue de 165.5 km, reliait Tournus à la station des Rousses. L'évènement a donné lieu à de multiples animations dans la cité de la cathédrale Saint-Philibert entre danses, musiques et autres projections. Mais aussi ouverture exceptionnelle et ballon d’essai pour le tout nouveau Musée du vélo. L’occasion alors, sur plus de 600 m² d’exposition et trois salles, de découvrir quelques deux cents vélos, des centaines d’objets insolites et une multitude d'accessoires en tout genre. Mais aussi un espace pour essayer les vélos les plus insolites. Côté curiosités, un coup de cœur pour le vélo du record du monde de l’heure en carbone soufflé, le deux roues ayant le plus gros braquet du monde, un cycle au guidon mobile qui permet de pédaler avec les bras ou encore levocyclette. Une bien étrange machine dotée d’un système de pédalage à la verticale, façon machine à coudre du début du siècle dernier ! Sans oublier les draisiennes, les grands bi, les premiers vélos à chaîne, les tricycles, les tandems et autres vélos utilitaires sous toutes les formes (taxi, laitier, triporteur, tandem des congés payés...).
Devenir la référence régionale
Président de l’association qui gère le musée, Julien Farama entend ne pas se contenter de la naissance d’un musée qui en serait un de plus parmi d’autres. Son ambition est créer un véritable lieu de vie sur le site le long de la RN6. « L’idée est de construire un projet avec le plus grand nombre de partenaires et de faire de Tournus la capitale régionale du cyclisme ». Ainsi, à l’horizon 2012, ce lieu devrait s’enrichir d’un anneau et d’une ébauche de circuit BMX. L’objectif est aussi d’initier un centre économique avec l’installation de magasins, de fabricants… « Il est essentiel de faire vivre ce musée, de créer des évènementiels, d’en faire un outil dynamique ». Alors qu’une personne a été embauchée pour répondre aux besoins du musée, le but est d’atteindre le seuil de rentabilité fixé de 5.000 visiteurs par an. « A terme, j’aimerai que nous atteignions les 20.000 visiteurs, mais nous avons également pour projet de proposer des expositions itinérantes ».
Bernard Thévenet parrain du musée
Le 9 avril, le Musée du vélo était officiellement inauguré en présence d’un parrain de prestige, à savoir le double vainqueur du Tour de France 1975 et 1977, le Saône-et-loirien Bernard Thévenet. L’occasion pour ce dernier de saluer l’homme à l’initiative du projet, Michel Grezaud, et de mettre en avant les atouts de ce musée, qu’il s’agisse de son emplacement géographique au cœur de la France, le long de la RN6 et de la variété des paysages, des atouts parfaits pour faire des sorties en deux roues, que ce soit pour la compétition ou pour le tourisme vert.
Ouvert du 1er avril au 1er novembre –et toute l’année sur réservation pour les groupes–, le musée accueille les visiteurs les vendredis, samedis et dimanches de 14 h à 18 h en avril et octobre, tous les jours (hormis le lundi) de 14 h à 18 h en mai, tous les jours (hormis le lundi) de 14 h à 18 h et de 10 h à 12 h les samedis et dimanches de juin à septembre. Le tarif des visites libres s’élève à 5 € pour les adultes, 4 € pour les groupes de plus de quinze personnes et 3 € pour les moins de 18 ans, les étudiants, les demandeurs d’emploi et les personnes handicapés (gratuit pour les moins de 10 ans). Quant aux visites guidées, le tarif est de 60 € pour les individuels et les petits groupes, de 6 € par personnes pour les groupes de 15 à 29 et de 5 € par personne pour les groupes de plus de 30.
La passion façon Michel Grezaud
Boucher de son état, Michel Grezaud commence dès les années 1950, à l’âge de 20 ans, par retaper un vieux triporteur de laitier. Puis il s’attaque à un grand bi trouvé dans le grenier de famille. Pris par la passion du vélo, il récupère des épaves rouillées et décide de les restaurer. Au fur et à mesure, il voit grandir sa collection pour arriver à près de deux cents cycles et plus de 7.000 pièces dédiées au vélo ! A 56 ans, il choisit de fermer sa boucherie de Tournus et de faire découvrir sa fabuleuse collection, au sein du Musée du vélo de Cormatin, ouvert de 1997 à 2007. Malgré le succès, le Musée se voit contraint de fermer ses portes faute d’aide de partenaires locaux. En 2009, Michel Grezaud reçoit le soutien de la ville de Tournus et d’une association d’amoureux de la petite reine qui vont unir leurs forces pour redonner vie à ce musée en lui trouvant un lieu d’exposition privilégié : l’ancienne Féculerie de Tournus. Mais le décès aussi brutal qu’inattendu de Michel Grezaud ne lui permettra pas d’assister à ce nouveau départ du Musée du vélo qui porte en toute logique son nom.